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N°31  Semaine du 15 au 21 octobre 2007

 

Assurance chômage :

Quelle négociation ?

Le patronat cherche avec un gouvernement qui lui est tout acquis à se débarrasser de toutes ses responsabilités à l’égard des salariés qui eux produisent des richesses. Ces tentatives sont multiples puisque après les cotisations sécu, le MEDEF veut dans une négociation qui s’ouvre, faire prendre en charge par l’état l’assurance chômage sous couvert de « remise à plat », ou de « rénovation ». L’idée n’est pas nouvelle, la droite y est favorable depuis longtemps, elle a aussi séduit Bérégovoy ministre des affaires sociales en 1984 et Royal, candidate de la gauche. C’est maintenant D.J. Chertier (1) ancien directeur général de l’UNEDIC qui se fait le porte parole du MEDEF en estimant «  qu’à l’avenir, la problématique d’emploi avec des frontières de plus en plus fluctuantes entre salariat et non-salariat relèvera de plus en  plus de la société et pas seulement de l’entreprise ».

 

En fait avec la prise en charge par l’état des chômeurs, on en arriverait au statut du salarié (ou autre appellation) qui ferait de ce dernier de la main d’œuvre entièrement disponible sur le marché de l’emploi. Une flexibilité maximum, très peu coûteuse. Un rêve pour nos patrons qui n’auraient dès lors plus aucune responsabilité, aucun compte à  rendre.

 

Le travail salarié qui est la source de leurs profits serait inépuisable et c’est d’ailleurs en pratique ce qui se passe déjà avec les délocalisations. Car au-delà des aspects techniques des discussions autour de l’assurance chômage, on est confronté à la réalité d’un déclin tant du point de vue social qu’industriel. Les salariés perdent leurs acquis sociaux, la France perd ses industries notamment celles qui sont vitales pour notre économie et notre indépendance. Le chômage est la conséquence de ce choix du profit contre l’homme.

 

Certes l’indemnisation des salariés privés d’emploi est vitale pour leur permettre de vivre, voire survivre, mais c’est surtout le maintien au travail qualifié et bien rémunéré qui doit être à l’ordre du jour comme solution. Alors négocier un statut qui nous met de fait à la merci du patronat avec ses choix industriels et leurs conséquences est un renoncement de plus des organisations syndicales. Encore une fois ces dernières sont entraînées par le MEDEF (et le gouvernement) à négocier autour de l’avenir de l’UNEDIC sur les bases des exigences du MEDEF. C’est le monde à l’envers puisque le reversement d’indemnités aux salariés privés d’emploi n’est que la restitution de la part prélevée sur les richesses crées par ces salariés. Il est temps de remettre les choses en ordre. Les organisations syndicales n’ont pas de mandat des salariés pour négocier des reculs avec le patronat. Au contraire beaucoup sont prêts à lutter. Il n’y a pas de fatalité, il ne manque que la volonté politique des organisations syndicales pour appeler à la lutte.

 

 

(1)     Dominique Jean Chertier ancien conseiller social de Rafarin est par ailleurs membre du directoire de SAFRAN. Son nom est cité avec celui de De Virville secrétaire général de RENAULT dans l’affaire des fonds de l’UIMM. Mais les deux ont aussi réfléchi et écrit sur la « modernisation du dialogue social » et sur la réforme du code du travail.

 

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