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285  Semaine du 04 au 10 février 2013

 

03 février 2013

 

 

Egypte : le peuple montre sa détermination

 

 

Deux ans après les manifestants sont de retour sur la Place Tahrir, au Caire. « Un dictateur après l’autre, Morsi c’est ton tour » criait la foule.  Port-Saïd, Suez  puis Ismaïlia, les unes après les autres, les villes s’embrasent.  La condamnation de la « violence » par le pouvoir et les partis politiques n’a eu aucun écho. Ils sont des millions qui protestent contre une situation économique qui se dégrade, dans un pays où 40 % de la population vit dans une  pauvreté tragique.

Le déficit budgétaire s'élève à 10% du Produit intérieur brut (PIB). Pour 2012-13, le gouvernement a besoin de 15 milliards de dollars. Le Caire est soutenu financièrement par le Qatar, qui lui a octroyé un prêt de 5 milliards de dollars... Le Fond monétaire international (FMI) est sur le point d'accorder 5 autres milliards de dollars, mais il veut des réformes et des restrictions budgétaires.... Le gouvernement a commencé à diminuer une partie des subventions sur l’électricité, le gaz, le pain mais le FMI demande au Caire beaucoup plus... Il doit donner des gages aux bailleurs de fonds internationaux, moyennant des réformes économiques.

Les prix ont augmenté de 4,5 % en moyenne en 2012, tandis que les salaires ont baissé de 11,4 % sur la même période. Le taux officiel du chômage est de 12 % dans le pays, et il monte jusqu’à 25 % chez les jeunes. (chiffres  certainement sous-estimés).

Le gouvernement satisfait le patronat égyptien et les visés US sur l’économie mais pas question de satisfaire les revendications des 85 millions d'Egyptiens, confrontés à la hausse du chômage et à l'inflation. La flambée des prix et la baisse des revenus rendent la vie des Égyptiens de plus en plus difficile. Plus 10% sur la facture d’électricité et 34% sur le gaz butane utilisé par les trois-quarts des Egyptiens. Pour la nourriture: +10% sur la viande, le poisson, les produits laitiers et les pâtes, +21% sur le poulet. Santé : elle coûte cher, le médecin a augmenté de 42%, une trentaine de médicaments ont doublé de prix et 300 autres sont retirés du marché en attendant leur hausse.

Le peuple montre sa détermination à voir ses revendications satisfaites. Le soulèvement des masses égyptiennes, dans plusieurs régions du pays, n'est qu'un révélateur du rejet de la politique de gestion du Président Morsi. Les conditions économiques et sociales se sont dégradées, la majorité des Égyptiens, les pauvres et les travailleurs paient la facture de cette dégradation.

Mohamed Morsi,   réprime brutalement  les manifestations. Cinquante-quatre personnes ont péri et des centaines ont été blessées dans les violences qui ont débuté la semaine dernière. Le gouvernement et les militaires portent la responsabilité de ce  bain de sang.

Le gouvernement refuse de traiter aucune des causes fondamentales de la colère populaire, ce qui ne peut que la faire grandir car il n’y a pas d’autre chemin que la lutte pour la satisfaction des revendications et la transformation de la société égyptienne.

 

 

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