N°378 Semaine du 17 au 23 novembre
2014
17 novembre
2014
Elections USA : Républicains ou Démocrates,
les travailleurs et les jeunes s’abstiennent
Les sondages avaient
révélé un électorat dans une profonde
désillusion. Deux tiers des électeurs
déclaraient que le pays va mal. La
participation électorale a été de 36,6%, soit une abstention proche de 2
électeurs sur 3 (63,4%). Ce fut encore moins chez les jeunes
électeurs (de 18 à 29 ans) qui n’ont représenté que 13% de ceux qui ont voté
alors qu’ils représentent plus du tiers des électeurs. Obama premier
président afro-américain devait paraît-il changer la direction de la politique
d'une façon progressiste… Nous avions raison, (voir l’article de novembre
2008 sur notre site, Obama, l’homme miracle ?), le gouvernement Obama était simplement
l’instrument de la classe dirigeante capitaliste tout autant que son
prédécesseur républicain. Il a
intensifié toutes les mesures de Bush, il a accentué les programmes d’austérité brutaux qui détruisent les
services sociaux, les emplois, les salaires, les retraites et le niveau vie
du peuple. Entre 2007 et 2012, les dépenses et les investissements publics du
gouvernement américain ont chuté de près de 8 %, la plus grande baisse en
plus de cinquante ans. Démocrates et Républicains ces deux partis
ont en commun qu’ils représentent les intérêts d'une minuscule couche de
l'élite patronale et financière, avec l'appareil militaire et son industrie.
Au delà des 5 ou 10 % de la population au haut de la pyramide sociale, l'État
est confronté à une classe ouvrière insatisfaite en colère, de plus en plus
hostile. (Voir article : Les événements de
Ferguson). La propagande officielle annonce un marché du travail
qui poursuit son redressement et un taux de chômage qui serait tombé
à 5,8 % de la population. Lorsqu’on prend en compte
les temps partiels subis et les salariés découragés de rechercher un
travail parce qu’ils n’en trouvent pas ou parce qu’aucun ne correspond à leur
qualification, le taux de chômage n’est pas de 5,8 %, mais
de 11,5 %. La proportion d’américains qui ont un travail ou qui en
cherchent effectivement un, est de 62,8 % en septembre 2014, à son plus bas niveau depuis les années 1970. Le vote
sanction infligé mardi 4 novembre au gouvernement de Barack Obama est dû également au fait
que les salaires ne décollent toujours pas. Le salaire
horaire n’a augmenté officiellement que de 0,1 % en octobre par
rapport à septembre et de 2 % sur un an, un chiffre qui se
trouve mangé, une fois l’inflation de 1,7 % retranchée. Concernant les salaires, le vote des
électeurs a montré leur détermination sur cette question fondamentale de
classe, a laquelle les Démocrates n'ont apporté aucune réponse. Au cours de
ces élections des référendums avaient lieu dans les Etats; les électeurs de
l'Illinois, par exemple, ont
largement voté en faveur de mesures non contraignantes pour augmenter le
salaire minimum et l'investissement dans le secteur public grâce à un nouvel
impôt sur les millionnaires, et pour demander aux entreprises
d'assurance-maladie d'offrir une couverture pour la contraception. Dans cet Etat le candidat républicain
au poste de gouverneur a facilement vaincu le démocrate sortant. Des mesures
obligatoires pour le salaire minimum ont été adoptées dans l'Arkansas, au
Nebraska, en South Dakota, et en Alaska… tous des États qui ont élu des
sénateurs républicains. C’est le parti
Démocrate qui une fois au gouvernement a lancé une offensive contre les
emplois, les salaires et les programmes sociaux dont bénéficiait la classe
ouvrière.
Il vient d’être sévèrement sanctionné par électeurs américains pour sa
politique réactionnaire, ses attaques toujours plus dure contre la classe
ouvrière et le peuple au profit du capital Au Sénat, les Républicains seront
maintenant majoritaires, ayant remporté 7 sièges de plus qu’ils en avaient. A
la Chambre des représentants, ils ont remporté 14 sièges de plus, augmentant
ainsi leur majorité à un niveau sans précédent depuis 1920. Les Républicains
ont ainsi battu les Démocrates pour le poste de gouverneur, notamment dans
des États traditionnellement démocrates comme l’Illinois, le Massachusetts,
le Connecticut et le Maryland… Pour les démocrates ces élections
représenteraient un signal envoyé par un électorat qui a « viré à
droite » et qui réclamerait une politique bipartisane et la fin des
«blocages» ! Le chef de la majorité du sénat, le républicain Harry Reid
a déclaré : «Ils (les
électeurs) veulent que nous
travaillions ensemble.» Obama a également indiqué que La Maison blanche
est prête à travailler avec les Républicains. Cette perspective de
« cohabitation » permettrait d’imposer une série de mesures en
faveur de la classe dirigeante et du capital, comme une nouvelle réduction des
impôts pour les entreprises, davantage d'attaques contre les droits
démocratiques, une intensification de la guerre en Syrie et en Irak… Non la population n’a pas « viré à
droite » comme l’affirment les démocrate. Les sénateurs et les
gouverneurs républicains ont été élus suite au fort taux d'abstention des
électeurs ouvriers et jeunes. Ces élections
montrent la nécessité d’une rupture avec les deux partis représentant le
grand capital qui se relaient pour mener la même politique. Républicains, Démocrates, ce faux choix
dure depuis trop longtemps aux Etats-Unis. Ces dernières élections viennent
de montrer qu’une majorité du peuple de ce pays le refuse. Il
est temps de construire un mouvement politique de classe, sur la base d’un
programme révolutionnaire ouvrant la voie au socialisme. Le peuple américain doit trouver une
expression politique à ce mouvement qui est phagocyté par un système biparti
et par les institutions officielles du capitalisme américain. |
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