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N°366 Semaine du 25 au 31 août 2014

 

28 août 2014

 

Etats-Unis : Les chars contre la colère des manifestants

 

 

 

Les événements de Ferguson, marquent pour ce pays l’immense ampleur de l’inégalité sociale et le caractère impitoyable du système capitaliste.

L’exécution policière du jeune de dix-huit ans, Michael Brown, non armé et la répression brutale des protestations que ce meurtre raciste a provoqué en est le révélateur.  Des points de contrôle ont été établis partout dans la ville et la police exige de voir les papiers des passants, elle arrête et menace des journalistes, interpelle des habitants.

Pour réprimer les manifestants pacifiques dans les rues de Ferguson, le gouverneur de l’Etat avec l’aval d’Obama a instauré l’« état d’urgence » et le déploiement de la Garde nationale utilisant des chars, la police anti-émeute en treillis militaires camouflés, armés de fusils automatiques utilisant des gaz lacrymogènes et tirant des balles en caoutchouc. Le pouvoir a imposé des restrictions de vol au-dessus la ville ; interdisant ainsi la couverture médiatique depuis les airs.

Le meurtre de Michael Brown, comme la réaction du pouvoir face aux manifestations qui ont suivi, met en lumière la militarisation de la société américaine ce qui fait dire à un présentateur de la NBC que le pouvoir utilise les «mêmes tactiques et les mêmes armes que l’on retrouve dans les combats urbains en Irak et en Afghanistan».

Au moins 130 personnes ont été tuées par la police aux États-Unis depuis début 2014.

La colère exprimée dans les rues de Ferguson est l'expression des sentiments profondément ressentis partout dans le pays,  pas seulement en réaction aux violences policières, mais aussi et surtout au sujet du chômage, de la pauvreté, de l’inégalité et de l’attaque incessante des conditions sociales du peuple américain.

L’impérialisme américain mène des guerres à l’étranger en prétextant que c’est pour la « démocratie », dans le même temps, les chars sont utilisés à l’intérieur du pays contre les manifestants. Le capitalisme montre qu’il ne reculera devant rien pour défendre son régime et réprimer toute opposition.

Cela met au grand jour la nature du capitalisme et montre du doigt les énormes ressources consacrées à l’armée et à la police alors que les dirigeants du pays prétendent qu’il n’y pas d’argent pour l’éducation et l’emploi.

La militarisation de la police aux États-Unis va de pair avec la brutalité politique menée à l’étranger. Ces deux processus découlent des graves difficultés économiques de l’impérialisme américain. Obama et la classe dirigeante agissent de plus par la violence pour poursuivre le pillage des richesses et préserver les profits capitalistes.

  La croissance économique n'était que de 1,8%  l'an dernier, en-dessous de la moyenne des trois dernières années, la valeur du S&P 500 (l’équivalent du CAC40) est montée de plus de 20%, la montée extraordinaire des marchés d'actions est entièrement déconnectée du processus de production.

Les profits des entreprises, dopés par la baisse des salaires et l’exploitation de plus en plus grande des travailleurs, atteignent de nouveaux records et la fourniture illimitée d'argent frais par la Réserve Fédérale, à taux d’intérêts pratiquement nuls, conduisent à  des licenciements massifs. Les fusions-acquisitions ont augmenté de 50 pour cent au cours de l'année passée, l'annonce par Microsoft du licenciement de 18 000 employés au niveau mondial après le rachat par Nokia pour 7 milliards de dollars en est l’exemple

  D'après une étude récente, en tenant compte de l'inflation, la valeur nette des revenus d’un ménage américain a baissé de 36% entre 2003 et 2014. Le revenu médian des ménages s'est effondré de 8,3% entre 2007 et 2012, le nombre de gens qui ont recours aux coupons alimentaires a augmenté de 70% depuis 2008.

Les mesures d’austérité imposées par le gouvernement Obama et appliquées autant par les démocrates que les républicains à tous les niveaux du pays  comme la réduction des bons alimentaires, les allocations chômage de longue durée, les attaques contre les soins de santé, l’éducation publique et les retraites n’ont fait qu’exacerber la crise sociale. 

L'énorme régression sociale de la société américaine se résume dans ces chiffres : un enfant sur quatre aux États-Unis vit en-dessous du seuil officiel de pauvreté et un sur cinq court le risque de souffrir de la faim.

  Les multinationales américaines font leurs profits hors de l’activité productive, ils organisent le pillage par les fonds de pensions, les baisses de salaires, les fermetures des industries et les licenciements massifs des travailleurs.

La course au profit capitaliste attise les conflits dans le monde entier, les dirigeants américains cherchent dans la guerre un moyen de consolider leur position dans l'économie mondiale et détourner la colère sociale.

Chaque étape de la « crise économique » fait monter d’un cran la violence impérialiste.

  L’impérialisme américain n’a pas l’exclusivité de cette situation. Un groupe de réflexion de l’Union européenne préconise de mettre fin aux grèves et aux manifestations au moyen de la force militaire.

Dans un rapport de «  l’Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union Européenne », les auteurs préconisent d’utiliser l’armée pour maintenir l’ordre et protéger les riches de la colère des pauvres. Pourquoi se gêner ?

Dans un livre intitulé "l’Union Européenne et l’environnement sécuritaire mondialisé », rédigé par une équipe d’universitaires et « d’experts », Catherine Ashton représentante de la politique étrangère de l’UE qui a écrit la préface, y définit les paramètres à long terme de la politique sécuritaire de l’UE. 

Une contribution en résume l’orientation, celle de Tomas Ries, directeur de l’Institut suédois des Affaires internationales, il y suggère que l’UE combatte de plus en plus fréquemment les problèmes sociaux par des moyens militaires. Ainsi dans l’article 222 du traité de Lisbonne, un fondement juridique a été créé pour le déploiement de l’armée et d’unités paramilitaires à l’intérieur d’Etats de l’UE en crise…

Toutes ces orientations montrent qu’ils sont conscients  que la crise du système capitaliste peut déboucher sur des implications révolutionnaires.

  A nous d’accélérer ce processus révolutionnaire par la lutte et le renforcement de notre parti pour abattre le capitalisme.

 

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