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COMMUNISTES |
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Hebdo |
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N°3.
Semaine du 26 février au 04 mars 2007 CRASH D’AIRBUS 10.000 emplois
supprimés en Europe sur 56.000, près de 1 sur 5. 4.300 emplois supprimés en France sur 20.000,
plus de 1 sur 5, des usines vendues ou fermées à Toulouse, St Nazaire,
Meaulte dans la Somme. Et pourtant, il y a du travail. Pour les cinq ans à venir, 2.357 appareils sont à
réaliser. L’industrie aéronautique à de l’avenir, l’avion devient un moyen de
transport de plus en plus utilisé. Toutes les études montrent que 1.100
avions seront à construire chaque année dans le monde, dans les deux
prochaines décennies. Pourquoi « ce traitement de choc » comme
l’écrit « Le Figaro » ? Il faut, dit Gallois, faire 5 milliards d’euros
d’économies. Il faut baisser les coûts de production. Airbus doit se placer dans la concurrence
capitaliste avec Boeing. « Airbus n’existera pas sans s’adapter aux
règles cruelles du business… Ces règles commandent de piloter l’entreprise
avec quelques années d’avance sur les turbulences possibles… Boeing a procédé
à une remise à plat de son modèle industriel. Les résultats de sa purge
commencent à se faire sentir » écrit « Libération ». De 1998 à 2005 Boeing a supprimé 50.000 emplois
(la moitié de ses effectifs). Sur les 50.000 restants, seuls 9.000 sont
salariés de Boeing, tous les autres sont des sous-traitants qui surexploitent
les personnels, contournent les acquis sociaux, font tout pour comprimer les
prix. Les règles cruelles du business portent un
nom, c’est le capitalisme. C’est le modèle industriel,
économique et social qu’on veut imposer partout de plus en plus
largement dans notre pays comme dans le monde entier. Le journal financier « Les Echos »
écrit dans son éditorial : « Le premier problème d’Airbus vient de
ses coûts. Le plan de redressement « Power8 » est très douloureux,
avec plus de 10.000 suppressions d’emplois, mais il est indispensable ». Douloureux pour qui ? Pour les salariés,
oui, la dépense pour l’ensemble des salaires et indemnités du groupe ne
représente que 12% du chiffre d’affaire. Pas pour les actionnaires dont les
dividendes ont augmenté de 45% en 2006. Comment en est-on arrivé là, alors que l’aérospatiale française était
incontestablement le numéro un de l’aviation civile ? Depuis vingt ans, les gouvernements successifs
ont privatisé progressivement le secteur public nationalisé. C’est le
gouvernement Jospin qui a transformé l’Aérospatiale française en EADS, il l’a privatisée (le gouvernement
devenant actionnaire minoritaire) et permis que se forme avec les
Allemands un constructeur privé européen qui s’est engagé immédiatement dans
la course mondiale à la concurrence capitaliste. Fini le service public, à
partir de ce moment son seul et unique objectif a été : rentabilité
maximale, baisse des coûts, profit maximum et vite. Ce qui conduit
inévitablement à qu’on annonce aujourd’hui avec toutes les conséquences pour
l’emploi, l’avenir industriel et économique de la France. Voilà où mènent les
privatisations capitalistes. Que font et disent ceux qui nous gouvernent
aujourd’hui et les candidats pour demain ? J. Chirac et son gouvernement avec A. Merckel et
son gouvernement de coalition droite-gauche se félicitent « du partage
équitable des efforts ». Ils sont satisfaits. Et les candidats ? -Sarkozy trouve que c’est actuellement le
meilleur plan. -S. Royal demande un moratoire national, mais
elle n’envisage pas de remettre en cause la privatisation, forcément elle
était du gouvernement qui a privatisé EADS. -Bayrou et son UDF estiment que le plan va dans
le bon sens puisque ça a réussi à Boeing. Le Pen approuve le plan de redressement, il
« juge qu’il arrive trop tardivement ». J. Bové : silence. M.G.Buffet demande un débat en France et en
Europe. Elle « réfléchit » à une nationalisation pas au sens étroit
du terme mais à une nouvelle conception publique d’une entreprise comme
Airbus. Aucune solution chez tous ceux-là qui permette de
redresser la situation. Aucun ne propose de sortir du capitalisme. La solution existe Il faut démanteler EADS et revenir d’urgence à la
création d’entreprises nationales, aéronautiques, spatiales ou d’armement qui
nouent des partenariats sur chaque programme, comme cela était le cas avant
la fusion de 1998. Renationaliser et développer des coopérations, redonner à
la collectivité publique nationale la propriété de ce moyen de production
qu’est l’aérospatiale, pour qu’il joue le rôle qui devrait être le sien dans
le développement économique du pays, pour le développement de l’emploi, les
avancées sociales. Ce nouveau coup dur pour les salariés, contre
l’intérêt national, confirme s’il en était besoin, la nécessité, l’urgence de
recréer un secteur public nationalisé des grands moyens de production
et d’échange, de stopper le démantèlement qui continue des services publics
restants comme la poste et la SNCF. Et pour l’heure, seule la lutte des salariés
peut stopper cette attaque contre l’emploi. Des rassemblements, de premiers arrêts de
travail ont eu lieu sur les sites. On parle d’une action européenne. Le
secrétaire général de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) a
déclaré que « si c’est utile, les salariés allemands n’hésiteront pas
également à se mettre en grève ». Utile ? C’est urgent ! Seule
l’action peut faire reculer patronat et gouvernements. Les salariés
français, allemands, anglais, espagnols, ont le même ennemi : le
patronat de cette multinationale qui les exploite, les presse, est prêt à les
jeter au chômage pour accroître ses profits. Ils ont le même intérêt à
lutter tous ensemble résolument. Envoyer cet article à un(e) ami(e) http://www.sitecommunistes.org |