Le chaos malien est entretenu à dessein par
les impérialismes. Les USA veulent une base militaire dans le nord du
pays, ils comptent pour cela sur la nébuleuse islamiste. Le gouvernement
français voit d’un mauvais œil cette
implantation sur son pré carré de même que la révolution qui le prive de la
mainmise sur le Mali. Hollande a même proposé une résolution demandant l’intervention
militaire dans ce pays. Elle a été adoptée dès le 12 octobre par le Conseil
de Sécurité de l’ONU. Une seconde résolution est en préparation. Elle aura officiellement pour but d’établir la
« programmation pratique » de cette intervention. Réellement il
va s’agir de venir à bout, au moins momentanément de graves oppositions qui
existent entre les USA, La France,
la Russie, la Chine, la Turquie… Oppositions qui ont comme toile de fond
tout le Moyen-Orient.
Le peuple malien
subit de nombreuses épreuves, massacré et violé dans le nord, appauvri et
affamé dans le reste du pays. Mais il a commencé à relever la tête. Il sait
qu’il n’a rien à attendre des impérialistes quels qu’ils soient car tous veulent
intervenir au Mali uniquement pour défendre leurs propres intérêts.
La droite, le PS et ses alliés appellent
ensemble à l’intervention militaire.
Le peuple malien doit décider de son avenir
sans intervention étrangère.
Dans les passages
suivants nous mettons à votre disposition les éléments que nous jugeons
utiles pour compléter si nécessaire vos informations. Les médias français
et étrangers n’en parlent jamais et pour cause.
Le Mali, un pays
asphyxié par les impérialistes et le FMI
Il
faut d’abord se pencher sur l’histoire récente du Mali. Les organismes au
service des impérialistes ont provoqué un appauvrissement du pays par
étranglement en utilisant notamment la spéculation sur le coton. Dans
les années quatre-vingt-dix, le FMI a engagé le Mali dans une production à
grande échelle de coton pour l’exportation, ce qui a eu pour conséquence de
réduire fortement le prix du coton malien. Cette spéculation a endetté le
Mali. Les gouvernements maliens successifs se sont tournés vers le FMI
qui leur a prêté de l’argent sous les conditions de sacrifier tous les
investissements publics et de s’ouvrir à l’investissement étranger. Alors,
toutes les richesses et ressources naturelles ont été bradées. Le chemin de
fer a été vendu à une compagnie canadienne pour 107 millions de Francs CFA,
autant dire rien du tout. Ce fut un pillage !
Il
faut aussi parler de l’Office du Niger. C’est la régie des terres de
rizières dans le delta intérieur du Niger non loin de la ville de Ségou.
Cet Office appartient à l’Etat. Il y a une énorme plaine très bien
irriguée par le Niger se trouvant en aval du barrage de Markala. La plaine
a un potentiel de production de riz de plus d’un million d’hectares. Elle a
la capacité de nourrir toute l’Afrique de l’Ouest ! L’Office du Niger
a la responsabilité d’entretenir toute cette plaine. Les paysans peuvent
exploiter ces terres à condition de les louer. Concrètement,
ils payent une redevance sur l’entretien du réseau d’irrigation. Ces taxes
sont
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coûteuses
et ne servent qu’à remplir les poches des personnes qui sont au pouvoir. En
plus de toute l’infrastructure qui accompagne l’Office : il y a des
usines d’engrais, des usines d’huiles extraites à partir des noyaux de
coton.
Toutes
les infrastructures du domaine public ont été liquidées. Amadou Toumani
Touré, le président déchu, les a vendues les unes après les autres pour rien
aux multinationales et aux fonctionnaires corrompus. Dans toutes ces terres
vendues, le pouvoir a chassé les paysans par milliers. Cela a éveillé un
mécontentement énorme. Il y a eu des luttes armées. Un des élus locaux, du
parti SADI (marxiste) a été assassiné. Les terres étaient
collectives ; le parti au pouvoir a fait voter une soi-disant réforme
agraire. Elle consistait à donner un titre de propriété d’une terre à qui
la revendiquerait. Les paysans devenaient propriétaires de leurs terres,
mais, comme par ailleurs ils étaient endettés, leurs terres devenaient leur
unique richesse ; il ne leur restait plus qu’à vendre ; un cercle vicieux !...
Pour
ce qui est des mines, les multinationales ont acheté les terres aux paysans
à 54€ pour 7 hectares. Les paysans se sont retrouvés sans rien après. Les terres ont
été achetées par Morila SA, une société d’extraction qui appartient à un
consortium américains, Anglogold et par Randgold qui appartient au
consortium sud-africain, Oppenheimer-Debeers. C’est là qu’interviennent Amadou
Toumani Traoré et son gouvernement.
Elu sur la base d’un mouvement de ras-le-bol du FMI, après avoir un peu
tergiversé, il a fini par mettre en place la politique… du FMI.
Le
résultat, c’est que, depuis, les multinationales ont le contrôle total du
pays. Elles ont disséqué le Mali. C’est un territoire qui a été privatisé
et qu’elles ont repartagé comme un gâteau.
Le Mali, un peu d’histoire récente
Historiquement,
c’est une révolution qui, en mars 1991 a mis fin à vingt-trois ans de
pouvoir du général Moussa Traoré et à un régime totalement au service du
colonisateur français et de ses multinationales. Le coup d’Etat du
lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT) le soir du 25 mars 1991 était
une réaction de l’aile réactionnaire et opportuniste de l’armée pour couper
l’herbe sous le pied de l’élan populaire et patriotique, et qui a amorcé la
logique du coup d’Etat permanent contre le peuple malien et ses
représentants authentiques. Résultat, ATT est devenu le faux héros idéalisé
de mars 1991.
En effet, ATT, même s’il a rendu le pouvoir
(couteau sous la gorge) après les élections générales de 1992, il était
clair pour tout observateur averti
que cela n’était qu’un tour de passe-passe politico-militaire. De 1992 à 2001, l’élite militaro
politique corrompue s’est emparée de tous les biens de l’Etat :
comptes bancaires, villas, vergers, voitures de luxe, châteaux tout
en mettant les droits sociaux et culturels du peuple dans le caniveau. En
2001, après deux mandats, Konaré passe la main et ATT redevient président de la République. Il
entreprend de renforcer son pouvoir et celui de sa clique tout en
réhabilitant les anciens dignitaires de la dictature. Comme nous l’avons vu
plus haut, le régime d’ATT met à genou
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l’économie du pays, et
entame la mise à sac de ce qui reste de l’arsenal vieillissant de
l’armée malienne qui croupit sous l’avis des experts militaires
français et américains. L’assemblée nationale est dominée par ceux qui ont
pillé le pays. Toute velléité de contestation, si minime soit-elle, est
muselée. Il tente ensuite de changer la constitution pour s’offrir
un troisième mandat et c’est la goutte d’eau qui fera déborder le vase et
provoquera la révolte populaire.
Au Mali
aujourd’hui, entre catastrophe et espoir
dénomination
"officielle", du label "Al Quaïda" que les USA ont
inventé. Plus Les miliciens salafistes de l’ouest, ceux qui ont pris
Tripoli lorsque Kadhafi y était encore, ont vendu ou livré des armes de
guerres et probablement des blindés légers aux réseaux intégristes du sud
du Maghreb. Un nom ressort à chaque fois que nos télés abordent ces
questions : AQMI. Il faut se méfier de la qu’une organisation
structurée, le soi-disant AQMI constitue en fait un réseau d’organisations
plus ou moins maffieuses, vivant du brigandage et dont le point commun est
la référence à l’Islam le plus réactionnaire. Il ne faut pas oublier non
plus les prises d’otages que ces gens-là ont réalisées, en particulier au
Niger. intégriste nord saharienne, il y a la main de l’Oncle Sam. L’une des organisations
de cette nébuleuse qui a profité de la manne armée est "Ançar
Dine", le mouvement fasciste intégriste installé au nord-ouest du Mali
depuis une dizaine d’années, qui regroupe notamment des Touaregs. Iyad Ag Aly, le leader
d’Ançar Dine, est un homme d’ATT : il n’était autre que le consul
du Mali en Arabie Saoudite, pays dont il a été expulsé pour trafic de
drogue. Notons au passage qu’un avion bourré de cocaïne a atterri en plein
désert du Mali sans que cela ne suscite aucune réaction d’ATT,
sauf la rapide promotion du pilote de cet avion, devenu commandant au sein
des forces armées maliennes. Cela nous confirme que les réseaux intégristes du nord du Sahara organisent
le trafic de drogue et que le "démocrate" ATT encourageait la
contrebande et le trafic de drogue dans cette zone.
Parallèlement
à l’activité des réseaux salafistes, le mouvement autonomiste touareg, le
MNLA, dont les éléments étaient installés en Libye depuis au moins une
décennie, a décidé de quitter ce pays, devenu peu sûr pour tout sudiste un
peu trop cuivré. Evidemment, les membres du MNLA se sont, eux aussi servis
en armes, d’autant plus qu’ils ont été rejoints par une partie des soldats
libyens originaires du sud du pays, tandis que d’autres rejoignaient la
milice nationaliste du Fezzan, d’autres encore l’armée malienne, ou même
celle du Tchad.
Ainsi donc, des centaines de jeunes
Touaregs entrèrent au Mali avec armes et bagages. ATT les
accueillit en grande pompe, leur donna de l’argent sans pour autant les
désarmer. Son objectif était de créer un petit chaos au nord
du Mali croyant le cadrer et le contenir afin d’empêcher la tenue
des élections. Mais l’effet contraire s’est produit, car le MNLA (Mouvement
National de Libération de l’Azawad) plus politique et
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plus structuré que toutes les rebellions
précédentes a vite pris le pas, et une dimension de taille. Amadou Toumani
Touré envoya au front du nord des jeunes recrues de
l’armée malienne sans formation Les jeunes soldats tombés entre les mains
des rebelles touaregs et des terroristes ont été ligotés, égorgés et
éventrés en guise de représailles.
La contestation à Bamako prit alors de
l’ampleur : des milliers de femmes, mères, sœurs et enfants de soldats
du camp de Kati, victimes des politiques machiavéliques, ainsi que des
accointances avec les rebelles touaregs et les fascistes
intégristes de leur président, soutenues par les populations de Bamako
marchèrent sur le palais présidentiel de Koulouba. Elles accusaient,
pêle-mêle, ATT, d’être le vrai chef des rebelles, de les renseigner sur les
positions et mouvements des troupes maliennes, d’affamer les soldats,
de refuser de leur livrer des munitions, qui manquent donc au front, de
refuser de donner des ordres d’attaque et de tir.
C’est à la suite de ces événements que la
population renversa ATT et que fut créé le CNRDRE (Comité National de
Redressement de la Démocratie et de la Restauration de l’Etat) le 22 mars
2012, cette Révolution que nos media au service de l’impérialisme appellent
le coup d’Etat du capitaine Sanogo.
Evidemment, au moment ou un tiers du pays
était passé sous contrôle des rebelles touaregs ou des bandits intégristes,
nos media versèrent des larmes sur la démocratie perdue au Mali. Ils
drapèrent le président Touré du manteau de l’immaculée démocratie. Il faut
dire que tout l’arsenal des ONG interventionnistes US (fondation Jimmy
Carter, fondation Georges Soros) les avait précédés.
Touché dans ses intérêts essentiels (ceux
des monopoles qu’il sert) l’Etat français a dépêché ses pions dans la
région en faisant intervenir la CEDEAO (Communauté Economique des Etats
d’Afrique de l’Ouest), un véritable syndicat des chefs d’Etats compradores
de la région, qui obéissent aux
multinationales françaises. La CEDEAO décida de sanctionner le
peuple malien (sanctions économiques, politiques, diplomatiques), coupable
d’avoir chassé ses oppresseurs. Retenant la leçon des impérialistes en
Libye, ils dépêchèrent même des mercenaires au Mali. En tête de la
Communauté, le Burkinabé Blaise Campaoré et l’Ivoirien Alassane Ouattara
montraient les dents. Les hôpitaux à Bamako ne furent plus alimentés en
électricité ; conséquences : des centaines de morts par jour faute
de soins, les PME ne fonctionnaient plus, les prix des denrées de première
nécessité explosaient, le carburant, les médicaments manquaient, les
banques n’avaient plus de crédit, l’administration tournait au ralenti, le
commerce était bloqué. Mais la population malienne montra clairement sa
volonté. Le 06 avril 2012, elle obligea la CEDEAO à lever ses sanctions
criminelles contre le peuple malien.
Ils
se sont attaqués strictement aux intérêts des capitalistes français. La
mainmise sur l’uranium excite les convoitises des autres impérialistes, et
il y a fort à parier que, derrière la nébuleuse.
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