Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé
en tête du premier tour des élections présidentielles au Mali et il affrontera
Soumaïla Cissé dimanche 11 août pour le deuxième tour.
Le premier est arrivé en tête avec 39,23% des suffrages exprimés,
le second 19,44%, tous les deux sont anciens responsables du parti Adéma.
Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et Soumaïla Cissé viennent du même
moule politique et idéologique. Ils se connaissent bien pour avoir
travaillé ensemble dans les structures dirigeantes de ce parti et géré de
concert les affaires de l’Etat. IBK a été ministre des Affaires étrangères,
puis Premier ministre et Cissé, entre autres mandats, ministre des
Finances. Ils ont déjà brigué l’un et l’autre la présidentielle : le
premier en est à sa troisième tentative, le second à sa deuxième.
Si IBK parle de « refonder
le dispositif de défense et de sécurité », Soumaïla, lui,
veut « moderniser les forces de
défense et de sécurité. », IBK invite à « retrouver le leadership d’une diplomatie
aux intérêts du Mali », son adversaire promet, lui, de « mettre les intérêts nationaux au cœur de
la diplomatie ». IBK s’engage à « accroître le nombre de bénéficiaires de la
protection sociale universelle », Soumaïla Cissé veut
« renforcer la protection
sociale et la solidarité nationale. » Là ou IBK promet de
« conjuguer l’enracinement et
l’ouverture culturelle » Soumaïla Cissé s’engage à « assurer le rayonnement culturel du pays »
… des programmes identiques qui ne remettent pas en question la société.
IBK le « socialiste » ou Soumaïla Cissé dit « libéral » ? On veut nous faire croire
que les maliens ont un choix à faire ! Le Rassemblement pour le Mali
(RPM) d’IBK est membre de l’Internationale socialiste, l’Union pour la
République et la démocratie (URD) de Soumaïla Cissé et ses amis se réclament
de la social-démocratie.
IBK et Soumaïla Cissé sont tous deux les incarnations vivantes du
socialisme malien prêt à servir les intérêts de l’impérialisme. Des hommes
sur qui peut compter le capital. Prenons celui qui est arrivé en tête au
premier tour, Ibrahim Boubacar Keïta, il a fait ses études à Paris, de retour au Mali, il devient conseiller technique principal du Fonds
européen de développement (FED) et chargé de mission par la
Communauté économique européenne au Mali. En
1992, le
nouveau président du Mali, Alpha Oumar Konaré, le nomme
conseiller diplomatique et porte-parole de la présidence. En novembre 1993 il devient ministre des
Affaires étrangères, puis le 4 février 1994,
il est nommé Premier
ministre, jusqu’en février 2000. En 1999, il devient aussi vice-président
de l’Internationale socialiste. Il est
reconnu comme un "homme à poigne", il s’est illustré par la répression contre les étudiants, les syndicats,
l’opposition radicale et la rébellion au Nord Mali…
En 2002, il est élu président
de l’Assemblée nationale.
Le Mali, un des plus vastes pays d’Afrique, va bénéficier d'une aide
de près de 3 milliards d'euros promis par les bailleurs de fonds dès que les
« autorités légitimes » seront mises en place.
Un accord signé à Ouagadougou le 18 juin prévoit des négociations
avec les rebelles touaregs, au plus tard quarante jours après la nomination
d'un nouveau gouvernement au Mali.
Le nord du pays pourra-t-il bénéficier d'un statut particulier, avec
une autonomie poussée ?
Ce Nord est très convoité par les sociétés capitalistes car riche
de ressources minières et pétrolières encore inexploitées.
Dans la moitié du sud du pays, l'administration a été restructurée
pour le besoin du capital, la production d'or a augmenté de 15 %, au cours
de 2012, le Mali est le troisième producteur africain, pour atteindre 50
tonnes (20 % du PNB). Mais on ignore qui bénéficie des taxes versées par
les groupes miniers, ni comment elles sont utilisées. Le dernier conseil
des ministres du 24 juillet, a attribué trois blocs pétroliers dans la
région du bassin de Taoudéni mais top secret sur les transactions et bonus
qui les accompagnent.
L’armée française devait se retirer en
avril selon François Hollande, encore des paroles, l’impérialisme français veut
surtout mettre la main sur le pays avec les "élections" il a mis
en place des hommes pour gérer au mieux ses intérêts. Plus que jamais son
objectif demeure de s’accaparer de nouveaux marchés et des ressources du
Mali au détriment du peuple malien.
Nous reviendrons sur les évolutions à
venir dans ce pays après le 2ème tour des élections.
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