R.T. Erdogan vient d'être élu
président de la Turquie avec 52 %
des voix. Il est présenté comme un
islamo-conservateur. Le scrutin a été
marqué par une abstention record de 25%
dans un pays où le taux de
participation est habituellement élevé
(89% aux municipales de mars dernier).
La situation politique en Turquie
est importante car ce pays de 76
millions d'habitants avec un PIB de
1358 Milliards de dollars, (quinzième
puissance mondiale), joue un rôle
majeur dans la région.
Sa structure économique a très
largement évoluée ces dix dernières
années, elle est devenue un pays
industriel largement urbanisé avec un
niveau d'éducation élevé.
Son industrie s’est développée,
de grandes entreprises comme Renault,
Volkswagen…y produisent une partie de
leur fabrication.
La classe ouvrière turque a
grandi et mène des combats difficiles
dans un contexte de répression
particulièrement féroce. Chacun se
souvient de la répression sanglante des
manifestations de la place Taksim l’été
dernier Ces changements économiques s'opèrent
sous la houlette d’un gouvernement
entièrement dévoué aux forces du
capital. Le soutien politique au parti
d’Erdogan vient essentiellement de la
bourgeoisie et des couches sociales qui
ont profité des effets positifs de la
croissance économique.
Le pouvoir joue aussi
sur la carte religieuse pour rassembler
des fractions des couches populaires,
en particulier rurales, qui sont
bousculées par les changements
économiques et des modifications du
mode de vie.
Si la question de l'adhésion à
l'Union Européenne reste posée, la
Turquie a déjà intégré l'espace
économique de l'UE et l'essentiel de
ses règles, en particulier dans le
domaine des privatisations.
Au plan international et de la
défense, la Turquie qui est membre de
l'OTAN, entend jouer sa partition dans
l'espace post-soviétique turcophone
mais aussi au proche et moyen Orient.
Elle participe activement à
l'intervention militaire
impérialiste contre la Syrie et voit
d'un mauvais œil la tentative
américaine de constituer une entité
politique dans le Kurdistan irakien.
La Turquie entretient des
relations nouvelles avec la Russie et
les BRICS dont elle souhaite rejoindre
le mouvement pour légitimer son rôle de
puissance régionale.
Dans la guerre impérialiste que
mène Israël contre la Palestine, l'attitude
de la Turquie est pour le moins
ambiguë. Formellement, elle déplore
l'agression israélienne sans pour
autant se ranger auprès du peuple
palestinien. Il est vrai que son
affiliation à l'OTAN la range de facto
dans le camp impérialiste israélo-américain.
Erdogan veut modifier la
constitution du pays pour renforcer ses
pouvoirs… ça promet de beaux jours pour
le peuple.
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