Ce 19 septembre, Le Conseil des Ministres prépare le
projet de loi de ratification du traité budgétaire européen et un second
projet de loi qui fixera les conditions à appliquer pour les finances
publiques en France. Le Parlement sera appelé à ratifier ces lois début
octobre. De quoi s’agit-il ?
Qui est aux commandes de l’Union Européenne ?
L’Union Européenne regroupe
aujourd’hui 27 pays avec 560 millions d’habitants. 17 de ces pays avec 320
millions d’habitants ont adopté la monnaie unique : l’euro.
Consultez la liste des grands
groupes capitalistes industriels et financiers qui ont la mainmise sur
l’Union Européenne, ils sont tous là : Exon-mobil – Wal’Maer
(distribution) – Total –Chevron(énergie) –Général électric- Volswagen
–ConacoPhilipps – Carrefour –AtetT (Télécoms) – Eni (énergie)Ford –
GDF-Suez –Hewlett-Packard –Daimler –Siemens –Verizon (télécoms)
Leur chiffre d’affaire va de
300.000 milliards de dollars pour Exon mobil à 161.000 milliards pour Total
et 107.000 milliards pour Vérizon, les place dans les 25 premières firmes
multinationales mondiales.
L’Europe a été créée par les capitalistes pour les
intérêts capitalistes dans cette partie du monde. Rappel :
Dès la fin de la 2ème
guerre mondiale en 1946, Churchill propose de créer les Etats-Unis d’Europe
face à l’Union Soviétique. En 1951 naîtra la « communauté européenne
du charbon et de l’acier » crée par les grands groupes capitalistes.
Le traité de Paris instituant cette communauté (CECA) comprend : l’Allemagne
fédérale, le France, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg.
En 1957, le traité de Rome sera
une nouvelle étape de la construction européenne. Il inscrit le principe de
« concurrence libre et non faussée » (pour le capital s’entend).
Principe repris et élargi dans l’acte unique européen de 1986, signé pour
la France par L. Fabius alors premier Ministre de F. Mitterrand. Depuis
1957 les traités se sont succédés, signés par tous les gouvernements
français, de droite ou de gauche unie qui ont œuvré activement à la
construction de cette Europe capitaliste : Maastricht en 1992, le
pacte de stabilité en 1997, le traité d’Amsterdam en 1998, le traité de
Nice en 2000, le traité de Lisbonne en
2002 et la création de l’Euro en 2002.
Les promoteurs de cette Europe
ont poursuivi son élargissement et renforcé son organisation économique et
politique, poursuivant la construction d’un grand
ensemble pour se placer dans la concurrence mondiale capitaliste.
Dans ce monde capitaliste,
l’Union Européenne est un géant économique. Son PIB représente 25% de la
richesse mondiale. Elle est la première puissance commerciale
mondiale : elle compte pour 17% dans les échanges de biens dans le
monde, devant les USA 14% et la Chine 12%. Les BRIC (Brésil – Russie – Inde
– Chine) étaient en 2011 parmi les 10 partenaires commerciaux de l’Union
Européenne.
Cette Europe est une puissance militaire. Elle poursuit les objectifs
impérialistes de domination du monde et participe de l’accroissement des
dangers de guerre actuels. C’est l’Europe qui apporte les plus fortes
capacités militaires dans l’OTAN, sous la houlette des USA. L’Europe
« de la défense » a été créée. C’est en réalité une force
d’intervention rapide prête à intervenir n’importe où dans le monde où les
intérêts des impérialistes seraient menacés.
Cette Europe s’est construite contre les peuples, elle
agit contre eux
Le seul objectif de ses
promoteurs est de supprimer tout ce qui entrave le développement su
capitalisme. Dès sa création elle instaure la libre circulation des
marchandises, des services et des hommes pour faire de l’expansion
capitaliste la règle du développement économique: baisser le « coût »
du travail, favoriser la conquête de nouveaux marchés capitalistes.
En France, les gouvernements ont
cassé progressivement les nationalisations qui s’étaient développées à la
libération (1945-1946). Ils ont tout privatisé. Au nom de l’Europe ils ont
cassé les
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mines, la sidérurgie, le
textile ;… Ils ont attaqué tous les acquis sociaux, le droit du
travail, les statuts, les conventions collectives, réduit les dépenses
publiques et sociales. Ils ont favorisé les concentrations capitalistes,
les délocalisations.
Seules les luttes des salariés,
du peuple, comme les grandes luttes de 1968, 1995… ont contraints les
capitalistes et les gouvernements à des reculs et imposé des
revendications.
La loi de l’Europe capitaliste c’est la surexploitation
des peuples.
C’est la loi du capitalisme : la recherche du profit maximum par
l’exploitation des peuples.
L’Union Européenne est en crise
comme tout le monde capitaliste. Pour la « compétitivité » du
capitalisme européen, pour faire repartir à la hausse son taux de profit, le capitalisme doit aujourd’hui aller
de plus en plus loin dans l’exploitation et vite. Il doit faire baisser le
« coût du travail », imposer l’austérité aux peuples.
C’est vrai dans tous les pays
européens : En Grèce, en Espagne, en Italie, en Irlande, en Grande
Bretagne, en Allemagne… des mesures drastiques (chômage, baisse des
salaires et des pensions, réforme du marché du travail, flexibilité,
réduction des dépenses publiques et sociales)
En France, la feuille de route
de Hollande répond aux exigences du capital : réforme du marché du
travail – réforme du financement de la protection sociale (S. Sociale –
retraites), réduction drastique des dépenses publiques, avalisation des
plans de suppressions massifs d’emplois, PSA etc… (voir nos articles ici à
ce sujet)
Hollande va faire ratifier le nouveau traité européen
Ce 19 octobre le Conseil des
Ministre prépare : le projet de loi de ratification du traité
budgétaire européen signé le 3 mars dernier à Bruxelles par Sarkozy. En
février dernier, à l’Assemblée Nationale et au Sénat, le M.E.S. (Mécanisme
Européen de Stabilité) avait été adopté par la droite grâce à l’abstention des socialistes. Au
Parlement Européen, socialistes et écologistes français avaient voté pour
le MES. Un second projet de loi (dit loi organique- la fameuse règle d’or)
précise l’application des règles à suivre en France pour les finances
publiques : le déficit ne devra pas excéder 0,5% du PIB (Produit
Intérieur Brut). Pour s’assurer que les mesures seront respectées, Hollande
va créer, Un Haut Conseil des
Finances publiques » chargé de contrôler et de valider chaque
année le budget de la France. Il sera présidé par Didier Migaud Président de la Cour des comptes. On sait
qu’il veillera scrupuleusement à ce que le plan d’austérité de Hollande et
son gouvernement soit suivi.
Ce traité est une nouvelle étape dans la construction
Européenne,
dans l’intégration européenne, pour renforcer la domination capitaliste.
En Europe, comme dans le monde,
l’opposition capital travail s’approfondit. Il y a d’un côté, le capital qui
exploite pour le profit, de l’autre les peuples. Cette opposition va
grandir. Il ne peut pas y avoir de solution médiane, d’aménagement de cette
Europe : ou on est pour l’Europe capitaliste sous des formes plus ou
moins avouées, ou on est contre et on la combat.
Il ne peut pas y avoir de solution capitaliste pour les
peuples en Europe. La seule solution est la lutte anticapitaliste, contre cette
Europe.
Le journal « Le
Figaro » a produit un sondage IFOP sur l’Europe : 76% des
français interrogés voteraient aujourd’hui NON sur la ratification du
traité de Maastricht – 76% estiment que l’Union Européenne n’agit pas de
façon efficace pour limiter les effets de la crise économique – 65% ne
souhaitent pas cependant que la France abandonne l’Euro. Ce résultat
confirme que les salariés, les couches populaires constatent que leur situation continue de se
dégrader et que cette Europe ne va pas l’améliorer d’autant qu’ils voient
bien la situation dans tous les pays européens.
Cela confirme qu’il ne peut pas
y avoir de solution pour les peuples dans cette Europe capitaliste et qu’il
faut s’y opposer clairement.
Les fausses solutions : Ne nous laissons pas duper, les
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manœuvres de récupération
politique du mécontentement, de l’opposition à cette Europe, vont se
multiplier.
Des partis politiques (le PCF,
le Front de gauche, le NPA) des associations (ATTAC.) qui appellent à
manifester contre le traité et réclament un référendum, n’appellent pas à
combattre l’Europe capitaliste, ils sont pour cette Europe. Dans leur
appel, pas un mot du capitalisme (ils parlent de crise écologique, sociale,
financière), ils veulent renégocier le traité pour y mettre du social. Le
thème de « l’Europe sociale » ressurgit. La CES (Confédération
Européenne des syndicats) à laquelle tous les syndicats français sont
adhérents, qui est intégrée au capitalisme européen, demande elle aussi que
le traité comprenne « une clause sociale ».
L’Europe est capitaliste, elle ne peut pas être sociale. Faire croire que les
capitalistes pourraient la rendre « sociale, entraîner le peuple sur
cette voie, lui faire croire qu’un référendum lui donnerait le droit à
modifier quoi que ce soit, c’est le détourner de la lutte nécessaire qui
seule peut faire reculer le capital, c’est l’entraîner dans une voie sans
issue pour lui, alors que le capitalisme pourra continuer de prospérer.
Le FN y va aussi de son appel à un référendum. M. Le Pen
reprend ses thèmes favoris : l’Europe qui ne règle rien, la
défense de la veuve et l’orphelin,
des sans voix. Elle n’oublie pas de fustiger les collectivités locales qui « gâchent »t l’argent de
l’Etat, ce qui lui évite de parler du capitalisme, car elle a déclaré être pour
un capitalisme « national » et « rationaliste ».
Nous avons une autre conception de l’Europe, du rapport
entre les peuples.
Cette Europe c’est la course au
renforcement du capitalisme.
Est-cela le progrès ? Est-cela la société moderne autour de laquelle
tout devrait s’organiser ?
Nous disons NON à cette Europe
là. Nous combattons le capital pour l’abattre et construire une société
socialiste dans notre pays, en Europe et dans le monde.
NOTRE CONCEPTION :
*Nous voulons que soient
respectées les nations, leur souveraineté. Nous sommes pour l’indépendance
nationale. Nous sommes contre tout organisme ou gouvernement supranational.
*Nous sommes pour une véritable
coopération dans tous les domaines, industriel, scientifique, culturel, sur
la base du développement de chaque nation. Nous sommes pour des accords
mutuellement avantageux qui respectent la souveraineté de chaque peuple,
ses acquis sociaux et démocratiques.
*Nous sommes pour la coopération
pacifique, le développement d’une politique de paix et de désarmement dans
le monde. Nous sommes pour la disparition de l’OTAN et des pactes
militaires.
Ca on ne l’obtiendra que par la
lutte
L’enjeu actuel
Ce n’est pas de faire croire qu’on
peut mettre un peu de social dans ce nouveau traité,
L’enjeu c’est: vont-ils pouvoir continuer leur
offensive contre les peuples, ou parviendrons nous à les faire reculer par
la lutte tous ensemble contre cette Europe capitaliste ?
Il y a des luttes en
Europe : en Grèce, en Espagne, en Italie, en Angleterre… Nous sommes
pleinement solidaires de ces luttes, car c’est notre lutte.
En France, nous appelons à
développer la lutte sans concession contre l’Europe capitaliste. L’heure
est à agir sans perdre de temps. Tous ensemble nous représentons une grande
force.
Nous appelons à dire NON à
l’Europe capitaliste, NON à la politique du gouvernement Hollande.
C’est la lutte de classe qui fera avancer ces exigences
et non des compromis avec le capital en Europe et en France.
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