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N°311 Semaine du 05 au 11 août 2013

 

07 août 2013

 

Mali : pas de changement, on prend les mêmes

 

 

Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé en tête du premier tour des élections présidentielles au Mali et il affrontera Soumaïla Cissé dimanche 11 août pour le deuxième tour.

Le premier est arrivé en tête avec 39,23% des suffrages exprimés, le second 19,44%, tous les deux sont anciens responsables du parti Adéma.

Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et Soumaïla Cissé viennent du même moule politique et idéologique. Ils se connaissent bien pour avoir travaillé ensemble dans les structures dirigeantes de ce parti et géré de concert les affaires de l’Etat. IBK a été ministre des Affaires étrangères, puis Premier ministre et Cissé, entre autres mandats, ministre des Finances. Ils ont déjà brigué l’un et l’autre la présidentielle : le premier en est à sa troisième tentative, le second à sa deuxième.

Si IBK parle de « refonder le dispositif de défense et de sécurité », Soumaïla, lui, veut « moderniser les forces de défense et de sécurité. », IBK invite à « retrouver le leadership d’une diplomatie aux intérêts du Mali », son adversaire promet, lui, de « mettre les intérêts nationaux au cœur de la diplomatie ». IBK s’engage à « accroître le nombre de bénéficiaires de la protection sociale universelle », Soumaïla Cissé veut « renforcer la protection sociale et la solidarité nationale. » Là ou IBK promet de « conjuguer l’enracinement et l’ouverture culturelle » Soumaïla Cissé s’engage à « assurer le rayonnement culturel du pays » … des programmes identiques qui ne remettent pas en question la société.

IBK le « socialiste » ou Soumaïla Cissé dit  « libéral » ? On veut nous faire croire que les maliens ont un choix à faire ! Le Rassemblement pour le Mali (RPM) d’IBK est membre de l’Internationale socialiste, l’Union pour la République et la démocratie (URD) de Soumaïla Cissé et ses amis se réclament de la social-démocratie.

IBK et Soumaïla Cissé sont tous deux les incarnations vivantes du socialisme malien prêt à servir les intérêts de l’impérialisme. Des hommes sur qui peut compter le capital. Prenons celui qui est arrivé en tête au premier tour, Ibrahim Boubacar Keïta, il a fait ses études à Paris, de retour au Mali, il devient conseiller technique principal du Fonds européen de développement (FED) et chargé de mission par la Communauté économique européenne au Mali. En 1992, le nouveau président du Mali, Alpha Oumar Konaré, le nomme conseiller diplomatique et porte-parole de la présidence. En novembre 1993 il devient ministre des Affaires étrangères, puis le 4 février 1994, il est nommé Premier ministre, jusqu’en février 2000. En 1999, il devient aussi vice-président de l’Internationale socialiste. Il est reconnu comme un "homme à poigne", il s’est illustré par la répression contre les étudiants, les syndicats, l’opposition radicale et la rébellion au Nord Mali…

En 2002, il est élu président de l’Assemblée nationale.

Le Mali, un des plus vastes pays d’Afrique, va bénéficier d'une aide de près de 3 milliards d'euros promis par les bailleurs de fonds dès que les «  autorités légitimes » seront mises en place.

Un accord signé à Ouagadougou le 18 juin prévoit des négociations avec les rebelles touaregs, au plus tard quarante jours après la nomination d'un nouveau gouvernement au Mali.

Le nord du pays pourra-t-il bénéficier d'un statut particulier, avec une autonomie poussée ?

Ce Nord est très convoité par les sociétés capitalistes car riche de ressources minières et pétrolières encore inexploitées.

Dans la moitié du sud du pays, l'administration a été restructurée pour le besoin du capital, la production d'or a augmenté de 15 %, au cours de 2012, le Mali est le troisième producteur africain, pour atteindre 50 tonnes (20 % du PNB). Mais on ignore qui bénéficie des taxes versées par les groupes miniers, ni comment elles sont utilisées. Le dernier conseil des ministres du 24 juillet, a attribué trois blocs pétroliers dans la région du bassin de Taoudéni mais top secret sur les transactions et bonus qui les accompagnent.

L’armée française devait se retirer en avril selon François Hollande, encore des paroles, l’impérialisme français veut surtout mettre la main sur le pays avec les "élections" il a mis en place des hommes pour gérer au mieux ses intérêts. Plus que jamais son objectif demeure de s’accaparer de nouveaux marchés et des ressources du Mali au détriment du peuple malien.

Nous reviendrons sur les évolutions à venir dans ce pays après le 2ème tour des élections.

 

 

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