Beaucoup
de bruit depuis quelques jours autour du soit
disant succès obtenu par le gouvernement
français à Bruxelles sur la question des
travailleurs détachés.
Au delà des effets d’annonce, quoi ?
La mise en
concurrence par le capitalisme des travailleurs
des divers pays d’Europe n’est surtout pas remise en
cause. Rappelons que les salaires de ces
travailleurs doivent correspondre ce qui rarement
le cas- à ceux des pays dans lesquels ils sont
détachés. Par contre les cotisations sociales
sont payées sur la base du pays d’origine. Soit
pour ces travailleurs employés en France une
baisse du "coût" du travail de 20 à 30%. Soit
autant de profit supplémentaire pour les
patrons qui les emploient.
Bruxelles a d’ailleurs
prévenu avant l’ouverture des discussions :
pas question de toucher aux problèmes des
salaires et cotisations sociales. En
clair : vous pouvez parler de tout sauf de
l’essentiel.
La montagne a
accouché d’une souris.
Un accord pour traquer « les
abus » (les Echos 10.12.2013). Rien de
plus.
Lorsque les
maladroits se feront prendre, le donneur
d’ordre et les sous traitants seront également
responsables du non respect des droits de ces
travailleurs.
Pas de quoi
s’inquiéter dans le camp patronal. Le Medef si prompt à
s’enflammer devant toute nouvelle
réglementation ne dit mot. Au contraire il a
appelé à celle-ci.
Et pour cause. Il y
a en France plus de 1. 300.000 entreprises. En
face 800 inspecteurs du travail. La tâche pour
les inspecteurs est immense et hors de portée.
De plus sur les 90.000 procès verbaux dressés
par eux en 2012, 80% n’ont eu aucune suite.
Pas de grosses
craintes à avoir côté patronal.
Les seuls moyens.
Le seul moyen que
les travailleurs détachés voient leurs droits
et salaires respectés est de donner aux
syndicats français l’accès aux lieux de travail
pour qu’ils vérifient sur place avec les
intéressés leurs conditions de salaire, de
travail, de logement. Et qu’ils engagent la
lutte si ces conditions ne sont pas respectées.
Bien sûr ni
Bruxelles, ni le gouvernement socialiste n’ont
émis une telle exigence. Ils ne sont pas en
place pour empêcher l’exploitation capitaliste
et le profit.
Mais le moyen le
plus efficace est que dans chaque pays d’Europe
la lutte des travailleurs leur permette de « vivre
et travailler au pays ». Ce qui mettra fin
à cet esclavage moderne, à cette mise en
concurrence des travailleurs pour le profit
capitaliste.
Le PS en rajoute.
Le PS va déposer en
accord avec le gouvernement une proposition de
loi pour une entrée rapide de la disposition
qui vise la responsabilité conjointe des
donneurs d’ordre et des sous-traitants. Le
ministère du Travail a déjà fait savoir qu’il
faut trouver un équilibre entre le renforcement
des contrôles et le choc de simplification.
En clair, de la poudre aux yeux.
A quelques mois des
élections municipales et européennes PS et
gouvernement cherchent à montrer qu’ils se
préoccupent des problèmes et que leur Europe
peut être « sociale ».
La ficelle est trop
grosse pour ne pas être visible.
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