Au G20, l‘Union européenne
isole François Hollande avec
Barack Obama comme seul allié. Herman Van Rompuy, le président de l'Union européenne,
appuyé par José Manuel Barroso, le président de la Commission, a
insisté : «Il n'y a pas
de solution militaire en Syrie» … La solution doit être politique», et s'inscrire dans le
cadre de l'ONU. Les dirigeants européens refusent de donner leur caution
à une intervention militaire. Sachant que 70% des Allemands
sont contre, Angela
Merkel en
pleine campagne électorale s’est montrée particulièrement hostile.
Mercredi à l’Assemblée Nationale, Jean-Marc
Ayrault a exhorté les élus et dirigeants des partis à soutenir la politique guerrière
et pro-atlantique du président François Hollande, devenu le bras
droit de Barak Obama. Tout est bon pour justifier l’intervention,
par exemple l’affirmation d’un
rapport du service de
renseignement jurant que le
président syrien Bachar al-Assad avait employé des armes chimiques,
notamment du sarin…, en particulier au mois d'avril 2013. Carla del
Ponte, inspectrice de l’ONU, a déjà réfuté ce mensonge. En mai,
elle avait déclaré après les enquêtes faites par l’ONU, que
l’opposition soutenue par les Etats-Unis était responsable du recours
aux armes chimiques… La Turquie a arrêté des combattants de
l’opposition syrienne en possession de quantité de gaz sarin…
Même s'il venait à
être établi que l'armée syrienne a utilisé des gaz de combat, cela
ne changerait rien au caractère rapace de l’impérialisme qui veut
s’emparer des réserves énergétiques de la région (60% des réserves
mondiales de pétrole et de gaz).
Le Washington Post
donne les vraies raisons de l’intervention : « Obama
cherche à obtenir le vote de son Congrès, en partie, parce qu'il
prévoit une opération militaire d’envergure pour renverser le cours de la
guerre civile en Syrie et faire tomber le président Syrien Bachar
el-Assad. Cela n'est qu'un prélude à une action contre le principal
allié de la Syrie, l'Iran, et derrière l'Iran, l’influence de la
Russie dans la région…Au-delà de la Syrie, l'objectif est
d’atteindre l'Iran… la Russie et autres rivaux des États-Unis ».
Le New York Times a fait
savoir dimanche qu'Obama a déclaré à ces proches collaborateurs que
la raison la plus «
déterminante » pour demander l'autorisation du Congrès est qu’« agir seul le mettrait en
porte-à-faux si durant les trois prochaines années il avait besoin
d'une autorisation du Congrès pour sa prochaine confrontation
militaire au Moyen-Orient, peut-être contre l'Iran. »
Les
dirigeants des États impérialistes sont à la poursuite de profits
toujours plus juteux. En France ils ont le soutien sans réserve du
socialiste Hollande. Celui-ci
n’a d’autre but que de légitimer cette agression impérialiste
contre la Syrie. Le parti socialiste soutient cette guerre
impérialiste par procuration en Syrie qui menace actuellement de
s'intensifier en une guerre régionale bien plus vaste.
Les dirigeants US ont
tué des millions de Vietnamiens, dont de très nombreux enfants,
avec l’Agent orange à la dioxine qui après la guerre a continué à
provoquer des morts et des naissances de bébés malformés ; ils
ont organisé des massacres en Irak, Yougoslavie, Afghanistan et
Libye avec des bombes chimiques au phosphore blanc. Sans parler des
bombes atomiques envoyées sur la Japon.
Les sondages révèlent que 64 % de la
population française est opposé à la guerre, soit une augmentation
de 5% par rapport à la semaine dernière.
Les Français préfèreraient que Hollande
t œuvre pour une solution politique en Syrie.
Aux Etats Unis, les sondages montrent que
seulement 9 % des américains soutiendraient des frappes militaires
contre la Syrie. La population américaine est très largement
opposée à l'action militaire, dans un autre sondage réalisé pour
ABC et le Washington Post :
59 % s'y opposent, et 70 % s'opposent même à l'idée
d'armer les rebelles syriens.
Si certains pays arabes s'apprêtent à
participer, de profondes divisions apparaissent. Seul l'Arabie Saoudite,
le Qatar et la Lybie figurent dans ce groupe d’interventionniste.
Ce
qui se joue à propos de la Syrie, c’est bien l’avenir du monde.
Le pape François et
le Vatican ont décidé de
mobiliser les catholiques, les chrétiens, les autres religions et
les non-croyants, pour une journée de jeûne et de prière contre la
guerre qui aura lieu samedi partout dans le monde. Il a condamné très fermement l’usage
des armes chimiques et rejeté sans ambiguïté toute intervention
armée étrangère : "ce n’est jamais l’usage de la violence qui conduit
à la paix. La guerre appelle la guerre".
Des
responsables d’autres religions ont également exprimé leur appui et
leur solidarité. Le grand mufti de Syrie, leader spirituel de l’islam
sunnite en Syrie, a "émis le souhait d’être présent place
Saint-Pierre lors de la veillée de prière".
Ce
qui sera déterminant pour empêcher la guerre, c’est l’action qui doit
être menée par les travailleurs, par la classe ouvrière qui subit les
attaques incessantes contre son niveau de vie et ses droits fondamentaux.
La lutte contre la guerre est une lutte contre le capitalisme.
Tous
ceux qui s'opposent à la guerre doivent faire entendre leur voix
par l'organisation de manifestations, de rassemblements, de
réunions publiques par tout ce qui exprime le sentiment contre la
guerre afin que se tienne cette réunion de Genève pour la recherche
d’une solution en Syrie.
Le
peuple syrien a besoin de la paix pour décider, lui-même de son
avenir.
° ° °
Nous vous tiendrons au courant du
développement de la situation
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