Deux ans
après les manifestants sont de retour sur la Place Tahrir, au
Caire. « Un dictateur après l’autre, Morsi c’est ton
tour » criait la foule. Port-Saïd, Suez puis Ismaïlia, les unes
après les autres, les villes s’embrasent. La condamnation de la
« violence » par le pouvoir et les partis
politiques n’a eu aucun écho. Ils sont des millions qui
protestent contre une situation économique qui se dégrade, dans
un pays où 40 % de la population vit dans une pauvreté tragique.
Le déficit
budgétaire s'élève à 10% du Produit intérieur brut (PIB).
Pour 2012-13, le gouvernement a besoin de 15 milliards de
dollars. Le Caire est soutenu financièrement par le
Qatar, qui lui a octroyé un prêt de 5 milliards de dollars...
Le Fond monétaire international (FMI) est sur le point
d'accorder 5 autres milliards de dollars, mais il veut des
réformes et des restrictions budgétaires.... Le gouvernement a
commencé à diminuer une partie des subventions sur
l’électricité, le gaz, le pain mais le FMI demande au Caire
beaucoup plus... Il doit donner des gages aux bailleurs de
fonds internationaux, moyennant des réformes économiques.
Les
prix ont augmenté de 4,5 % en moyenne en 2012, tandis que les
salaires ont baissé de 11,4 % sur la même période. Le taux
officiel du chômage est de 12 % dans le pays, et il monte
jusqu’à 25 % chez les jeunes. (chiffres certainement sous-estimés).
Le
gouvernement satisfait le patronat égyptien et les visés US
sur l’économie mais pas question de satisfaire les
revendications des 85 millions d'Egyptiens, confrontés à la
hausse du chômage et à l'inflation. La flambée des prix et la baisse des revenus rendent
la vie des Égyptiens de plus en plus difficile. Plus
10% sur la facture d’électricité et 34% sur le gaz butane
utilisé par les trois-quarts des Egyptiens. Pour la nourriture:
+10% sur la viande, le poisson, les produits laitiers et les
pâtes, +21% sur le poulet. Santé : elle coûte cher, le
médecin a augmenté de 42%, une trentaine de médicaments ont
doublé de prix et 300 autres sont retirés du marché en
attendant leur hausse.
Le peuple montre sa détermination à voir ses
revendications satisfaites. Le soulèvement des masses
égyptiennes, dans plusieurs régions du pays, n'est qu'un
révélateur du rejet de la politique de gestion du Président
Morsi. Les conditions économiques et sociales se sont
dégradées, la majorité des Égyptiens, les pauvres et les
travailleurs paient la facture de cette dégradation.
Mohamed
Morsi, réprime
brutalement les manifestations.
Cinquante-quatre personnes ont péri et des centaines ont été
blessées dans les violences qui ont débuté la semaine
dernière. Le
gouvernement et les militaires portent la responsabilité de
ce bain de sang.
Le gouvernement refuse de traiter
aucune des causes fondamentales de la colère populaire, ce
qui ne peut que la faire grandir car il n’y a pas d’autre
chemin que la lutte pour la satisfaction des revendications
et la transformation de la société égyptienne.
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