Après avoir débarqué son propre
premier ministre Enrico Letta, le Parti
Démocrate a nommé à sa place Matteo
Renzi.
Celui-ci qui se déclare «
pour un changement radical et profond »,
arrive au gouvernement avec un programme d’urgence. Renzi et le Parti démocrate
proposent une coalition très large,
élargie au parti de Berlusconi (
Forza Italie) et à Grillo ( du
Mouvement 5 étoiles).
Il veut continuer, aller plus
vite et plus loin, en s’attaquant d’abord au
droit du travail et aux prestations
sociales.
La proposition phare de
Renzi : un nouveau code du travail, qu’il appelle : un
"projet pour l’emploi"
va
rendre « le marché du
travail plus
flexible » grâce à un contrat unique
d’insertion. Selon ce projet, le
salaire et l’embauche des salariés ne
seront garantis qu’au bout d’une
période d’essai de trois ans. Il
projette de baisser les salaires et les
rémunérations des travailleurs italiens
de façon drastique.
Le régime de chômage sera
supprimé. Les travailleurs pourront
être congédiés facilement et obligés
d’accepter des emplois à bas salaires
du fait d’une indemnisation chômage
très faible.
Il organise des coupes
budgétaires dans l’administration
provinciale pour dégager des économies
s’élevant à ,5 milliards d’euros dans
les dépenses publiques de l'Etat.
Au passage, Renzi
réduit de 10 % supplémentaires
l’impôt sur les sociétés.
Avec de telles propositions il
est déjà assuré de pouvoir compter sur
le soutien du patronat italien. Il a eu un très long entretien
avec le président de la fédération
patronale italienne, Giorgio Squinzi,
qui n’en dit que des louanges…
Ce changement de gouvernement
montre une fois de plus que le Parti
Démocrate (PD), cette formation créée il y a six
ans par l’union de l’ancien parti
communiste et des démocrates-chrétiens
de centre-gauche est aujourd'hui
un parti entièrement au service du
capitalisme italien et européen.
Les programmes d’austérité mis en
vigueur par les gouvernements
successifs de Berlusconi, Monti ou
Letta, ont augmenté la dette publique
de plus de 500 milliards d’euros et
dépassant l'an dernier 2.000 milliards
d’euros. Le produit intérieur brut
diminue de façon continue…
On a vu le départ d’Italie de la
maison mère de Fiat. Depuis 2008 le
groupe Electrolux a supprimé 2 000
emplois soit 20% des effectifs,
aujourd’hui 2000 de plus sont en passe
d’être supprimés. Ce groupe met en
pratique ce que le gouvernement a
appelé les accords de flexibilité. Electrolux prévoit de diminuer
de 40% les salaires de base, les
ramenant à 800 euros.
Tous
ces partis, anciens ou nouveaux ont
toujours gouverné contre les
travailleurs. Quelle que soit la
coalition politicienne qui gouvernera
l’Italie, elle le fera dans l’intérêt
du système capitaliste.
Ils
attaquent sur tous les fronts : le
pouvoir d'achat, l'emploi, la
protection sociale, le code du travail…
Les salariés italiens n’ont rien
de bon à attendre sinon de se
rassembler et lutter. Ils n’ont rien à
attendre de certaines organisations
syndicales comme, la CGIL
(Confédération générale italienne du
travail), ou le syndicat des
métallurgistes FIOM (Fédération
internationale des organisations
métallurgistes) ainsi que la SEL
(Sinistra Ecologia Liberta), qui
couvrent Renzi d’éloges.
Seule une lutte puissante
dans les entreprises et partout dans le
pays permettra
de contrer les mauvais coups du
patronat et du gouvernement.
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