La situation en Ukraine n’a cessé
de se détériorer au cours des deux
dernières semaines. Elle apparaît
aujourd’hui comme très dangereuse avec
un risque d’affrontement conduisant,
comme l’estime le Parti Communiste
Ukrainien (KPU), à une guerre civile.
Pouvoir, représentant une partie de
l’oligarchie et
« opposition » qui en
représente une autre s’affrontent pour
le pouvoir. Il faut noter que pour
spectaculaires qu’ils soient, les affrontements
touchent une frange limitée de la
population soigneusement tenue à
l’écart des décisions sur l’avenir de
l’Ukraine. Les groupes activistes qui
occupent le devant de la scène sont des
groupes militarisés d’extrême droite et
néo-nazis qui roulent pour les
oligarques qui ont fait le choix des
affaires avec l’Europe. Le Parti
Communiste KPU note la responsabilité
conjointe de ces groupes et du pouvoir
dans la dégradation de la situation
ainsi que les ingérences extérieures en
particulier celles de l’Union
Européenne qui poussent le gouvernement
ukrainien au choix de l’intégration
dans l’espace de l’UE. Ce jeu de
duettistes entre le pouvoir et les
« opposants » ne remet pas en
cause fondamentalement l’orientation
capitaliste du régime, il vise au contraire
à la maintenir dans un affrontement
violent pour le pouvoir. Le Parti
Communiste rappelle les liens que
constitue une histoire commune de la
Russie et de l’Ukraine et le fait que
cette dernière a dû sa survie en 1917
et 1945 à l’URSS, sans
qui elle serait devenue une simple
extension de l’Europe occidentale vers
l’Est, un espace de conquête économique
et une réserve de main-d’oeuvre. C’est
bien ce scénario qu’entend rejouer
l’impérialisme, et il a des appuis dans
la place !
Le
Parti Communiste KPU estime nécessaire
que des mesures urgentes soient prises
pour arrêter le processus qui mène au
démantèlement de l’Ukraine. Cette
position est aujourd’hui partagée par
le Parti des Régions qui après avoir
beaucoup tergiversé, voit dans les
prises d’assaut de Ministères et
d’institutions publiques une tentative
de coup d’État. Ces prises d’assaut
sont le fait de groupes militarisés
ouvertement fascisants. Au service des
oligarques, soutenus par la communauté
européenne et les USA, ils entendent
effacer les derniers acquis de
l’Ukraine socialiste et lui faire jouer
le rôle d’une tête de pont contre la
Russie. Là où ils ont pris le pouvoir,
leur première mesure a été d’interdire
le parti communiste. Cette politique et
ces actes doivent être clairement
condamnés.
Les
USA et la communauté européenne sont à
la manœuvre pour achever le travail de
démantèlement de l’Ukraine et la faire
tomber dans le giron du capitalisme
occidental. Les interventions dans les
affaires de l’Ukraine sont patentes et
les groupes aux services de
l’oligarchie « pro-européenne »
se sont faits adouber à Francfort où
ils ont reçu un appui politique appuyé
et des fonds pour mener le combat de
l’intégration à la sphère d’influence
des USA et de l’UE. Lors de sa dernière
visite à Kiev, la responsable des
affaires étrangères de l’UE, Mme
Ashton, vient de renouveler les menaces
à l’égard du régime et en même temps de
signifier que toute aide de l’UE sera
conditionnée par l’application des
mesures recommandées par le FMI. Ainsi
le porte parole du département d’État
US a-t-il déclaré que l’appui américain
et européen se
ferait : « quand le pays
[l’Ukraine] reprendra la voie de la
reprise économique par l’intermédiaire
du FMI ». On connaît la
chanson ! Il s’agit d’en finir
avec ce qu’il reste des entreprises
publiques, il s’agit de faire supporter
aux salariés des mesures drastiques
d’austérité et de mettre le futur
pouvoir ukrainien sous tutelle. Le fond
de l’intervention occidentale est bien
là, s’appuyer sur le mécontentement
généré par la politique du pouvoir
actuel, s’appuyer sur le nationalisme
(que l’on prétend combattre ailleurs)
pour mettre en coupe réglée un pays
quelle juge essentiel à l’expansion des
multinationales dans le centre de
l’Europe.
Correspondant particulier
Kiev
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