Dans
une interview à la presse Suisse, le 1er ministre
chinois explique
longuement les raisons de sa visite. Dès 2010, la visite de Li
Keqiang en tant que vice 1er ministre dans ce pays
jetait les bases d’un accord de libre-échange avec la Suisse.
Aujourd’hui c’est son 1er objectif. Dès son arrivée
à Berne, il a souligné
que « la Suisse
deviendra le premier pays en Europe continentale et la première
des grandes économies du
monde à conclure un accord de libre échange avec la Chine, dont
les conséquences seront importantes. En 2012, le volume
commercial des deux pays a atteint 26,3 milliards de dollars,
dont 22,8 milliards de dollars d'exportations suisses vers la
Chine». Ces exportations, aujourd’hui entravées par des
quotas ou droits de douane, pourraient bondir de 63% !
Le 1er ministre a rappelé que « la Chine ne s'arrêtera pas
dans son ouverture et qu'elle s'est fermement engagée à
soutenir le régime commercial multilatéral, à promouvoir
vigoureusement la libéralisation commerciale régionale».
Chacun en mesure les résultats, autant dans les domaines
politique qu’économique.
Li Keqiang affirme clairement qu’il va promouvoir le
capitalisme dans son pays (ce qu’on savait depuis
longtemps !). La Suisse étant une des 1ères places
financières mondiales au service du capital, la Chine espère
profiter de ses compétences pour développer ses transformations
dans les domaines économiques et financiers, notamment la convertibilité
de sa monnaie le Yuan, avec la collaboration du FMI et de la
banque mondiale.
En 1949, la Suisse fut le 1er état au monde à
procéder à la reconnaissance diplomatique de la république
populaire de Chine, rebaptisé « Chine nouvelle » par Li Keqiang qui n’a pas manqué de
rappeler que « les capitaux mixtes en Chine
après le lancement de la réforme et de l'ouverture en 1978 a
été établie avec la Suisse. », que « La Suisse fait également partie du premier groupe de
pays européens ayant reconnu le statut d'économie de marché »
à la Chine...
Tout cela faisant l’objet de ce 1er
déplacement en Europe.
Dans les 5 années qui viennent la Chine envisage
d’importer 10 000 milliards de dollars de marchandises du reste
du monde, et de faire progresser ses investissements à
l'étranger à 500 milliards de dollars. De quoi ouvrir l’appétit
des multinationales… Celui
de l’Allemagne en particulier.
Car l’Allemagne veut pousser l’Union Européenne à un
compromis commercial avec la Chine
La rencontre Li Keqiang - Merckel en l'Allemagne est
marquée par la volonté d'élargir les mécanismes de coopération
Sino-Allemand, ainsi que les relations Europe-Chine. Le
lancement d'une chambre de commerce chinoise en Allemagne,
souligne l’intérêt des entreprises chinoises de s’y installer.
L’Allemagne est de loin le plus grand partenaire commercial
européen de la Chine.
La coopération est mise en avant dans des domaines aussi
divers que l'agriculture,
la protection des consommateurs, la sécurité
alimentaire, la construction de voitures, les machines outils…
Les deux pays
collaborent dans la protection de l'environnement, le climat et
ils sont décidés à renforcer la coopération dans les domaines
de l'air, du développement durable, et des énergies
renouvelables...
Les deux pays ont eu des conversations sur des questions
internationales, comme le nucléaire iranien et la situation en
Syrie, et coopèrent dans les organisations telles que l’ONU,
etc...
Ils ont promis de régler les différends sur l'énergie
solaire et des équipements de télécommunication mobile à
travers le dialogue,
dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.
La Chine considère l'Allemagne comme pionnière dans le
développement de la coopération économique et commerciale
Chine-Union Européenne. 1/3 du volume du commerce bilatéral de
l’UE est réalisé avec l’Allemagne.
La guerre
commerciale entre l’Union Européenne et la Chine sur les
panneaux solaires, les produits de télécommunication, la chimie
etc… s’est envenimée ces derniers temps. La commission,
Européenne a même prévu un relèvement des droits de douane… de
47% en moyenne. Ces « sanctions provisoires »
devraient entrer en vigueur le 6 juin mais c’est compter sans
l’opposition farouche d’A. Merckel et de son Allemagne qui
craignent à juste titre des mesures de rétorsion chinoise.
Résultat : Berlin et au moins 13 autres capitales de
l’Union Européenne s’opposent à cette mesure.
Quel que
soit le résultat final, ce qui se passe actuellement entre
l’Europe et la Chine montre que la guerre économique peut aller
loin dans ce monde capitaliste. Tout cela contre l’intérêt des
peuples.
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