Les manifestations ont recommencé fin novembre, après la publication
par le Président égyptien Mohamed Morsi d’un décret qui lui accordait des
pouvoirs très larges « de prendre
toutes mesures qu’il considère nécessaires afin de préserver et sauvegarder
la révolution, l’unité nationale et la sécurité nationale ». Le décret
déclarait également que le pouvoir judiciaire, n’aurait aucun contrôle sur
les décisions présidentielles.
Depuis d’autres grandes manifestations ont éclaté
au Caire et dans d’autres villes
contre la tentative du président égyptien d’imposer une nouvelle constitution dont
l’objectif principal est de consolider l’alliance des Frères musulmans avec
l’armée et les États-Unis, pour écraser l’opposition montante des
travailleurs et des jeunes.
Cette nouvelle constitution donne à l’armée une
place dominante dans la politique égyptienne. Le ministre de la Défense
sera un officier militaire, les affaires militaires et le budget de la
défense seront supervisés par un conseil spécial de généraux de haut rang.
L’armée continuera à opérer sans contraintes,
l’article 198 autorise les tribunaux militaires à juger « les crimes qui
touchent aux forces armées. » C’est ainsi que plus de 12 000 civils sont
passés devant les tribunaux militaires depuis le soulèvement de janvier
2011.
La constitution consacre également l’Islam comme
religion d’Etat et pose les bases pour faire de la Sharia le fondement du
droit. Parmi les autres dispositions antidémocratiques. La porte ouverte
pour arrêter tout manifestant ou opposant au régime.
Le
capital égyptien compte sur Morsi pour imposer une forte politique
d’austérité pour les ouvriers. Celui-ci a obtenu un prêt de 4,8 milliards
de dollars du Fonds Monétaire International (FMI), contre des mesures
d’austérité dévastatrices à l’encontre des travailleurs égyptiens.
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La
cible principale des mesures de Morsi est la classe ouvrière. Il est en
train d’établir les mesures les plus antidémocratiques et de grande
portée pour consolider le régime
capitaliste en Egypte. Ceci en alliance étroite avec les Etats-Unis.
Le
rôle des Etats-Unis, le principal soutien impérialiste de l’Egypte a été
primordial. Le moment exact de la proclamation du décret de Morsi n’a pas
été choisi au hasard. La déclaration a eu lieu le lendemain où Morsi a reçu
les remerciements de la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, pour
son rôle joué durant l'assaut brutal du régime israélien contre Gaza. Alors
que les roquettes pleuvaient sur Gaza, Obama avait sa marionnette Morsi,
celui-ci c’est montré fiable aux yeux de l’impérialisme américain.
Les États-Unis considèrent le gouvernement égyptien comme une pièce
maîtresse dans la région avec la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar.
Cette alliance soutient la guerre pour les États-Unis contre la Syrie et
elle sera une pièce maîtresse pour toute action militaire éventuelle des
États-Unis et d’Israël contre l’Iran.
Les Communistes égyptiens, dont « Communistes » salue la
lutte courageuse, déclaraient : "En Égypte les aspirations
réelles du peuple ont été dévoyées et récupérées par la classe dominante,
ainsi que par l'impérialisme américain et européen, qui ont géré une
transition conforme à la défense de leurs intérêts. Tout a changé pour que
rien ne change. La lutte pour un véritable changement, pour une
transformation révolutionnaire, n'a pas encore commencé." En effet
des luttes puissantes se multiplient dans de nombreux secteurs, quelque
chose de puissant et de durable s’est déclenchée et cela quelque soit le résultat du référendum sur
la nouvelle constitution.
Pour
les Communistes Egyptiens, la lutte continue.
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