Les
20 et 21 février, à l'appel de tous les
syndicats, le pays a connu la plus grande
grève générale depuis son indépendance.
Dans cette grève, les deux grands syndicats
de classe ont joué un rôle actif et
décisif. Des dizaines de millions de
salariés ont cessé le travail et manifesté
dans toutes les régions. Le secteur
bancaire, les administrations, les
entreprises ont cessé le travail. Souvent
ces manifestations ont vu se rejoindre les
ouvriers, les paysans et les travailleurs
précaires. Les raisons de ce mouvement dans
un pays présenté comme un modèle
démocratique en plein développement
économique, sont à rechercher dans la
volonté du capitalisme indien d'en finir
avec les acquis sociaux arrachés par la
lutte des travailleurs.
Le
gouvernement du parti du congrès au service
du grand capital entend donner une
accélération à 20 années de privatisations
et de « libéralisation » de l'économie.
Dans cette période, comme résultat de cette
politique, les inégalités, pourtant déjà
profondes, se sont encore creusées. L'Inde
compte 1/3 de sa population (365 millions)
vivant au dessous du seuil de pauvreté.
Dans ces conditions la volonté du
gouvernement de diminuer les dépenses
publiques de 10%, dans un contexte de
ralentissement de la croissance, est un
véritable coup de massue sur les classes
populaires. C'est donc contre la hausse des
prix, la précarité et les privatisations
que se sont dressés plus de 100 millions de
grévistes. Dans leurs luttes que les
dirigeants des syndicats de classe ont
appelées à poursuivre, il y a l'exigence
que l'Etat joue un plus grand rôle dans
l'économie.
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