COMMUNISTES
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N°387 Semaine du 19 au 25 janvier
2015
20 janvier 2015
Attaques contre les syndicalistes de Guadeloupe
Lire également Et Et Alain EVEN, un révolutionnaire |
Charly LENDO,
ex-Secrétaire Général Adjoint de l’UGTG
(Union Générale
des Travailleurs de Guadeloupe) est convoqué devant le tribunal
correctionnel de Pointe-à-Pitre, mardi 20 janvier 2015. Il est poursuivi pour
homicide involontaire indirect. Il est tenu pour responsable de la mort
accidentelle d’un jeune motard survenue en février 2009 lors de la
mobilisation du LKP, (collectif
d'organisations syndicales, politiques et culturelles à l'origine du
mouvement social de quarante-quatre jours contre la
politique du gouvernement). Depuis ce mouvement de 2009, ce sont plus
de 100 militants syndicalistes de l’UGTG qui ont été convoqués par la
justice, leurs avocats ont fait l’objet de pressions visant à les empêcher
d’exercer leur métier. A travers
Charly LENDO, c’est le syndicalisme qui est visé. L’objectif du
pouvoir : criminaliser et diaboliser l’action syndicale. C’est le droit
de chacun à revendiquer et à se battre pour ses revendications qui est
attaqué. C’est la liberté syndicale qui est menacée. A travers ce procès du 20 janvier 2015, il
s’agit pour le pouvoir et le patronat, de tenter de museler la contestation,
de "frapper" les militants syndicaux pour mieux exploiter
les travailleurs de la Guadeloupe, faire taire l’UGTG par tous moyens. Soutenu par le gouvernement, le patronat en
Guadeloupe comme en métropole, s’attaque aux acquis sociaux des salariés, à la
réglementation du travail, à la remise en cause du salaire minimum, des 35
heures... Cette parodie de justice vise à "criminaliser l’activité
syndicale".
Communistes appelle à la mobilisation des salariés, à la
solidarité avec leurs organisations et au soutien des militants persécutés. L’impérialisme
français dans ses dernières colonies d’outre-mer
Vaste archipel
situé dans la mer
des Caraïbes, les Antilles forment un arc de cercle de 3.500 km
de long, s'étendant depuis Cuba
jusqu'au large du Venezuela.
Elles représentent 235 830 km2
de terre émergée, pour 42 millions d'habitants. Elles s'insèrent dans un
vaste ensemble, l'espace Caraïbe,
où les
multiples crises de l’impérialiste ébranlent la stabilité et la paix
régionale régulièrement.
Crises et conflits dans les
territoires insulaires de la Caraïbe et des Antilles (2009-2010) Par delà le marasme mondial actuel, l’insularité
et l’exiguïté sont autant de facteurs qui aggravent la crise économique et
accroissent les tensions dans les DROM
(Département et Région d’Outre-mer), où les mouvements sociaux ont été très
importants. Par exemple : les quarante-quatre jours de
conflits, de grèves, de manifestations, et de blocages économiques à
l’initiative du collectif guadeloupéen « Liyannaj
Kont Pwofitasyon » (LKP) qui ont marqué les
opinions sont le reflet des crises sociales, économiques, voire politiques et
identitaires qui secouent les Départements et Régions d’Outre-Mer mais aussi
de nombreux territoires insulaires. En Guadeloupe, au cours de cette
mobilisation d’envergure, des dizaines de milliers de manifestants organisés
derrière le collectif LKP regroupant près de cinquante organisations
culturelles, politiques et syndicales, ont revendiqué une hausse du pouvoir
d’achat avec pour leitmotive la lutte contre « la vie chère ». Face à ces
crises, des mouvements sociaux importants se sont développés. Ces mouvements sociaux ont été très actifs à la
Réunion, en Guyane, en Guadeloupe comme à la Martinique débouchant sur des
crises politiques et institutionnelles manifestant l’inadéquation entre le
système de la départementalisation marqué par un certain « développement » qui n’empêche
pas la « Pwofitasyon » et des frustrations économiques et
politiques pour ces peuples. Ce passage du «sucre aux services », caractérisé par la suprématie des
secteurs marchands et touristiques et l’explosion de la finance off shore,
modifie profondément les mondes insulaires tropicaux. Leurs économies sont
rarement variées et dépendent souvent d’une seule production : l’indigo,
le pétun au XVIIème siècle, le café, le sucre au XIXème
siècle, auxquels s’ajoutent la banane au XXème siècle, puis le
tourisme. Les cycles de production connaissent une apogée puis ils déclinent
et laissent place à une autre activité de rente, et cela, dès l’installation
des premières populations européennes. Parfois, ce sont les aléas naturels :
cyclones, explosions volcaniques qui dévastent une partie de Sainte-Lucie ou
le nord de la Martinique, accélérant le déséquilibre population/ressources. Ces
populations se tournent alors très tôt vers d’autres activités comme la
pêche (les Saintes et les Grenadines), le commerce et le cabotage
(Saint-Barthélemy et Saint-Martin) et plus récemment la spéculation foncière,
le tertiaire offshore, le tourisme de luxe, sans oublier l’émigration vers
les USA et l’Europe. L’impact de la crise sur les économies, sur leur
niveau de développement explique les difficultés à anticiper et à
reconstruire, cela est particulièrement marquant à Haïti, seul pays de la
Caraïbe a avoir connu les émeutes de la faim, lié à l’augmentation des prix
du riz et du blé, puis ravagé par les quatre cyclones et tempêtes tropicales
de 2008. En décembre 2009, les Haïtiens voyaient s’éloigner la saison des
cyclones avec soulagement, l’année avait été clémente par rapport à 2008, la
situation économique s’améliorait… Hélas, la terre a tremblé le 12 janvier
2010 (magnitude de 7 à 7,3), touchant Port-au-Prince, ses Ministères, ses
administrations, ses écoles, ses Universités mais aussi les quartiers
populaires des bords de mer, et des pentes escarpées, sans oublier les zones
industrielles et portuaires, engendrant 250.000 victimes, plus d’un million
de blessés. En
conclusion, comment une économie insulaire peut-elle aujourd’hui faire face à
l’agressivité des pays impérialistes dans un contexte de nouvel ordre
économique mondial ? Quelles sont les perspectives d’un autre
développement, palliant ou rompant avec le modèle d’organisation politique et
économique actuel ? Dans le contexte actuel de tension et de crise
international, il est nécessaire de sensibiliser l’opinion mondiale sur le
fonctionnement de l’impérialisme français dans ses dernières colonies
d’Outre-mer, pour comprendre et appréhender les processus et les dynamiques
qui caractérisent la situation. Toutes les crises qui ont ébranlé la
Martinique depuis les années 1960, avec
l’émeute de Fort-de-France du 20 décembre 1959 et la grève de février 1961, mettent
toutes l’accent sur la nature colonialiste et impérialiste du pouvoir
français. Elles montrent la permanence des enjeux et de la revendication. Elles
montrent comment d’une revendication
liée à la hausse du prix du carburant, la Guyane a connu une mobilisation
collective non conventionnelle. Grâce à un effet de « boule de
neige » a débouché sur un mouvement de plus grande ampleur qui a à son
tour modifié la donne politique. On voit comment les effets de la crise du
capitalisme se sont traduits en Guadeloupe en janvier 2009 par un mouvement
social sans précédent, dirigé par un collectif qui a suscité l’adhésion en
raison de son expression du malaise social et de la gestion des
revendications adressées au gouvernement. Une société civile s’est réveillée
créant de nouveaux espaces de débat. Beaucoup s’interrogent sur la spécificité des
réactions anti crise des Antilles française par rapport aux autres îles de la
Caraïbe. Si les manifestations économiques de cette crise sont partout les
mêmes, l’étude menée dans l’agglomération de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et
Roseau (Dominique) montre que la perception et les réponses des populations
face à cet événement varient d’un territoire à l’autre en fonction du statut
politique et du niveau de vie. Aux Antilles françaises, la réaction a été la
recherche d’un responsable de la crise, en l’occurrence l’Etat, tandis que
dans l’île indépendante de la Dominique, de manière pragmatique, les
populations cherchent collectivement des alternatives. Deux situations
différentes mais confrontées au même ordre impérialiste mondial. Lire,
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de la discussion au 7ème congrès Et Suite du compte-rendu de la
discussion au 7ème congrès Et Rapport introductif au comité national du 17 janvier 2015 Et Rapport
introductif au bureau national du 17 décembre 2014 |
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