La victoire est d’autant plus importante que les
médias privés nationaux et internationaux qui sévissent
dans ce pays ont tiré à boulets rouges contre Chavez
et son successeur.
La participation a été massive (79,8 %). Ce scrutin
a été suivi par 173 observateurs internationaux.
Capriles a un lourd passé. Il a participé activement au
coup d’État du patronat et de généraux liés à la CIA
contre Chavez en avril 2002. Il refuse aujourd’hui de
reconnaître le verdict des urnes aidé en cela par
l’impérialisme étasunien et les médias locaux majoritairement
à droite. Des centres de santé, un siège du Parti
Socialiste Uni du Venezuela ont été détruits, plusieurs
personnes ont été assassinées par des commandos
d’extrême-droite.
Le gouvernement bolivarien bénéficie de l’appui
de 20 gouverneurs sur 23, une majorité de maires et de
députés, et de nombreux espaces de démocratie
participative… Il est nécessaire d’accélérer de la
restitution du pouvoir au peuple. Mais le chemin parcouru est encourageant pour
l’avenir.
Si le bilan est positif pour
le peuple, une répartition encore
plus équitable des richesses n'est pas encore suffisamment
réalisée. Ainsi,
en 2010, 45% des ressources revenaient encore aux 20% de
Vénézuéliens les plus riches et 28% de la population vivait
toujours sous le seuil de pauvreté.
Le taux
d’inflation est actuellement de 23,84 %, c’est encore
beaucoup, mais il y a 12 ans, il était de 50,04
% ! Qui en parle ?
C’est en 2005, que la
nationalisation des secteurs stratégiques de
l’économie, comme les télécommunications, les banques,
l’électricité et l’acier... est proclamée. En 2009, la «
révolution
bolivarienne » étend son contrôle à
des entreprises plus petites mais cruciales pour la vie
quotidienne de la population afin d’assurer la
souveraineté alimentaire du pays. A travers un réseau
de compagnies publiques, des biens de première
nécessité tels que le riz, le café, l’huile ou le lait
sont désormais produits sur place et disponibles à des
prix abordables. De nouveaux services publics reconnus
comme performants sont mis en place, avec par exemple la création des dispensaires avec
des médecins cubains ou la
mission Robinson qui s’est attaquée à l'analphabétisme.
Les Vénézuéliens ont appris
à lire et à écrire, ils ont eu accès aux services de
santé, et ont acquis un emploi. Cela s’est fait avec
l’argent public, principalement issu du pétrole,
Dans les beaux
quartiers, chez les plus riches, le "bolivarisme"
suscite une hostilité viscérale et un ressentiment
envers les "pauvres qui accaparent vers eux
toutes les largesses de l’Etat ».
Caprilés a voulu jouer
la carte de l’homme du renouveau, allant jusqu’à promettre
de ne pas supprimer les programmes sociaux du
gouvernement actuel, mais au contraire de les améliorer !
Son programme,
comportait entre autre, la privatisation de la sécurité
sociale au profit d’un système mixte faisant la
part belle à l’«
épargne individuelle volontaire
». Il réclamait une «
flexibilisation
» de la loi régissant le contrôle de
l’Etat sur l’industrie pétrolière, «
afin de promouvoir la compétition et la
participation du privé,
l’expropriation des
terrains destinés à l’implantation d’habitats sociaux.
En
2001, Hugo Chavez s'est attaqué aux grands propriétaires
terriens, qui ont dû céder leurs terres. 2,5 millions
d'hectares ont été saisis et redistribués.
En
2011, la Mission Vivienda doit construire 3 millions de
logements, un programme
gouvernemental très populaire dont les premiers
objectifs sont atteints, avec la construction de deux
cent mille logements depuis le lancement du plan, en
2011.
Le 1er mai
2012, le nouveau code du travail impose la réduction du
temps de travail à quarante heures par semaine (contre
quarante-quatre), interdit la sous-traitance au profit
d’emplois stables, porté le congé maternité à vingt-six
semaines (dix-huit auparavant) etc...
Devant la perspective
d’un changement à Caracas, une impatience fébrile s’était
emparée de Washington. Capriles avait déjà
promis de restaurer des « relations amicales »
avec les Etats-Unis, ainsi que la révision totale des
programmes d’aide et de coopération établis entre le
Venezuela et certains de ses voisins. M. Robert
Zoellick, Président de la Banque Mondiale piaffait
d’impatience, il déclarait : «
Les jours de Chavez sont comptés.
» et il se réjouissait d’avance en
déclarant que, privés de l’aide vénézuélienne, des pays
comme Cuba et le Nicaragua connaîtraient bientôt «
des temps difficiles
».
Le pétrole est une arme pour ce pays, première
réserve mondiale, 5éme réserve de gaz… de quoi
aiguiser les appétits capitalistes, de ceux qui rêvent
que le Vénézuéla devienne un Qatar bis…
Ce qui
compte, du point de vue vénézuélien, ce n’est pas le
niveau de production, mais ce que cette production
apporte au pays. De 1992 à 98, le pétrole rapportait en
moyenne 3 355 milliards de dollars. Sous la présidence
de Chavez de
1999 à 2013, il en rapportait 28 087.
Avec
un volume de production de 3,5 millions de barils par
jour, le pétrole est non seulement le pilier de
l’économie vénézuélienne mais aussi celui de son
indépendance diplomatique.
Cuba,
Honduras, Nicaragua, Uruguay, Haïti… la liste est
longue des pays de la région qui achètent du brut
vénézuélien à des prix très avantageux. Ces pays paient
en revanche leur facture en médecins, en médicaments,
comme le fait Cuba, ou en denrées agricoles. Une
hérésie pour le système capitaliste qui ne résonne qu’en
termes de profits. L’or noir a permis aussi au
Vénézuéla d’étendre son influence au-delà de sa région
en nouant des alliances avec des pays comme la Russie
ou la Chine…
Pour
le Président bolivien, Evo Morales : "cette victoire
montre que face à la soumission, face au pillage du
capitalisme et de l’impérialisme, les peuples se
manifestent démocratiquement "
L’ensemble des présidents latino-américains
sera présent à la prise de fonctions de maduro, ce
vendredi 19 avril 2013.
François Hollande n’a pas encore reconnu
l'élection du nouveau Président... attend-t-il le feu
vert de Washington ?
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