La mise en scène à l’Assemblée
Nationale a abouti à l’adoption de la
future réforme territoriale.
Les débats à l’Assemblée ont semblés
opposer, comme au Sénat, d'un côté
l’UMP, une partie de l'UDI, le Front de
gauche, une soit disant « opposition
PS » et de l'autre le PS
et les écologistes. Chacun connait sa
partition sur le bout des doigts.
Pour Michel Piron (UDI) « Il eut été
hautement souhaitable d'avoir dans un
même texte les compétences et les
périmètres », Hervé Gaymard (UMP) estime :
«
Improvisation, fébrilité,
passage en force, attristé par tant de
désinvolture ». «
Il faut savoir si vous voulez du
dialogue ou si vous voulez rendre cette
réforme impossible ! », réplique le ministre de
l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Mais tous l’UMP et les
Centristes, le Parti socialiste et ses
alliés œuvrent
pour faire accélérer la structuration
de l’Union Européenne. Tout comme le FN qui voit dans ce débat « derrière
ce redécoupage territorial se dissimule
un véritable charcutage électoral et
politicien », l’objectif étant de récupérer
le mécontentement populaire et de
poursuivre la même politique au service
du capitalisme.
Quant au PCF et au
Front de Gauche, ils acceptent en s’abstenant,
l’intégration dans l’Europe
capitaliste.
Sur le fond du
débat : rien alors que les
régions seront au centre de la construction du grand
ensemble capitaliste. Une structuration
de l’Union Européenne dans l’intérêt
exclusif du capital.
En
France les gouvernements qui se
succèdent ont en vue la disparition de
la nation française. Hollande vient de
préparer les grandes régions
directement rattachées à l’Europe avec
des pôles de compétitivité au service
des multinationales. C’est en ce
sens qu’ils ont regroupé les 22 régions
actuelles en seulement 13 grandes
régions. De la même façon ils sont en
train de préparer le regroupement des
communes et la disparition des
départements. Chaque étape constitue un
peu plus la future structuration de
l’Union Européenne au service du grand
capital et le démantèlement de la
nation.
Le fond du débat
est là, notre parti en faisant référence au Manifeste du Parti
communistes de MARX et ENGELS : « la
bourgeoisie supprime de plus en plus la
dispersion des moyens de production, de
la propriété et de la population. Elle
a aggloméré la population, centralisé
les moyens de production et concentré
la propriété dans un petit nombre de
mains. La conséquence nécessaire de ces
changements a été la centralisation
politique… » montre que ce
texte écrit en 1848 est complètement
d’actualité et plein de justesse. Le budget européen
2014-2020 en est l’illustration : tout pour
la compétitivité des entreprises.
À combien s'élèvent
les budgets et quelle est leur
destination?
Barroso a annoncé que
l’Union européenne va investir près de 1 000 milliards
d’euros entre 2014 et 2020. « Rien
que sur une année, ce budget
représente davantage d'argent, aux prix
actuels, que l'intégralité du plan
Marshall à l'époque! » déclare
t-il.
Un budget destiné
avant tout aux entreprises, quelques
chiffres :
*15 milliards
d’euros seront destinés à « stimuler
les compétences et la capacité
d’insertion professionnelle »,
soit une hausse de plus de 40 %. Plus
de quatre millions de personnes bénéficieront de
cette aide sur le modèle d’ « Erasmus »
« pour aller étudier, suivre une
formation, travailler ou faire du
bénévolat à l'étranger »,
deux tiers de ce budget ira au financement
« des réformes visant à moderniser
l'éducation et la formation et à
promouvoir l'innovation, l'esprit
d'entreprise et l'employabilité »
martèle Barroso. C’est clair, les
dirigeants capitalistes imposent
et accélèrent la libre circulation des
travailleurs, en visant d’abord les
jeunes pour organiser la pression sur
les salaires et l’emploi et la mainmise
capitaliste sur l’éducation et la
formation.
*80 milliards
d'euros (+30 %) pour la
recherche et l'innovation qui
contribuera « au renforcement de la
compétitivité de l'Union au niveau mondial »
souligne Barroso, il précise « le Conseil
européen de la recherche, renforcera le pilotage par l'industrie
dans le domaine de l'innovation ».
*6
milliards d'euros (+ 30 %) pour
la coopération
internationale pour « soutenir
plus de 65 000 chercheurs afin
de consolider les liens entre
l'enseignement supérieur, la recherche
et les entreprises ».
La recherche est
mise sous la coupe du capital au
service des entreprises.
*Pour
le budget de la politique de
cohésion, du développement rural et du
fonds pour la pêche Barroso
précise qu’elle « sera
liée à la gouvernance économique afin d’inciter les
États membres à suivre les recommandations
formulées par l’UE ». Un véritable
dictat donc, et un avertissement contre
les décisions des politiques
nationales.
*33,3 milliards d'euros pour les investissements
dans les infrastructures, « les citoyens et les entreprises
sont beaucoup trop souvent freinés
parce que les réseaux d'infrastructure
en Europe, que ce soit dans le domaine
des transports, de l'énergie ou des
technologies de l'information et de la
communication, sont incomplets,
inefficaces »... « Une amélioration des
interconnexions permettra d'accroître
les débouchés commerciaux et la
sécurité énergétique et de faciliter
l'activité professionnelle et les déplacements »,
il enfonce le clou et conclu pour
ceux qui n’ont pas compris :
« cette évolution profitera tant
aux citoyens qu'aux entreprises, dans
l'ensemble des États membres ». Privatisations,
"libre" circulation des
salariés… voilà leur programme.
*2,3
milliards d'euros seront consacrés pour les petites
et moyennes entreprises pour renforcer leur
compétitivité.
*125,6 milliards
(13,1 % du budget) pour « la
rubrique Compétitivité pour la
croissance et l’emploi » on sait ce
qui se cache derrière ces mots, de
l’argent donné aux entreprises pour
plus faire plus de profits et pour les
salariés plus de productivité, des
suppressions d’emplois, des baisses de
salaire…
*70 milliards
d’euros, soit quelques
10 milliards par an
pour le Fonds social européen (FSE), seront destinés
aux restructurations, l’objectif
pourrait
passer
à 140 milliards.
*180 milliards
d'euros de financements pour la
lutte contre le changement climatique
pour « la transformation de l'Europe
en une économie propre, compétitive»,
(encore ce terme).
Tous ces
milliards distribués n’ont qu’un
objectif : placer les entreprises dans la
concurrence capitaliste internationale dont
le prix sera payé par les peuples.
Les instruments financiers mis en place vont
tous dans ce sens, tels que les prêts,
les garanties, les prises de
participation et autres… Barroso précise :
« Ils seront mis en œuvre en
coopération avec la Banque européenne
d'investissement (BEI), le Fonds
européen d'investissement (FEI) et les
banques nationales spécialisées dans le
soutien aux entreprises. »
La
commission européenne précise :
seules les régions, qui ont été
fusionnées, bénéficieront de ces
budgets. C’est
clair, ces régions avec leurs grandes
métropoles (Paris, Lille, Marseille,
Lyon, Toulouse, Bordeaux etc…) organiseront
la mainmise capitaliste sur toutes les
ressources publiques nationales, les
services régionaux, l’enseignement, les
instituts et laboratoires de recherche,
la constitution d’ensembles publics-
privés etc… Leur seul but :
répondre aux exigences des
entreprises capitalistes, les placer
dans la concurrence capitaliste
internationale, avec en toile de
fond la main mise complète de
l’impérialisme américain sur l’Europe
par le futur pacte transatlantique. D’où
cette accélération de la politique mise
en œuvre par Hollande avec
le « pacte de
responsabilité » : tout pour
l’entreprise.
Développer la lutte anticapitaliste
en France, en Europe et partout.
Seul Communistes dénonce
le fond politique de cette réforme, nous
disons :
Non à
la casse de la Nation, Non à cette
nouvelle attaque contre
notre peuple.
Aux élections européennes, les
candidats de Communistes ont appelé à la lutte
anticapitaliste sans ambiguïté. C’est
pour cela que des milliers d’électeurs
ont apportés leurs suffrages à nos
listes. Ces électeurs ont toute leur
place, avec nous, dans ce combat. Il est urgent de développer
partout, tous ensemble, la lutte sans
compromis contre le capital et ceux qui
le servent.
Seule la lutte de classe
anticapitaliste peut imposer des
changements.
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