COMMUNISTES

 

Retour à l’accueil

 

N°301  Semaine du 27 mai au 02 juin 2013

 

29 mai 2013

Europe – Chine –Allemagne-Suisse,

la guerre économique s’accélère

 

 

Dans une interview à la presse Suisse, le 1er ministre chinois  explique longuement les raisons de sa visite. Dès 2010, la visite de Li Keqiang en tant que vice 1er ministre dans ce pays jetait les bases d’un accord de libre-échange avec la Suisse. Aujourd’hui c’est son 1er objectif. Dès son arrivée à Berne, il a  souligné que « la Suisse deviendra le premier pays en Europe continentale et la première des  grandes économies du monde à conclure un accord de libre échange avec la Chine, dont les conséquences seront importantes. En 2012, le volume commercial des deux pays a atteint 26,3 milliards de dollars, dont 22,8 milliards de dollars d'exportations suisses vers la Chine». Ces exportations, aujourd’hui entravées par des quotas ou droits de douane, pourraient bondir de 63% !

Le 1er ministre a rappelé que « la Chine ne s'arrêtera pas dans son ouverture et qu'elle s'est fermement engagée à soutenir le régime commercial multilatéral, à promouvoir vigoureusement la libéralisation commerciale régionale». Chacun en mesure les résultats, autant dans les domaines politique qu’économique.

Li Keqiang affirme clairement qu’il va promouvoir le capitalisme dans son pays (ce qu’on savait depuis longtemps !). La Suisse étant une des 1ères places financières mondiales au service du capital, la Chine espère profiter de ses compétences pour développer ses transformations dans les domaines économiques et financiers, notamment la convertibilité de sa monnaie le Yuan, avec la collaboration du FMI et de la banque mondiale. 

En 1949, la Suisse fut le 1er état au monde à procéder à la reconnaissance diplomatique de la république populaire de Chine, rebaptisé « Chine nouvelle » par Li Keqiang  qui n’a pas manqué de rappeler que «  les  capitaux mixtes en Chine après le lancement de la réforme et de l'ouverture en 1978 a été établie avec la Suisse. », que  « La Suisse fait également partie du premier groupe de pays européens ayant reconnu le statut d'économie de marché » à la Chine...

Tout cela faisant l’objet de ce 1er déplacement en Europe.

Dans les 5 années qui viennent la Chine envisage d’importer 10 000 milliards de dollars de marchandises du reste du monde, et de faire progresser ses investissements à l'étranger à 500 milliards de dollars. De quoi ouvrir l’appétit des multinationales… Celui de l’Allemagne en particulier.

Car l’Allemagne veut pousser l’Union Européenne à un compromis commercial avec la Chine

La rencontre Li Keqiang - Merckel en l'Allemagne est marquée par la volonté d'élargir les  mécanismes de coopération Sino-Allemand, ainsi que les relations Europe-Chine. Le lancement d'une chambre de commerce chinoise en Allemagne, souligne l’intérêt des entreprises chinoises de s’y installer. L’Allemagne est de loin le plus grand partenaire commercial européen de la Chine.

La coopération est mise en avant dans des domaines aussi divers que l'agriculture,  la protection des consommateurs, la sécurité alimentaire, la construction de voitures, les machines outils…

Les deux  pays collaborent dans la protection de l'environnement, le climat et ils sont décidés à renforcer la coopération dans les domaines de l'air, du développement durable, et des énergies renouvelables...
Les deux pays ont eu des conversations sur des questions internationales, comme le nucléaire iranien et la situation en Syrie, et coopèrent dans les organisations telles que l’ONU, etc...

Ils ont promis de régler les différends sur l'énergie solaire et des équipements de télécommunication mobile à travers le dialogue,  dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.

La Chine considère l'Allemagne comme pionnière dans le développement de la coopération économique et commerciale Chine-Union Européenne. 1/3 du volume du commerce bilatéral de l’UE est réalisé avec l’Allemagne.

La guerre commerciale entre l’Union Européenne et la Chine sur les panneaux solaires, les produits de télécommunication, la chimie etc… s’est envenimée ces derniers temps. La commission, Européenne a même prévu un relèvement des droits de douane… de 47% en moyenne. Ces « sanctions provisoires » devraient entrer en vigueur le 6 juin mais c’est compter sans l’opposition farouche d’A. Merckel et de son Allemagne qui craignent à juste titre des mesures de rétorsion chinoise. Résultat : Berlin et au moins 13 autres capitales de l’Union Européenne s’opposent à cette mesure.

Quel que soit le résultat final, ce qui se passe actuellement entre l’Europe et la Chine montre que la guerre économique peut aller loin dans ce monde capitaliste. Tout cela contre l’intérêt des peuples.

 

 

 

Lire, enregistrer et/ou imprimer cet article au format PDF (2 pages)

Haut de Page

Envoyer cet article à un(e) ami (e)