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N°33  Semaine du 29 octobre au 04 novembre 2007

 

Inconscients ou réalistes ?

Sarkozy veut régler vite les « réformes » nécessaires au capital pour « baisser le coût du travail », lui permettre d’augmenter toujours plus ses profits et de se placer dans la concurrence capitaliste mondiale.

 

Mais voilà, il y a des luttes, c’est gênant et si elles se développent, ça peut mettre en cause le scénario bien établi. Insupportable. Alors pour tenter de contrer les luttes, N. Sarkozy n’hésite pas, il va provoquer les salariés qui luttent.

 

Aux cheminots de l’atelier du Landy (en Seine St Denis) qui disent : « vous nous proposez de travailler plus pour gagner moins », il rétorque : Je ne peux pas croire que vous êtes à ce point inconscients de la réalité » et il veut les mettre en garde : « La France vous regarde ».

 

Les « inconscients » (selon Sarkozy), sont de plus en plus nombreux. Après le 18 octobre, les cheminots, l’EDF, la RATP, les hôtesses de l’Air et les stewards d’Air France, les salariés du Géant Casino en grève depuis le 19 octobre, les salariés de GOOD YEAR… l’appel à la grève le 14 novembre des cheminots, d’EDF et GDF, les fonctionnaires, les enseignants, les étudiants le 20 novembre, ils sont de plus en plus nombreux à refuser la régression sociale, le blocage des salaires, les suppressions massives d’emplois.

 

Ils voient qu’on veut leur imposer toujours plus de sacrifices alors qu’à l’autre bout de la chaîne les profits augmentent, les patrons se « sucrent », les riches s’enrichissent de plus en plus.

 

Salaires des patrons :+ 25%

Les 40 sociétés du CAC40  ont dégagé 100 milliards d’euros de profits (avoués) en 2006. Les patrons se sont accordé des augmentations de père noël (dixit la revue « Capital ») jusqu’à 25% pour les mieux lotis. Les 50 plus gâtés ont empoché, en moyenne, 3,8 millions d’euros – soit l’équivalent de 316 années de SMIC.

 

Parmi eux, ils ont amassé (en euros):

 

*Louis Schweitzer – Renault :

11.934.000

*Daniel Bouton- Société Générale:

10.841.000

*Bernard Charlès-Dassault systèmes :

10.343.000

*Martin Bouygues-Bouygues :

7.317.000

*Frank Ribout-Danone :

7.229.000

*Patrick Le Lay-TF1 :

4.436.000

*Michel Rollier-Michelin :

3.326.000

*Arnaud Lagardère-Lagardère :

3.262.000

*J.Philippe Thierry-AGF :

3.185.000

 

Les actionnaires empochent  des dividendes de plus en plus élevés. En 2006 leurs dividendes ont augmenté de 35% par rapport à 2005. Ajoutons que les actionnaires bénéficient d’une fiscalité de plus en plus avantageuse. Les dividendes encaissés font l’objet d’un abattement de 40% avant d’être soumis à l’impôt sur le revenu. Le budget 2008  prévoit de réduire encore les prélèvements, puisque les actionnaires pourront opter pour un simple prélèvement à la source de 27%. Un cadeau royal de la part du gouvernement pour les plus gros qui encaissent plus de 25.000 euros de dividendes par ans.

 

Le Président augmente son salaire de 140%

« Une note interne de l’Elysée recommande d’augmenter le salaire du président de 101.488 à 240.000euros… » annonçait le Figaro en ce début de semaine.

C’est fait. L’Assemblée Nationale a voté, le salaire mensuel de N. Sarkozy passe à 19.000 euros brut (en quelque sorte de l’argent de poche puisque rappelle « Le Parisien » « le président est comme on dit, logé, nourri et blanchi aux frais de la République ).

 

On a trouvé l’argent pour ça et pour augmenter le budget de la Présidence.

 

La France vous regarde M. Sarkozy. Impudence, provocation à l’égard des salariés  (ça n’est peut-être pas du meilleur effet écrit « Le Parisien »).

 

Inconscience de la réalité ? Certes pas. Sarkozy défend les intérêts du capitalisme qu’il représente. Il a été élu pour ça et bien sûr lui et les siens n’oublient pas leurs salaires et leurs avantages, il faut rétribuer les compétences à leur juste valeur. C’est leur réalité.

 

Les salariés qu’ils soient du secteur public ou privé savent que leurs intérêts sont totalement et irréductiblement opposés à ceux des capitalistes et du gouvernement. Ils sont de plus en plus nombreux à refuser  d’être sans cesse pressurés, de faire les frais de cette politique. Ils savent qu’il y a l’argent pour augmenter les salaires, payer les retraites, développer une politique de santé pour tous, développer l’emploi mais pour cela il faut s’attaquer au pouvoir des multinationales, il faut prendre l’argent là où il est, sur les profits. Ils savent aussi que pour faire reculer gouvernement et patronat il n’y a que la lutte de plus en plus forte, déterminée, tous ensemble. La lutte peut les faire reculer, comme cela a été le cas dans le passé et pas si loin quand ils ont voulu instaurer le CPE

 

Ils sont de plus en plus nombreux à lutter parce qu’ils sont conscients. Ils sont réalistes,  seule la lutte peut les fera reculer.

 

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