Le gouvernement complice
Eads vient
d’annoncer 5.800 suppressions d’emplois qui
se répartissent de la manière
suivante : Allemagne : 2.600,
France : 1.700, Angleterre : 700,
Espagne : 600. Soit 13% des effectifs
qui concernent les sites de production des
matériels militaires, des hélicoptères, des
satellites. (Astrium). Une usine sera
fermée en Allemagne. La fabrication des
Airbus ne serait pas touchée
Le groupe EADS, groupe industriel
européen est présent sur le secteur
aéronautique avec Airbus, le secteur
spatial civil avec Ariane Espace, le
secteur militaire avec les missiles. Il
compte 140
000 salariés et un chiffre d’affaires de 56
milliards d’euros en 2012. EADS
deviendra « Airbus Group » au 1er janvier
2014.
Quel prétexte pour une
telle saignée ?
La baisse de commandes
militaires ? Le plan de charge se
tient et il vient même d’engranger une
commande de 2 milliards d’euros pour la
fourniture de 18 fusées Ariane 5.
Le prétexte, la
Direction d’Eads l’indique elle-même :
il faut réduire les coûts. Elle veut
une rentabilité à 10%. Tel est bien le fond
de la question. Profits et dividendes
d’abord.
Ils s’en mettent plein les poches sur
le dos des salariés.
L’action du groupe a gagné 7,7%, sa
plus forte progression en un an, les
investisseurs peuvent compter sur une
progression des dividendes. Autre
"bonne nouvelle", le flux de trésorerie devrait
atteindre l’équilibre en 2014 et 2015,
selon
Tom Enders, le président exécutif et
le directeur financier. Ils confirment
l’objectif de marge opérationnelle de 10 %
en 2015. Ils annoncent que le groupe
versera aux actionnaires de l’entreprise entre
20 et 40 pour cent de ses bénéfices nets
réalisés dans le courant de l’année. Les
gouvernements français et allemand
profiteront donc de dividendes élevés, ils
sont les plus grands actionnaires d’EADS
Le groupe de
médias Lagardère a annoncé avoir
réalisé lors de la vente de sa
participation
de
7,4% dans le constructeur
aéronautique EADS une plus-value nette
d'impôts et de frais de transaction de 1,8
milliard d'euros.
Le groupe automobile
allemand Daimler a annoncé, la vente des
dernières parts qu'il détenait dans EADS
soit 7,5%. Le groupe allemand a fait
savoir que l'opération lui avait rapporté
2,2 milliards d'euros.
Ces rachats d’actions s'inscrivent
dans le cadre d'un programme d'un montant
de 3,75 milliards d'euros sur 18 mois
reflétant la généreuse trésorerie du
groupe, comme le note le journal les Echos.
Des dizaines de milliards volés aux
salariés avec la complicité des
gouvernements allemand et français
Ces décisions vont avoir un impact
sur toute la filière de construction
aéronautique. Les sous traitants vont être
durement touchés. De 4.000 à 7.000 postes
devraient être perdus entre 2014 et 2017
estime le représentant du syndicat patronal
du numérique en Midi Pyrénées.
La direction menace
Sur les 5.800 postes supprimés, 1300
concernent des intérimaires. Pour ceux là,
pas de problème ils sont jetables sans
délai. Pour les autres, mutations ou
départs « volontaires » sont
prévus. Si l’objectif n’est pas atteint
c’est le licenciement.
Dans le même temps la Direction
prévoit la mise en place d’un « plan
de « sauvegarde » de
l’emploi
comme chez Renault, Peugeot, Air
France etc… avec la baisse
des salaires, la liquidation des avantages
acquis, en clair la baisse ce que le
patronat appelle le « coût du
travail »
Les gouvernements complices
Le
ministre-président du Land de Bavière,
Horst Seehofer, (droite
démocrate-chrétienne) a déclaré :
« la suppression des emplois doit se faire
avec le maximum de consensus possible.»
Le
ministre français du Travail et de
l’Emploi, Michel Sapin, déclare : «
cette entreprise gagne de l’argent… Elle
veut se restructurer. Très bien »
Silence des syndicats
EADS a donc déjà le feu vert des
gouvernements, il a jusqu’à présent
celui des organisations syndicales.
Dans
un communiqué le groupe déclare avec
cynisme: « EADS va entamer les négociations
avec les organisations représentatives du
personnel pour trouver les mesures et les
solutions sociales les plus justes pour
tous les employés concernés. » « mener
des négociations avec les comités
d’entreprises pour arriver à un accord sur
la réduction des coûts du travail qui
amortisse l’impact social des mesures de
restructuration. » En
clair,
les salariés paieront les
licenciements.
La Confédération européenne des
Syndicats (CES) à laquelle appartiennent
toutes les organisations syndicales des
pays concernés reste muette.
Sa vocation n’est surtout pas de remettre
en cause les décisions patronales. Silence
aussi des centrales syndicales françaises.
En Allemagne, 20.000 salariés d’EADS
ont débrayé sans attendre de directive
syndicale. C’est ce qu’il faut faire
partout, agir ensemble sans attendre.
Il est urgent d’agir très fort
Imposons un coup d’arrêt à la
politique du capital et du gouvernement à
son service.
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