COMMUNISTES |
N°397 Semaine du 30 mars au 05 avril 2015
01 avril 2015
Yémen :
une escalade dangereuse |
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Les médias se sont largement fait l’écho de
la situation de guerre au Yémen et en
particulier de l'intervention militaire saoudienne en cours. Les Houthis sont
le fer de lance de la révolte contre le pouvoir pro saoudien et pro américain
en place. Ils représentent une majorité de la population longtemps délaissée
et ils entendent faire valoir leurs droits. Ils contrôlent de fait la
majorité du territoire yéménite. Comme
d'habitude, l'interprétation des faits, par les médias, est basée sur des
considérations religieuses et ethniques : les Houthis Chiites seraient en conflit avec un pouvoir représentant
les Sunnites. Cette grille de lecture qui est mise à toutes les sauces pour
tous les affrontements qui se développent au Moyen-Orient a l'avantage
d'éviter de parler de l'essentiel : la nature profonde de ces conflits. Il ne faut pas être un grand
spécialiste de géopolitique pour mesurer que cette région est au cœur d’une
énorme bataille pour les ressources
énergétiques et leur transport. Elle est donc en proie à l’avidité et à la
concurrence des grands monopoles gaziers et pétroliers et des États qui
assurent à ces monopoles les bases militaires leurs permettant de s’imposer.
Dans cette région, les contradictions inter impérialistes sont vives et
prennent un tour qui va jusqu’à la destruction d États et de Nations. L’impérialisme
entend briser les résistances nationales pour laisser le champ libre à une
recomposition profonde de la région leur permettant une exploitation des
ressources gazières et pétrolières moins soumise aux exigences et aux besoins
des États locaux. Les guerres de destruction des États en Libye, en Irak, en
Syrie et au Yémen sont menées sous la houlette des USA et de leurs alliés
dont Israël et la France. Elles n’ont pas d’autre sens que celui du contrôle
de la région par l’impérialisme dominant et de l’exclusion des forces
capitalistes montantes de la Russie, de la Chine et de l’Iran. Pour le Yémen placé à un
carrefour stratégique des routes maritimes du pétrole (40% du pétrole exporté
par les pays du golfe passent par le détroit de Bab al mandeb), il s’agit de
maintenir ce pays dans un état de soumission, un pays incapable de se tracer
un avenir national indépendant, un pays sous le contrôle complet de l’Arabie
Saoudite. Il est ainsi symptomatique, que comme en Syrie, les bombardements
de la coalition organisée autour de l’Arabie Saoudite touchent en priorité
les infrastructures de ce pays. Il est aussi intéressant d’observer les
positionnements des uns et des autres dans cette guerre. Les « frères musulmans », dont le Hamas
en Palestine, soutiennent l’intervention saoudienne contre le Yémen. Les
« frères musulmans » on
fait depuis longtemps allégeance aux USA il en va de même de Al-Quaïda et
Daech qui sont ses créatures et qui
servent, en particulier, de justification à l’intervention militaire
impérialiste contre la Syrie. La
Jordanie, les Emirats Arabes Unis, le Koweït, le Qatar, le Maroc, le Soudan
et le Bahreïn, participent militairement à l’opération au Yémen tandis que
l’Egypte et le Pakistan y apportent un soutien politique. Israël,
fer de lance de la politique impérialiste au Moyen-Orient et qui vient
d’enterrer l’idée de la création d’un Etat palestinien n’est évidemment pas
neutre dans cette affaire. Son soutien va à la coalition saoudienne ainsi qu’à Daech et au Front
Al Nostra qui sont devenus ses auxiliaires dans la garde du Golan syrien
annexé illégalement. Ces groupes, auxiliaires zélés des intérêts américains
au Moyen-Orient opèrent aussi au Yémen pour le compte de l’Arabie Saoudite. Depuis la défaite de l’Union
Soviétique, le champ d’action du capitalisme s’est élargi en même temps que
ce système développe une crise profonde. Les contradictions inter
impérialistes s’exacerbent et sont à l’origine d’un ensemble de conflits
militaires ou non. Le partage et le repartage, par la force, des zones
d’influence pour l’accès aux ressources naturelles, au contrôle des voies de
communications entraîne un aiguisement des conflits où la force militaire est
un facteur prépondérant. Ce n’est évidemment pas le seul. Dans cette vaste
redistribution du pouvoir à l’échelle internationale, la bataille fait rage
aussi autour des problèmes monétaires et financiers. Ainsi,
face à la domination du dollar les BRICS, pays capitalistes en développement
rapide, viennent de créer une banque pour le développement et leur propre
fond de réserve, tandis que la Chine met en place une Banque Asiatique
d’Investissement pour les Infrastructures. Malgré les efforts des USA,
plusieurs pays européens dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et
l’Italie ont décidé d’y participer. Ce qui n’empêche pas ces pays de collaborer au travers des
institutions financières internationales de l’Union Européenne et de l’OTAN
au maintien de la domination américaine. La « city » de Londres est en train de s’organiser pour devenir
un des outils financiers permettant les échanges en monnaie chinoise. C’est dire que les
contradictions au sein de l’impérialisme sont grandes. Elles attisent les
conflits jusque dans leur composante militaire. Les USA qui disposent du
potentiel militaire le plus important s’appuient sur leurs capacités dans ce
domaine pour faire face à la montée en puissance de la région Asie Pacifique
où le capitalisme se développe rapidement. Les
peuples n’ont rien de bon à attendre de l’impérialisme. Leurs luttes, partout
dans le Monde, pour l’indépendance nationale et contre le capitalisme sont
liées, elles sont décisives pour éviter un embrasement généralisé conduisant
à la guerre. Lire, enregistrer
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