Des luttes en Europe
Londres, samedi
dernier
Après les grecs, les espagnols, les
italiens, les britanniques sont entrés à leur tour dans l’action. Et de
quelle façon ! A un point tel que le journal « Le Figaro »
s’est senti obligé d’y consacrer un article intitulé : « une
grande manifestation contre l’austérité à Londres ». Une photo rappelle ce qu’on a pu voir récemment à
Athènes, à Madrid, à Rome, à Paris : une foule énorme avec banderoles,
drapeaux, ballons multicolores… 150.000 personnes ont défilé dans la
capitale, à Glasgow en Ecosse, à Belfast en Irlande du Nord, contre le
gouvernement conservateur de David Cameron. A Londres en tête du cortège,
une grande banderole proclamait : « l’austérité est un
échec ». Le secrétaire général des Trade Union Congress qui réunit 54
syndicats a déclaré : « Ce sont les plus pauvres, les plus
vulnérables qu’on assomme. Les ministres nous disent que, si on accepte de
souffrir, la reprise sera au rendez-vous. Au lieu de cela, nous nous
enfonçons dans la récession ».
En Grande Bretagne ceux qui travaillent
doivent de plus en plus accepter des emplois à mi-temps. Plus d’un million
de salariés sont ainsi concernés. Les sans emploi de longue durée
augmentent rapidement et le chômage des 16-24 ans dépasse 21%.
Comme il fallait s’y attendre le leader
travailliste Ed. Milibrand s’était joint au mouvement. Après avoir accusé
le 1er ministre conservateur de pratiquer « des coupes trop
importantes et trop rapides » il n’a pas manqué d’ajouter que si les
travaillistes revenaient au pouvoir en 2015, ils auraient « aussi des
arbitrages difficiles à faire ». Il s’est fait huer !
Des leaders syndicaux, ceux des services
publics et des cheminots en particulier, ont réclamé la préparation par le
TUC d’une grève de 24 h. La venue de représentants de la CGT et du COSATU
(Syndicat d’Afrique du Sud) a été chaleureusement accueillie.
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En Allemagne
Dimanche dernier 20 septembre, le parti
d’Angela Merkel a perdu la
municipalité de Stuttgart, une ville de
600.000 habitants, au profit des Verts. Cela souligne d’abord le
mécontentement grandissant du peuple allemand mais aussi les énormes
illusions qu’il nourrit encore.
En Tunisie,
un an après la création de l’Assemblée Constituante l’action populaire se poursuit dans le pays car la situation continue de se dégrader à tous les niveaux.
Le chef de l’Etat, Moncef Marzouki a dû lui-même reconnaître qu’elle
restait « non satisfaisante ». « Tout le monde assume une
part de responsabilité » a-t-il ajouté. Les travailleurs, les jeunes
sans emploi et sans avenir, responsables ? Responsables tous ceux qui
luttent pour avoir du travail et des salaires décents ? Leur action
continuera, elle s’amplifiera quoi
que fassent les dirigeants actuels qui sont tous sans exception au service
du capital.
Revenons en France pour constater sans surprise que le maître réel du pays,
le grand capital industriel et financier vient de créer un nouveau parti
dont le rôle serait d’assurer, seul ou allié à d’autres formations
politiques, la relève du parti socialiste en 2017 ou même avant si
nécessaire. Il s’agit de l’UDI (Union des Démocrates Indépendants) dont la
direction a été confiée à Borloo qui a déclaré d’emblée : « Nous
sommes une force qui a vocation à devenir le 1er parti de
France. Nous avons vocation à constituer avec l’UMP, une coalition
gagnante ». Changer de parti au gouvernement pour que la même politique
puisse continuer, pour que le capital reste le maître, ce procédé est
maintenant de plus en plus connu. Cette opération montre à quel point les
forces du capital redoutent le développement de l’action populaire qui
imposera un changement total de politique.
Raison de plus pour agir partout et de plus en plus fort.
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