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N°355  Semaine du 09 au 15 juin 2014

 

09 juin 2014

 

Ukraine : Un oligarque chasse l’autre

 

 

 

L’élection présidentielle en Ukraine à la suite du coup d’État a donné comme gagnant un milliardaire, roi du chocolat » P. Porochenko. Elle s’est  déroulée sur fond d’une grave crise sociale, économique, nationale et politique. L’abstention a été massive, plus de 40%, en particulier dans le Donbass où pratiquement aucun électeur n’a voté. Si Porochenko dans son discours a tenté de rassurer les ukrainiens sur leur avenir en ménageant Moscou, il ne faut pas oublier que cet oligarque qui s’est enrichi, comme les autres, en pillant la propriété sociale est une marionnette au main des USA et qu’il a pour mission de faire en sorte que l’Ukraine rejoigne dans les meilleurs délais l’Union Européenne et l’OTAN. Au-delà des discours rassurants, Porochenko continue et aggrave la répression et la guerre contre la population d’un Donbass en révolte contre la politique des oligarques. Cette guerre contre le peuple a déjà fait des centaines de morts surtout parmi les civils, ce qui n’émeut pas les chancelleries occidentales qui crient au génocide partout dans le monde sauf évidemment là où ces pays mènent des guerres dans l’intérêt du grand capital.

Ce qui inquiète en premier lieu les maîtres de Kiev et leurs chiens de garde fascistes, c’est le fait que dans le Donbass, au-delà des revendications sur la fédéralisation de l’Ukraine, un mouvement contre l’oligarchie se dessine et conteste son pouvoir. Ils veulent liquider cette révolte populaire qui met en cause fondamentalement l’orientation d’une Ukraine capitaliste dominée par les USA et l'Union Européenne. Déjà, le FMI, la Banque Centrale Européenne appellent le gouvernement ukrainien à serrer la vis au peuple et à liquider les derniers acquis du socialisme. À leurs yeux l’Ukraine doit être « colonisée » et servir de marche pied à l’offensive contre la Russie et au delà la Chine. Dans cette bataille pour la conquête à l’Est la Russie est un obstacle aux visées impérialistes.

Si cette dernière a réagi vivement dans l’affaire de la Crimée et cela pour des raisons stratégiques, celles de sa présence dans la méditerranée et l’orient, sa réaction dans la dernière période est des plus mesurée. Pour comprendre cette retenue, il faut avoir à l’esprit la nature même du système social et politique qui règne en Russie. Il s’agit d’un système capitaliste dominé par une oligarchie et un État qui entend créer les conditions de la renaissance de sa puissance. Ce n’est donc pas un affrontement entre systèmes sociaux différents, mais un affrontement entre puissances pour s’accaparer des richesses et  préserver les siennes propres. Cette situation conduit la direction russe à un grand écart entre sa volonté d’être une puissance mondiale et sa fragilité interne du fait qu’elle s’appuie sur des forces sociales qui veulent voir augmenter leur part du butin face à une population salariée paupérisée. Les USA connaissent cette fragilité et s’emploient à créer les conditions d’un changement politique en leur faveur en Russie même et dans sa périphérie. Ainsi l’affaire de l’Ukraine ne s’est pas jouée en quelques jours, mais c’est le résultat d’un travail méthodique de plus de vingt ans où les financements ont coulé à flots en particulier par l’intermédiaire d’ONG (Organisations Non Gouvernementales). Dans l’avenir immédiat, rien ne semble modifier la trajectoire du renforcement de l’OTAN en Europe, cependant, il est trop tôt pour discerner si les mouvements profonds de repartage impérialiste en Europe et dans le Monde trouveront des limites dans l’activité des forces révolutionnaires et des États luttant pour leur propre indépendance.

 

Correspondance Kiev            

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