Les troupes
françaises ont à peine commencé à quitter l’Afghanistan
qu’elles interviennent au Mali.
Qui
paie la note?
Sur
France 5, le ministre de
la défense, Jean-Yves Le Drian précise cyniquement "on
ne va pas commencer à faire des comptes d'apothicaire ».
La vérité en
quelques chiffres… En
Afghanistan, le coût pour le peuple français s'est élevé à 493
millions d'euros en 2012, soit 1,4 million d'euros par jour.
En Libye, en 2011, l'opération a coûté 368,5
millions d'euros, soit un peu plus de 1,6 million d'euros par
jour
Le coût
de l’intervention au Mali est
estimé à 400 000
euros par jour. Le coût à
l’heure de vol d’un
rafale s’établit à près de 27 000 euros, 11 700 pour le Mirage 2000, 25 000 euros pour l’hélicoptère Tigre, 2600 pour l’hélicoptère
Gazelle. Les
missiles utilisés par l’armée française sont facturés 250 000 euros pièce. (Soit l’équivalent de 25 postes de
fonctionnaires par missile parti en fumée). C’est
encore des sacrifices qui seront imposés aux français pour
régler la note. Les grands
gagnants de ces guerres
sont les Dassault, les vendeurs d’armes….en plus il faudra
renouveler le matériel.
Les perdants sont
les peuples français et malien. Les conflits armés provoquent
d’abord une tragédie humaine, ils coûtent environ 18 milliards
de dollars par an à l’Afrique. Ces coûts exorbitants saignent
les peuples.
Pour défendre quels intérêts ?
Le magazine Le Point rapporte que le ministre
français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait ordonné au
commandement des forces spéciales d’envoyer des troupes pour
protéger les sites d’exploitation d’uranium d’Areva à Imouraren
et à Arlit au Niger et souligne : qu’il s’agit du tout premier
recours à des commandos français pour défendre directement les
intérêts de l’entreprise.
L’argument pour faire avaler la couleuvre
c’est la guerre contre les « terroristes » islamistes. En
réalité l’impérialisme français utilise sa puissance militaire
pour mieux contrôler ses anciennes colonies africaines riches en
ressources.
L’uranium extrait des mines du Niger et du
Mali est considéré par les gouvernements français comme stratégique.
Ce minerai d’uranium sert à la fabrication des bombes
nucléaires françaises et à l’alimentation des réacteurs
nucléaires qui fournissent pour plus de 75 pour cent de
l’électricité du pays. Des profits gigantesques sont tirés de
l’uranium, ces activités minières ne profitent qu’à une mince
couche de la bourgeoisie du Niger ou du Mali. Ces pays sont
les plus pauvres de la planète, 70 pour cent de la population
vit avec moins d’un dollar par jour et l’espérance de vie est
de 48 ans.
Le gouvernement nigérien a accordé
dernièrement des permis d’exploitation de l’uranium à des
entreprises chinoises et indiennes…En déployant des commandos
armés, Paris joue les « gros bras » pour garder sa
domination. Le Canada soutient militairement la stratégie de l’impérialisme
français « il y a 15
sociétés minières et de prospection canadiennes au Mali et
celles-ci détiennent près d’un demi-milliard de dollars
d’actifs » écrit le « Toranto Star ». Le Canada exerce un
contrôle économique d’importance au Mali, troisième plus grand
producteur d’or d’Afrique. De plus le Mali aurait des réserves de pétrole
considérables. Cela aiguise les appétits du grand capital
français, américain, canadien, turc mais aussi du Qatar. Qui tirent
les ficelles dans cette région ? Comme l’explique Mehdi Lazar docteur d’Université : « Le Mali dispose d'un potentiel gazier et a besoin d'infrastructures pour
le développer. Or, le Qatar maîtrise ces techniques. Il
pourrait ainsi en cas de bons rapports avec les dirigeants d'un
État islamique au nord du Mali exploiter le sous-sol qui est
riche en or et en uranium ainsi que le potentiel gazier et
pétrolier », a écrit un universitaire.
Mercredi 23 janvier, la Secrétaire d’Etat
américaine Hillary Clinton a déclaré lors de son audition
devant la commission des affaires étrangères du Sénat :
« La rébellion au Mali ainsi que la prise d’otages au site
gazier algérien ont été en grande partie alimentés par le
renversement par les Etats-Unis et l’OTAN du régime de Kadhafi
en Lybie, où Washington et ses alliés avaient armé et appuyé
des milices islamistes en tant que force terrestre par
procuration dans la guerre en faveur d’un changement de régime ».
Anatole France écrivait dans l’Humanité le
18 juillet 1922 : "On croit mourir pour la patrie, on
meurt pour des industriels". Cette phrase n’a pas pris une
ride… Le peuple malien et français ont un ennemi commun, le
grand capital, c’est lui qu’il faut éliminer.
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