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N°3. Semaine du 26 février au 04 mars 2007

 

On ne va pas au travail pour mourir

Renault a souvent fait la une de l’actualité. Aujourd’hui, c’est pour le pire.

« En 2 ans, cinq salariés du Technocentre de Guyancourt ont tenté de mettre fin à leurs jours dont quatre sur leur lieu de travail » déclare le secrétaire du syndicat CGT. Trois ces derniers mois.

 

Ce n’est pas la première fois que des suicides se produisent chez Renault, que des salariés sont victimes du karoshi (terme japonais signifiant mort par épuisement) comme à Billancourt ou à Rueil.

 

Les causes de ces suicides sont claires : la charge de travail insupportable imposée à tous, de l’ouvrier de fabrication sur la chaîne au technicien et à l’ingénieur, l’inquiétude face à un avenir où la seule préoccupation de la direction est toujours plus de profits pour l’actionnaire. Face à cela la santé et la vie du personnel ne pèsent pas lourd. D’autant que la direction n’a pas l’intention de modifier l’orientation prise.

 

Le plan 2009 a  pour objectif une rentabilité accrue de 6 %. Diminuer la charge de travail par l’embauche nécessaire d’effectifs supplémentaires ne fait pas partie de son orientation. Cela mettrait en cause la sacro-sainte rentabilité du capital.

 

La direction botte en touche.

Avec son cynisme habituel, face aux questions que se posent les salariés et l’opinion publique sur cette série de suicides, la direction botte en touche. Le DRH du centre déclare, après les larmes de crocodile d’usage en pareille circonstance : « Nous ne faisons pas le lien entre ces morts et notre politique de direction du personnel. Il y a toujours un facteur personnel … » (déclaration à l’AFP). Donc pas de changement à attendre d’une direction, pas émue ni touchée par ces suicides à répétition.

 

La justice ?

Comme à chaque décès dans une entreprise, la justice enquête. Elle a rendu ses conclusions : « aucun élément, ni infraction » de la part de Renault n’ont été retenus.

 

Les parlottes

Cellules de soutien médico-psychologique, tables rondes et autres « observatoires » du stress ne sont que d’aimables lieux où l’on cause mais d’où rien ne sort de concret, rien qui améliore les conditions de travail.

 

Il en est de même des déclarations syndicales, non suivies de propositions concrètes pour faire changer cet état de choses. Dénoncer les conditions de travail c’est enfoncer une porte ouverte. Le personnel les connaît pour les subir.

 

Ce qu’il est en droit d’attendre c’est, par exemple :

 

Comment briser l’isolement où la direction les enforme pour les mettre en compétition permanente les uns par rapport aux autres ?

 

Comment retisser les solidarités nécessaires pour faire face, collectivement, à la pression patronale ?

 

Au cours d’une action le 23 février, à l’appel de la CGT et de SUD, les participants ont montré qu’ils ne voulaient pas venir travailler pour y mourir.

 

Cela pose la question de la suite à donner à cette riposte. C’est au personnel, aux syndiqués de le décider.

 

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Suicides aussi chez PSA

 

Avec beaucoup de retard (24-02-07), on apprend qu’un travailleur s’est suicidé chez PSA à Charleville.

 

Dans sa lettre d’adieu, ce salarié dénonce les conditions de travail déplorables qui expliquent son geste.

 

Une autre tentative a eu lieu les jours suivants.

 

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