Les BRICS acronyme de Brésil,
Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud,
sont une organisation d’États qui
entendent coordonner leurs activités
pour peser dans l’ordre mondial
capitaliste dominé par les USA, l’Union
Européenne et le Japon. Ces États aux
économies dites émergentes représentent
près de la moitié de la population
mondiale et environ 20% du Produit
intérieur brut mondial. Ils assurent 17%
du commerce mondial.
Réunis pour leur sixième sommet
au Brésil, ils ont signé un accord
créant une banque de développement et
une réserve de change commune. Par cet
acte, ils entendent selon la Présidente
du Brésil : « reconfigurer
la gouvernance économique mondiale »
en clair, s’affranchir au moins
partiellement du Fonds Monétaire
International qui est le bras armé
monétaire de l’impérialisme US
dominant. Si la capitalisation du fond
ainsi créé est encore modeste (50
milliards de dollars avec l’objectif
d’arriver à 100 milliards), elle
constitue néanmoins l’amorce d’une
possibilité pour des États
potentiellement emprunteurs et
investisseurs d’éviter les
conditionnalités imposées par le FMI et
dont on connaît la litanie :
austérité, privatisations et ouverture
des marchés aux monopoles dominants. Il
y a donc incontestablement une volonté
politique commune des BRICS de se
mettre en situation d’assurer à leurs
propres monopoles des marges
d’autonomie et de développement par
rapport aux monopoles des États impérialistes
anciens dominants et en particulier des
USA. Cette réalité explique
l’attraction que jouent les BRICS
auprès d’une grande diversité d’États
allant de Cuba à la Turquie en passant
par l’Iran et bien d’autres. Cette
évolution des choses traduit bien le
fait que le Monde bouge au travers du
développement même du capitalisme
mondial. Des contradictions nouvelles
se font jour. Elles dessinent des zones
de concurrence et d’affrontements
partout dans le Monde. Ce à quoi nous
assistons, c’est bien au repartage du
Monde et de ses zones d’influences.
Chacun des États des BRICS a fait le
choix d’un développement capitaliste,
ils le font en encourageant et/ou en
organisant la constitution de monopoles
industriels et agraires capables de
rivaliser avec les géants mondiaux
actuels. Ces monopoles sont souvent
privés, ils peuvent cependant être
publics ou mixtes ce qui n’est pas
contradictoire avec un développement
capitaliste. Se plaçant dans cette
logique de développement capitaliste,
les BRICS veulent aussi jouer leur
partition politique à l’échelle
planétaire et asseoir leur domination
dans ce qu’ils considèrent comme leurs
zones d’influence. Trois d’entre eux
sont des puissances nucléaires
importantes et disposent de potentiels
militaires non négligeables à l’échelle
régionale voire mondiale. Analyser la
nature et l’évolution des BRICS est
donc d’une grande importance politique.
Certains y voient l’amorce d’un nouvel
ordre mondial ce qui amène des partis
communistes et des mouvements
progressistes à appuyer leur
bourgeoisie nationale monopoliste en
participant à des gouvernements de
coalition. C’est le cas au Brésil où le
Parti Communiste du Brésil (PC do B)
est au gouvernement avec le Parti des
Travailleurs. Cette alliance autour
d’un projet de modernisation du
capitalisme brésilien n’est justement
pas partagée par le Parti Communiste
Brésilien qui mène la bataille de
classe en dénonçant l’embrigadement du
mouvement populaire à la remorque des
forces du capital. Il est donc
important de prendre la mesure à la fois
des contradictions qui évoluent dans le
monde capitaliste mais aussi de bien
garder à l’esprit que seule la lutte de
classe à l’échelle nationale et
internationale est de nature à modifier
fondamentalement les rapports
internationaux et les rapports sociaux
en les extirpant de la dimension
monopoliste et impérialiste.
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