COMMUNISTES

 

Retour à l’accueil

 

N°302  Semaine du 03 au 09 juin 2013

 

04 juin 2013

Turquie : La lutte s’étend

 

Ce n’est pas simplement la construction d’un centre commercial ou d’une mosquée qui aurait provoqué les manifestations comme certains médias l’ont raconté.

Depuis plusieurs mois la colère gronde en Turquie, le mouvement de protestation est très profond.

Depuis plusieurs semaines, à Antakya, Samandag, Mersin, Reyhanli, Iskenderun, Adana, les populations du Sud de la Turquie, toutes les catégories socioculturelles, religion ou confessions confondues, manifestent contre le gouvernement Erdogan.

La semaine passée le Ministre turc de l’Intérieur a dû faire état de 235 manifestations qui ont eu lieu dans 67 villes du pays. Partout, les jeunes, le poing levé sont descendus dans la rue en criant : « Erdogan démission ! « A Ankarades milliers d’habitants ont convergé vers le quartier des Ministères, vers les bureaux du premier Ministre Erdogan.

Au troisième jour de leur mouvement, les manifestants turcs ont maintenu la pression sur le gouvernement en occupant la place Taksim d'Istanbul, tandis que de nouveaux incidents ont éclaté dans la capitale Ankara où des milliers de personnes ont envahi la place du centre de la capitale turque. La répression policière a fait plusieurs centaines de blessés et la police a procédé à plus de 1700 interpellations. Selon le syndicat des médecins d'Ankara, 414 civils ont été blessés dans ces incidents, Signe de la persistance de la mobilisation, des manifestations contre le pouvoir ont également eu lieu dans tout le pays.

Le double attentat du 11 mai dans la ville de Reyhanli a accéléré la protestation et a eu un effet boomerang contre le gouvernement. Au milieu des décombres, les gens accusent le gouvernement turc de vouloir faire la guerre contre la Syrie pour le compte des USA et d’Israël. La population affirme que les autorités cachent le nombre réel de victimes. Côté médias officiels, c’est le blackout. Comme par hasard, les 73 caméras de surveillance de la ville de Reyhanli étaient hors service au moment du double attentat… La censure a été instaurée, certains journalistes et blogueurs la bravent au prix de leur liberté, pour eux, au total, il y aurait 177 morts et non 51 morts comme annoncés par les sources officielles. Un tribunal turc a interdit d’informer sur cette attaque.

Le lundi 3 juin, les syndicats de Turquie ont appelé à cesser le travail pendant 48 heures. Ces 2 journées de grève vont peser d’un poids déterminant sur la suite des évènements.

Déjà le Secrétaire d’Etat Américain a indiqué le 3 juin que les Etats-Unis sont « préoccupés » tout en soulignant en même temps que les USA allaient continuer à collaborer avec la Turquie sur le conflit syrien.

Ce qui se passe en Turquie est l’illustration de la colère des jeunes et du peuple face aux difficultés qui les assaillent, les salaires, le chômage, en particulier. Joint à cela il faut ajouter une politique autoritaire et fascisante et la restriction des libertés fondamentales.

Cette lutte qui gagne en ampleur est une expression de plus de l’agitation qui secoue l’ordre établi dans le monde entier.

 

 

Lire, enregistrer et/ou imprimer cet article au format PDF (2 pages)

Haut de Page

Envoyer cet article à un(e) ami (e)