La
presse souligne le caractère chaleureux de la réception américaine faite
au Président français. Disons qu’en bon serviteur de l’impérialisme il le
mérite ! Ce voyage s’est ouvert par une tribune commune des deux
Présidents dans les journaux « Le Monde » et le
« Washington post ». Si l’on passe sur la rhétorique habituelle
sur le bien être de l’Humanité et la lutte pour la liberté qu’il vaut
mieux traduire par : « interventionnisme pour maintenir les
acquis de l’impérialisme », l’essentiel des points d’accords qui
sont soulignés reflètent le rôle que joue la France dans le concert de
l’impérialisme mondial. Ainsi le renforcement du partenariat entre l’OTAN
et l’Union Européenne est-il au premier plan des préoccupations et le
retour de la France dans le commandement intégré est-il souligné comme un
élément déterminant du renforcement de l’OTAN. Rappelons, que dans cette
alliance militaire, la France a été au premier rang pour les
interventions de démembrement de la Yougoslavie, de la Libye et
qu’elle est en pointe dans l’agression qui se poursuit contre la Syrie en
armant et soutenant une intervention militaire contre ce pays. Le rôle de
la France est en effet majeur et spécifique en Europe car elle est le
seul pays à disposer d’une force nucléaire opérationnelle et de moyens de
projection dans des opérations extérieures, ce qui n’est ni le cas de
l’Allemagne ni celui du Royaume-Uni. Les USA ne s’y trompent pas qui
réclament de leurs alliés une plus grande implication des pays de l’Union
Européenne dans les opérations en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Ainsi
les actions de la France en Afrique sont-elles menées avec le support
logistique de l’appareil militaire US. Elles soulagent les USA d’une participation
directe de troupes et de matériel quand les ils en ont un besoin
impérieux pour contrôler la zone pacifique où ils entendent
« contenir » le développement de l’influence de la Chine. Ce
partage contrôlé des tâches, sous l’égide de l’OTAN, assure à
l’impérialisme une capacité d’intervenir partout dans le Monde. C’est ce
que les diplomates appellent le : « leading from
behind » (diriger en arrière-plan). Ainsi en Europe même,
l’extension à l’Est qui est un objectif de l’impérialisme avec l’absorption
de l’Ukraine, de la Moldavie, de la Géorgie et de la Biélorussie a-t-il
pour objectif d’affaiblir la Russie dont le développement relativement
autonome est un obstacle à la domination impérialiste.
Sur le plan
économique, la venue de Hollande aux USA flanqué de son mentor Gattaz le
Président du MEDEF, s’accompagne de la relance des discussions sur
l’accord transatlantique qui vise à construire un marché unique entre
l’Union Européenne et l’Amérique du Nord (Canada et USA). Ce projet,
largement profitable aux monopoles américains vise à favoriser leur
intervention économique en Europe en leur donnant des droits qui seraient
supérieurs à ceux des États en matière de normes et de réglementations y
compris sociales. Ce serait un nouveau coup porté aux droits des
travailleurs dans le cadre des droits nationaux qu’ils ont acquis par
leurs luttes. Notons que les USA qui se présentent comme les chantres du
commerce ouvert réglementent strictement l’accès au marché américain avec
le « Buy american act » qui prévoit que l’État américain ne
peut acheter que des biens produits aux USA. Hollande, le fondé de
pouvoir du patronat français, devrait essayer d’ouvrir une fenêtre dans
ces règles très favorables aux monopoles US, mais entre la première
puissance mondiale (les USA) et la cinquième (la France) le rapport de
force est tel qu’il n’y a rien à attendre de ce côté-là.
Les médias français
profitent de cette visite aux USA pour glorifier le capitalisme et
enfoncer le clou contre « l’État social » dont Hollande et Gattaz
main dans la main s’emploient à démanteler ce qu’il en reste. Ils
oublient de dire deux choses. En premier, c’est que les USA continuent à
faire « tourner la planche à billet » et à faire financer leur
croissance en appauvrissant les autres pays et leurs peuples, en second
c’est que la purge sociale a été terrible. Selon le bureau du recensement
américain et des études universitaires, la pauvreté augmente de manière
exponentielle. Si Wall-Street va de record en record la paupérisation de
la population américaine atteint un niveau jamais vu depuis 1960. On
dénombre ainsi 146 millions d’américains en grande détresse financière et
57% des enfants vivent dans des foyers pauvres. 29% des ménages
afro-américains vivent dans l’insécurité alimentaire et un million des
élèves des écoles publiques sont sans-abri. Un salarié sur quatre perçoit
moins de 7 Euros de l’heure. 100 millions d’américains sont inscrits à un
programme social et 48 millions reçoivent des bons alimentaires pour
survivre. Il y en avait 32 millions quand Obama est arrivé au pouvoir.
Il est fort douteux que le couple
Hollande-Gattaz s’appesantisse sur de tels « détails », la
seule chose qui les intéresse, c’est de voir gonfler les profits
capitalistes et pour cela. Il faut des pauvres !
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