Le 16ème sommet du
mouvement des non-alignés s’est tenu à Téhéran les 30 et 31 août 2012. 120 pays ont été représentés à ce
sommet dont 30 par leurs chefs
d’État et 70 par leurs Ministres des affaires étrangères. La Russie était
invitée spéciale à ce sommet. Ce mouvement
créé en 1961 à l’initiative de la Yougoslavie de Tito, de l’Egypte de
Nasser et de l’Indonésie de Sukarno se voulait l’expression de pays n’appartenant
pas aux deux grands pactes de l’époque, le pacte de l’OTAN et le pacte de Varsovie. Il a
joué un rôle important dans les processus d’indépendance des colonies et de
maintien de la paix. Il est évidemment traversé de contradictions
importantes compte tenu des orientations diverses des pays qui y participent.
On y trouve, par exemple, l’Inde, Cuba et le Venezuela au côté du Qatar et
de l’Arabie Saoudite.
Cette réunion revêtait un aspect important du
fait de sa tenue en Iran et de la passation de Présidence de l’Égypte à l’Iran.
Les USA et les Occidentaux qui infligent des sanctions politiques et
économiques à l’Iran, ont d’ailleurs
tenté dans un premier temps une opération de boycott en incitant les pays
membres du mouvement des non alignés à ne pas y participer. Cette opération
s’est soldée par un échec flagrant. Au cours de ce sommet il y a eu un nombre
important de rencontres bilatérales en particulier entre l’Égypte et la
Syrie dont les relations diplomatiques sont rompues depuis trente ans.
D’autres rencontres (Syrie Cuba, Syrie Venezuela, Syrie Sri Lanka, Syrie
Secrétaire général de l’ONU)… ont montré que la Syrie n’est pas aussi
isolée que ne l’écrivent les médias. Parmi les commentaires, nous noterons
celui de « Radio Vatican » qui estime qu’après ce
sommet : « l’Iran (est) un peu moins isolé ». En effet
ce pays va maintenant présider pour
3 ans le mouvement des non alignés.
Au cours de ce sommet, le Secrétaire général de
l’ONU a repris les accusations occidentales sur le programme nucléaire
iranien, ainsi que sur les responsabilités de Bachar Al Assad en Syrie par
rapport à la situation de ce pays, mais il s’est bien gardé d’appeler à une
intervention étrangère, ce que préparent pourtant les USA et leurs alliés
occidentaux. La France est
particulièrement active dans ce domaine, (ainsi qu’Israël, les pays du
golfe et la Turquie).
Au
bilan la résolution finale donne une idée des difficultés de
l’impérialisme à mettre en œuvre sa politique. Elle peut se résumer ainsi:
-
refus de l’hégémonie occidentale cherchant à imposer son point de
vue par des mesures coercitives.
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-
rappel du droit à la Syrie de préserver son intégrité territoriale
et son droit à recouvrir sa souveraineté sur le Golan annexé par Israël qui
refuse de respecter les résolutions de l’ONU à ce sujet.
-
condamnation des mesures
unilatérales d’embargo en particulier contre la Syrie et l’Iran et position
de principe du non recours à la force contre l’unité d’un État.
-
soutien à la création d'un Moyen Orient sans arme nucléaire et de
destruction massive avec pour Israël, seul État nucléaire dans la région,
l’invitation à rejoindre le traité de non-prolifération.
- Lutte contre le terrorisme et
son financement par des puissances étrangères.
Pas étonnant que les médias français se soient montrés
si discret sur le déroulement de ce sommet, dont il convient d’apprécier toute
la portée dans un Monde rendu dangereux par la politique de guerre de
l’impérialisme qui veut assurer sa domination sur les peuples dans un
contexte de crise globale du système capitaliste.
Le général JAMIL SAYED qui fut
directeur de la Sureté libanaise a été interwievé par le journal « Le
figaro ». Extraits :
« …L’Etat Syrien n’a jamais
voulu se plier aux dictat américains dans la région…C’est un empêcheur de
tourner en rond. L’Amérique suivie par la France et l’Angleterre a donc
entrepris de détruire l’Etat syrien avec la collaboration des
pétromonarchies du golfe.
…Le régime Syrien n’était pas
parfait mais aucun Etat n’est parfait au Moyen-Orient. L’écroulement de la
Syrie serait catastrophique…
A la question : quelle
solution ? Il répond « l’arrêt
immédiat de la violence armée des deux côtés et l’établissement d’un
dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition…des élections dans
un climat de paix civile…La paix est toujours le fruit d’un dialogue entre
des parties qui peu de temps auparavant s’entre-tuaient ».
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