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N°376 Semaine du 03 au 09 novembre 2014

 

04 novembre 2014

Burkina Faso

Le peuple exige un changement radical

 

 

17 millions d’habitants, près de 45% des jeunes ont moins de 15 ans. D’après l’organisme International  IDH  (Indicateur de Développement Humain) le pays est classé 171 au rang mondial sur 187, 14.6%  seulement de la population a accès à l'électricité, 3,7%  utilisent internet…

  Le soulèvement populaire a commencé par une série de manifestations massives qui se sont étendues dans plusieurs villes du pays. Un million de manifestants (selon les organisateurs) ont défilé dans les rues de la capitale Ouagadougou pour protester contre la révision constitutionnelle visant à autoriser le chef de l'État Blaise Compaoré à se représenter pour un cinquième mandat après 27 ans passés au pouvoir. Les syndicats avaient appelé à une grève générale le 29 octobre.

Les évènements du 30 octobre et la destruction de plusieurs bâtiments symboliques ont entraîné la dissolution du gouvernement et du parlement et la déclaration de l'état de siège. Le 31 octobre, Blaise Compaoré démissionne. Le 1er novembre, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida s'autoproclame chef de l'État.

  Le capitaine Blaise Compaoré avait pris le pouvoir le 15 octobre 1987 par un coup d'État au cours duquel le président Thomas Sankara, marxiste, était assassiné. Le 1er décembre 1991, Blaise Compaoré est élu président de la République avec un taux d'abstention de 74 %. Il est réélu en 1998, 2005 et 2010.

Les violences policières et les meurtres d’opposants politiques émaillent les décennies de son pouvoir. Le Burkina connaît en 1998 des mouvements d’émeutes, en 2006 c’est l’arrestation d’étudiants, en 2007-2008 de  grandes manifestations ont lieu contre la vie chère. En juin 2008, l’université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l’université avec tirs à balles réelles sur les étudiants et la suppression des prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires). La révolte de 2011 secoue encore le pays.

  Si le déclencheur de la révolte actuelle est la révision de la constitution, le fond a pour base la crise profonde du système capitaliste mondial et en particulier du système de domination capitaliste néocoloniale mis en place par l’impérialisme français et ses alliés locaux après l’indépendance de 1960. Elle traduit la faillite totale de ce système qui est synonyme de misère, de famines, d’analphabétisme, d’épidémies et d’endémies pour le peuple. Ce système est un obstacle à l’indépendance et au progrès économique et social du Burkina Faso.

L’impérialisme français a toujours tenté d’étouffer le mouvement populaire, hier comme aujourd’hui par tous les moyens y compris par l’ingérence dans les affaires politiques internes du pays. Depuis le début, l’État français a apporté un soutien massif en armement, logistique, formation des forces de répression et un soutien politique constant au régime de Blaise Compaoré pour lui permettre d’écraser les révoltes du peuple.

Ce développement de luttes puissantes  quasi-insurrectionnelles  traduit le besoin d’un changement radical, révolutionnaire en faveur du peuple. La crise actuelle se caractérise par le développement d’un puissant mouvement  dans les villes et dans les campagnes qui implique toutes les couches populaires pour les libertés politiques, l’indépendance et le progrès véritable. Ce mouvement jette la panique dans les rangs des impérialistes, notamment l’impérialisme français qui veut demeurer dominant dans la région. Américains, britanniques et européens craignant qu’il fasse tâche d’huile dans cette partie du continent africain.

  En mars dernier, le Parti communiste révolutionnaire  a appelé  à s’organiser pour renverser le pouvoir. Il propose une plate forme avec notamment :

« Mettre fin aux privatisations sauvages. Nationaliser les secteurs stratégiques de l’économie, les entreprises qui par leurs tailles et leurs objets sont d’un intérêt stratégique pour le pays.

Assurer le contrôle des ressources naturelles et leur exploitation en faveur du peuple et pour le développement du pays. Mettre fin aux pillages de ces ressources par les monopoles impérialistes

Exproprier les nouveaux riches et les agrariens qui ont pillé les terres des paysans pauvres et constituer des domaines et remettre ces terres à la paysannerie pauvre. Instaurer la souveraineté monétaire et briser la dépendance vis-à-vis de l’impérialisme français qui utilise la monnaie pour exploiter et opprimer notre pays et notre peuple, lutter pour la création d’une monnaie autonome ». Le peuple uni représente une force considérable, la lutte au Burkina Faso est engagée pour un véritable changement de politique. Bien des périls menacent ce mouvement, à commencer par l’intervention sous toutes les formes possibles des forces impérialistes en liaison étroite avec des groupes locaux au service du capital.

Mais les répercussions sont déjà très importantes dans une grande partie de l’Afrique

C’est le cas au BENIN où l’opposition et la société civile ont organisé mercredi dernier une importante « marche pour la survie de la démocratie » à Cotonou. C’est le cas au TOGO où les opposants ont les yeux braqués sur le Burkina-Faso à quelques semaines d’une élection présidentielle dans le pays. De nombreux Camerounais ont accueilli avec enthousiasme la chute de Compaoré. Le CAMEROUN est comme sur un volcan. « Il ne manque le déclencheur » a déclaré l’opposition... Michel BARKA, président de l’Union des Syndicats du TCHAD (UST) affirme : « C’est le signe de ce qui se mijote partout où les dirigeants s’accrochent au pouvoir (…). A l’origine de tous ces mouvements populaires il y a toujours les problèmes sociaux, le chômage des jeunes, la misère ».

Au BURKINA-FASO et ailleurs la lutte des peuples africains se développe.

 

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