Les élections municipales ont
permis d’entretenir le black-out sur
les enjeux considérables des élections
européennes du 25 mai. Enjeux liés à la
négociation menée entre l'Union
européenne et les Etats-Unis en vue de
la conclusion d'un accord de
libre-échange entre ces deux blocs
d'ici 2015. Négociation menée dans le
plus grand secret, depuis juillet 2013,
suite aux échecs de l'AMI en 1997 et au
Cycle de Doha ( 2001-2006), toujours
dans le même objectif :
libéraliser complètement les échanges
commerciaux pour le plus grand profit
des capitalistes occidentaux.
Le
capitalisme mondialisé a toujours besoin
d'espaces plus vastes pour accroître
ses profits en pillant les pays,
en
abaissant toujours plus le coût
du travail.
Pour
développer leurs profits, les groupes
capitalistes américains s'organisent
dans le cadre de multiples traités et
organisations visant à étendre leur
influence en particulier en Europe.
Avec
l'assentiment du gouvernement français,
par la voix des socialistes Nicole
Bricq et Laurent Fabius, cet accord ne
fait l'objet d'aucun mandat public
confié à la Commission européenne,
partenaire des Etats-Unis. Il s'agit
d'un véritable coup d'état
institutionnel.
Exigé par
les investisseurs, ce traité répond, au
moins, à deux objectifs :
➢ Toute
entrave au libre-échange doit être
laminée : disparition des droits de
douane,
suppression de tous les contrôles,
sanitaires ou autres, de tous les codes
juridiques (celui du travail par
exemple), de toutes les lois qui
limiteraient la sacro-sainte et unique
loi du capitalisme, celle de la
recherche sans limites du profit
maximum.
➢ Les
choix des grands groupes multinationaux
ont force de loi, bien au-dessus des souverainetés
nationales. En cas de litige entre un
État ou une collectivité territoriale,
et un groupe capitaliste, c'est un tribunal
arbitral privé qui tranchera, émettant des
« avis », à huis-clos, sans
débat et sans appel ! Ainsi
un groupe peut assigner un Etat, une
Région, une Commune etc., au
motif que ses profits sont inférieurs à
ceux escomptés.
L'état ou autre, sera donc condamné à
lever l’obstacle incriminé, à verser
dommages et intérêts au groupe et même
au cas où il gagnerait c'est toujours
lui qui sera redevable des frais
judiciaires. C'est à dire que, dans
tous les cas de figure, le capital fait
encore les poches du peuple.
Ce type
d'accord existe déjà. L'ALENA, cet
accord de libre échange Nord-américain
créé en 1997, regroupe les USA, le
Mexique, le Canada. Son application a
très rapidement entraîné le marasme
complet de l'agriculture mexicaine.
Les conséquences apparaissent
redoutables dans le domaine agricole.
Elles se situent à plusieurs niveaux.
Le rabotage voire l'élimination
des droits de douane entre les
États-Unis et l'Union Européenne sur
les produits agricoles livrerait de
plein fouet notre agriculture à une
concurrence qu'elle ne peut évidemment
pas soutenir.
D'une part les structures foncières
sont incomparables, si aux Etats Unis
la superficie moyenne des exploitations
est de 170 ha, elle n'est que de 13 ha
en Europe. D'autre part, on compte 57
emplois pour 1000 ha aux Etats-Unis
contre 6 en Europe. Sachant qu'en
outre, ces travailleurs agricoles
états-uniens sont soumis à des salaires
de misère et sans aucune protection
sociale, on peut s'attendre à un afflux
massif de produits agricoles américains
sur le marché européen.
C'est le
triomphe d'une production
super-intensive industrialisée à
outrance qui se profile; une
rentabilité immédiate, c'est exactement
ce que veulent les investisseurs
internationaux, les critères sociaux ou
environnementaux sont les cadets de
leurs soucis.
Un autre
aspect et non des moindres concerne la
qualité des produits destinés à
l'alimentation.
Toute norme,
tout contrôle sanitaire, tout principe
de précaution sont qualifiés de
contraintes excessives par les
capitalistes qui exigent, au nom de la
productivité et sous couvert de
simplification, l'abrogation de la
moindre réglementation. C'est
ainsi que tout ce qui est autorisé aux États-Unis pourrait, à
terme, déferler sur notre
continent : bœuf aux hormones,
poulet et porc chlorés, OGM et devenir
la norme en Europe.
Quand
Hollande et Le Foll parlent de « verdir »
notre agriculture, en feignant
d'ignorer ce funeste
projet, ils se moquent du
peuple. Ils sont prêts à livrer notre
économie aux groupes multinationaux qui
sont leurs seuls maîtres. On
comprend pourquoi ils tiennent tant à
dissimuler ce qu'ils complotent: livrer
notre potentiel agraire à des
financiers dont le seul souci sera d'en
tirer le profit maximal par n'importe
quel moyen, y compris en sacrifiant
l'activité agricole en France.
Souvenons-nous,
qu'en son temps, le secrétaire général
de la CGT Henri Krasucki, redoutait de
voir la France devenir le
« bronze-cul » de
l'Europe !
Le vrai
projet du capital est
bien de faire exploser toutes les
structures étatiques pour livrer le
monde à son seul appétit.
Le silence
entretenu est d'autant plus lourd que
nous sommes à 1 mois et
demi des élections européennes.
Communistes
mène campagne contre la mainmise
états-unienne sur notre pays, pour
abattre le capitalisme qui
écrase tous les peuples.
www.sitecommunistes.org
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