Au dernier sommet de l’Union Européenne des 24 et 25 octobre, Meckel
et Hollande ont protesté contre l’espionnage pratiqué par les services
secrets américains. Ils ont même proposé que Washington négocie avec Berlin
et Paris «un accord de non espionnage».
Quels hypocrites ! Manuel Valls, a même déclaré: « c’est totalement inacceptable.». Il est pourtant bien placé
pour savoir qu’en matière d’espionnage, les Etats européens coopèrent étroitement avec
les Etats-Unis et que leurs querelles sont des querelles de famille au
moins pour le moment.
Le 29 octobre, The
Wall Street Journal démontrait que les services de renseignement
français avaient eux-mêmes fourni des données téléphoniques à la
NSA, en vertu d'accords confidentiels. Selon ce journal, les interceptions
de millions de communications téléphoniques sont faites par les services
européens, puis retransmises à la NSA pour analyse et compilation.
Le général français Alain
Charret a déclaré que les écoutes téléphoniques de la
NSA ont fait perdre à des entreprises françaises des contrats au Brésil, en
Arabie saoudite... La guerre économique, voilà le premier objectif de l’espionnage. Le
capitalisme s’est organisé à l’échelle planétaire, les géants mondiaux sont
lancés dans une concurrence sans merci pour accroître leur puissance dans
une concurrence capitaliste mondiale exacerbée. Acquisitions, fusions, délocalisations,
rien ne doit leur échapper pour la conquête des marchés, l’exploitation des
matières premières ... Cette guerre économique exige le
développement toujours plus rapide
de l’espionnage sous toutes ses formes.
L’impérialisme américain dépense la somme
colossale de 95 milliards d’euros, l’équivalent des budgets défense +
éducation de la France, pour son
seul programme de
renseignement. Et encore ne s’agit-il là que de chiffres officiels !
Le SCS, un
service spécial de la NSA (National Security Agency), compte 80 bureaux dans le monde. Il est présent à Paris, Rome, Madrid, Prague,
Genève, Berlin, Francfort, sans oublier Pékin, Moscou, l’Amérique du Sud…
Il plonge directement dans
les secrets des grandes entreprises. Microsoft, Yahoo, Google, Facebook etc...L’internet américain
est présent partout. Les gouvernements des pays capitalistes du monde
entier dépensent en matière d’espionnage des millions de milliards.
Aujourd’hui l’impérialisme mondial a établi une surveillance totale de la
planète.
Les peuples s’engagent dans la lutte. Aux USA même,
plus de 4 500
personnes ont manifesté sous les fenêtres du Congrès des Etats-Unis aux
cris de "Stoppez l'espionnage de masse", "Débranchez
Big Brother", "Arrêtez de nous surveiller”. Plus de
575 000 personnes ont signé une pétition exigeant que les parlementaires
"révèlent toute l'étendue des programmes de surveillance de la NSA".
Il existe une colère grandissante contre
les guerres impérialistes, contre la crise et les coupes sociales exigées
par le capital…
Notons que ce tintamarre sur l’espionnage
américain, a aussi pour objet de
camoufler les décisions très
importantes que le Conseil de l’Union Européenne vient de prendre. Elles
concernent :
*une coordination plus étroite des politiques économiques avant tout dans le domaine de la « compétitivité ».
*une évaluation des politiques et des mesures
concernant le fonctionnement des marchés du travail.
Des
décisions seront prises en décembre et celles-ci s'imposeront à tous les
États membres de la zone euro.
Le système
capitaliste ne promet que l’exploitation et la régression sociale.
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