Les événements de Ferguson,
marquent pour ce pays l’immense ampleur
de l’inégalité sociale et le caractère
impitoyable du système capitaliste.
L’exécution policière du jeune de
dix-huit ans, Michael Brown, non armé
et la répression brutale des
protestations que ce meurtre raciste a
provoqué en est le révélateur. Des
points de contrôle ont été établis
partout dans la ville et la police
exige de voir les papiers des passants,
elle arrête et menace des journalistes,
interpelle des habitants.
Pour réprimer les manifestants
pacifiques dans les rues de Ferguson,
le gouverneur de l’Etat avec l’aval
d’Obama a instauré l’« état d’urgence »
et le déploiement de la Garde nationale
utilisant des chars, la police
anti-émeute en treillis militaires
camouflés, armés de fusils automatiques
utilisant des gaz lacrymogènes et
tirant des balles en caoutchouc. Le
pouvoir a imposé des restrictions de vol
au-dessus la ville ; interdisant
ainsi la couverture médiatique depuis
les airs.
Le meurtre de Michael Brown,
comme la réaction du pouvoir face aux
manifestations qui ont suivi, met en
lumière la militarisation de la société
américaine ce qui fait dire à un
présentateur de la NBC
que le pouvoir utilise les «mêmes
tactiques et les mêmes armes que l’on
retrouve dans les combats urbains en
Irak et en Afghanistan».
Au moins 130 personnes ont été
tuées par la police aux États-Unis
depuis début 2014.
La colère exprimée dans les rues
de Ferguson est l'expression des
sentiments profondément ressentis
partout dans le pays, pas
seulement en réaction aux violences
policières, mais aussi et surtout au
sujet du chômage, de la pauvreté, de
l’inégalité et de l’attaque incessante
des conditions sociales du peuple
américain.
L’impérialisme américain mène des
guerres à l’étranger en prétextant que
c’est pour la « démocratie », dans le
même temps, les chars sont utilisés à
l’intérieur du pays contre les
manifestants. Le capitalisme montre
qu’il ne reculera devant rien pour
défendre son régime et réprimer toute
opposition.
Cela met au grand jour la nature
du capitalisme et montre du doigt les
énormes ressources consacrées à l’armée
et à la police alors que les dirigeants
du pays prétendent qu’il n’y pas
d’argent pour l’éducation et l’emploi.
La militarisation de la police
aux États-Unis va de pair avec la
brutalité politique menée à l’étranger.
Ces deux processus découlent des graves
difficultés économiques de
l’impérialisme américain. Obama et la
classe dirigeante agissent de plus par
la violence pour poursuivre le pillage
des richesses et préserver les profits
capitalistes.
La
croissance économique n'était que de
1,8%
l'an dernier, en-dessous de la
moyenne des trois dernières années, la
valeur du S&P 500 (l’équivalent du
CAC40) est montée de plus de 20%, la
montée extraordinaire des marchés
d'actions est entièrement déconnectée
du processus de production.
Les profits des entreprises,
dopés par la baisse des salaires et
l’exploitation de plus en plus grande
des travailleurs, atteignent de
nouveaux records et la fourniture
illimitée d'argent frais par la Réserve
Fédérale, à taux d’intérêts
pratiquement nuls, conduisent à des
licenciements massifs. Les
fusions-acquisitions ont augmenté de 50
pour cent au cours de l'année passée,
l'annonce par Microsoft du licenciement
de 18 000 employés au niveau mondial
après le rachat par Nokia pour 7
milliards de dollars en est l’exemple
D'après
une étude récente, en tenant compte de
l'inflation, la valeur nette des
revenus d’un ménage américain a baissé
de 36% entre 2003 et 2014. Le revenu
médian des ménages s'est effondré de
8,3% entre 2007 et 2012, le nombre de
gens qui ont recours aux coupons
alimentaires a augmenté de 70% depuis
2008.
Les mesures d’austérité imposées
par le gouvernement Obama et appliquées
autant par les démocrates que les
républicains à tous les niveaux du
pays
comme la réduction des bons
alimentaires, les allocations chômage
de longue durée, les attaques contre
les soins de santé, l’éducation
publique et les retraites n’ont fait
qu’exacerber la crise sociale.
L'énorme régression sociale de
la société américaine se résume dans
ces chiffres : un enfant sur quatre aux
États-Unis vit en-dessous du seuil
officiel de pauvreté et un sur cinq
court le risque de souffrir de la faim.
Les
multinationales américaines font leurs
profits hors de l’activité productive,
ils organisent le pillage par les fonds
de pensions, les baisses de salaires,
les fermetures des industries et les
licenciements massifs des travailleurs.
La course au profit capitaliste
attise les conflits dans le monde
entier, les dirigeants américains
cherchent dans la guerre un moyen de
consolider leur position dans
l'économie mondiale et détourner la
colère sociale.
Chaque étape de la « crise
économique » fait monter d’un cran
la violence impérialiste.
L’impérialisme
américain n’a pas l’exclusivité de
cette situation. Un groupe de réflexion
de l’Union européenne préconise de
mettre fin aux grèves et aux manifestations
au moyen de la force militaire.
Dans un rapport de «
l’Institut d’Etudes de Sécurité de
l’Union Européenne », les auteurs
préconisent d’utiliser l’armée pour
maintenir l’ordre et protéger les
riches de la colère des pauvres.
Pourquoi se gêner ?
Dans un livre intitulé "l’Union
Européenne et l’environnement
sécuritaire mondialisé »,
rédigé par une équipe d’universitaires
et « d’experts », Catherine
Ashton représentante de la politique
étrangère de l’UE qui a écrit la
préface, y définit les paramètres à
long terme de la politique sécuritaire
de l’UE.
Une contribution en résume
l’orientation, celle de Tomas Ries,
directeur de l’Institut suédois des
Affaires internationales, il y suggère
que l’UE combatte de plus en plus
fréquemment les problèmes sociaux par
des moyens militaires. Ainsi dans
l’article 222 du traité de Lisbonne, un
fondement juridique a été créé pour le
déploiement de l’armée et d’unités
paramilitaires à l’intérieur d’Etats de
l’UE en crise…
Toutes ces orientations montrent
qu’ils sont conscients que
la crise du système capitaliste peut
déboucher sur des implications
révolutionnaires.
A
nous d’accélérer ce processus
révolutionnaire par la lutte et le
renforcement de notre parti pour
abattre le capitalisme.
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