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N°36
Semaine du 26
novembre au 02 decembre 2007 Villiers-le-Bel : Voyoucratie ou
explosion d’un mécontentement latent ? Hier, le Président de la République, faisant
chorus aux déclarations officielles et de presque toutes les forces sociales
et politiques, a classé les évènements survenus à Villiers-le-bel dans la
rubrique « voyoucratie ». En clair, tout est le fait de voyous,
dealers et autres glandeurs, en un mot la lie de la société dont il
conviendrait de se protéger, voire de se débarrasser. Dans le même temps, la
main sur le cœur, les mêmes appellent de leurs vœux une politique de la main
tendue à ceux : « qui veulent s’en sortir ». Ce discours
n’a rien d’original, il est aussi vieux que la misère elle-même. Il y a les
bons pauvres et les mauvais pauvres. Cette idée est martelée par l’image
aussi. Quand on sait que la majorité des sans abris sont des salariés
pauvres, il est pour le moins surprenant de ne voir à la télé que des sans
abris répondant aux canons du « clochard qui ne veut pas en
sortir ». Ainsi, depuis la « révolte des banlieues » en 2005, le
discours des forces dirigeantes vise à éviter que soient soulignées leurs
responsabilités dans la situation de crise profonde où se trouve une partie
de la population. Depuis 2005, malgré les promesses, rien n’a changé
fondamentalement dans la vie des gens et plus particulièrement de ceux
qui vivent dans la misère (plusieurs millions de français). Seules les statistiques
du chômage baissent, mais la réalité reste cruellement la même. Une
étincelle, et la révolte éclate, révolte qui peut prendre les traits de
« Jacquerie » contre les « autorités » mais qui révèle
finalement un malaise profond.
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