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N°361  Semaine du 21 au 27 juillet 2014

 

19 juillet 2014

 

BRICS : Nouvel ordre mondial en gestation ?

 

 

Les BRICS acronyme de Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, sont une organisation d’États qui entendent coordonner leurs activités pour peser dans l’ordre mondial capitaliste dominé par les USA, l’Union Européenne et le Japon. Ces États aux économies dites émergentes représentent près de la moitié de la population mondiale et environ 20% du Produit intérieur brut mondial. Ils assurent 17% du commerce mondial.

Réunis pour leur sixième sommet au Brésil, ils ont signé un accord créant une banque de développement et une réserve de change commune. Par cet acte, ils entendent selon la Présidente du Brésil : « reconfigurer la gouvernance économique mondiale » en clair, s’affranchir au moins partiellement du Fonds Monétaire International qui est le bras armé monétaire de l’impérialisme US dominant. Si la capitalisation du fond ainsi créé est encore modeste (50 milliards de dollars avec l’objectif d’arriver à 100 milliards), elle constitue néanmoins l’amorce  d’une possibilité pour des États potentiellement emprunteurs et investisseurs d’éviter les conditionnalités imposées par le FMI et dont on connaît la litanie : austérité, privatisations et ouverture des marchés aux monopoles dominants. Il y a donc incontestablement une volonté politique commune des BRICS de se mettre en situation d’assurer à leurs propres monopoles des marges d’autonomie et de développement par rapport aux monopoles des États impérialistes anciens dominants et en particulier des USA. Cette réalité explique l’attraction que jouent les BRICS auprès d’une grande diversité d’États allant de Cuba à la Turquie en passant par l’Iran et bien d’autres. Cette évolution des choses traduit bien le fait que le Monde bouge au travers du développement même du capitalisme mondial. Des contradictions nouvelles se font jour. Elles dessinent des zones de concurrence et d’affrontements partout dans le Monde. Ce à quoi nous assistons, c’est bien au repartage du Monde et de ses zones d’influences. Chacun des États des BRICS a fait le choix d’un développement capitaliste, ils le font en encourageant et/ou en organisant la constitution de monopoles industriels et agraires capables de rivaliser avec les géants mondiaux actuels. Ces monopoles sont souvent privés, ils peuvent cependant être publics ou mixtes ce qui n’est pas contradictoire avec un développement capitaliste. Se plaçant dans cette logique de développement capitaliste, les BRICS veulent aussi jouer leur partition politique à l’échelle planétaire et asseoir leur domination dans ce qu’ils considèrent comme leurs zones d’influence. Trois d’entre eux sont des puissances nucléaires importantes et disposent de potentiels militaires non négligeables à l’échelle régionale voire mondiale. Analyser la nature et l’évolution des BRICS est donc d’une grande importance politique. Certains y voient l’amorce d’un nouvel ordre mondial ce qui amène des partis communistes et des mouvements progressistes à appuyer leur bourgeoisie nationale monopoliste en participant à des gouvernements de coalition. C’est le cas au Brésil où le Parti Communiste du Brésil (PC do B) est au gouvernement avec le Parti des Travailleurs. Cette alliance autour d’un projet de modernisation du capitalisme brésilien n’est justement pas partagée par le Parti Communiste Brésilien qui mène la bataille de classe en dénonçant l’embrigadement du mouvement populaire à la remorque des forces du capital. Il est donc important de prendre la mesure à la fois des contradictions qui évoluent dans le monde capitaliste mais aussi de bien garder à l’esprit que seule la lutte de classe à l’échelle nationale et internationale est de nature à modifier fondamentalement les rapports internationaux et les rapports sociaux en les extirpant de la dimension monopoliste et impérialiste.

 

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