COMMUNISTES |
N°411 Semaine du 06 au 12 juillet
2015
09 juillet
2015
PEUGEOT S’IMPLANTE AU MAROC ET SUREXPLOITE LES SALARIES EN FRANCE |
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Lire également Et (2ème
partie. Texte rédigé avant le référendum) Et AGRICULTURE FRANCAISE EN DETRESSE ! Et Toujours plus pour
les actionnaires Et Nouvelle victoire des
travailleurs allemands |
Le 19
juin dernier Peugeot a signé un accord avec le Maroc pour y implanter un
centre de production d’ici à 2019. Il y
produira dans un premier temps 90.000 moteurs et véhicules avec comme perspective
200.000 véhicules en 2023. L’investissement
se monte à 557 millions d’euros couvert à 95% par Peugeot, le reste par la
Caisse des Dépôts marocaine. Comme
pour Renault, le roi et gouvernement marocain se sont montrés
particulièrement généreux pour cette entreprise capitaliste. Le peuple marocain va payer ce cadeau. L’usine
implantée à Kenitra dans une zone franche est dispensée des droits de douane,
du paiement d’impôt sur les sociétés pendant cinq ans (avec un taux avantageux pour construire). Le
gouvernement marocain construit un port en eaux profondes qui sera relié par
une voie de chemin de fer à l’usine. Enfin
et ce n’est pas le moindre attrait du royaume avec sa main d’œuvre très bon
marché : 1,20 euro de l’heure ! Avec de tels salaires inutiles
de faire des investissements coûteux en robots ou autres automates. Une
technologie des années 1960 avec des « robots » humains sera bien
suffisante. Lorsque l’exploité sera « usé »,
il sera jeté et un autre viendra le remplacer ! Bien
sûr le PDG de Peugeot, C. Tavares, jure que la production de cette usine
n’est pas destinée à être réimportée en France et en Europe, mais a pour but de
produire pour l’Afrique et le Moyen Orient. Rappelons
que le PDG de Renault, L. Schweitzer avait juré en rachetant l’usine roumaine
que jamais une voiture Dacia ne serait vendue en France ou en Europe de l’Ouest. C’est disait –il
une voiture pour les pays émergents à faible pouvoir d’achat. Aujourd’hui les
profits de Renault sont pour une grande part tirés des voitures fabriquées en
Roumanie, à bas coût, tandis que les usines françaises de Renault sont vidées
des leurs salariés et que Renault, comme tout le patronat, porte une
responsabilité écrasante dans le chômage de masse qui détruit le pays. De
cette affirmation patronale il est possible de tirer deux
enseignements : Ne
jamais croire à la parole patronale ! Le
succès des ventes de Dacia en France comme dans les pays dit émergents ou la
faiblesse du pouvoir d’achat est renforcée par les politiques d’austérité menées depuis des années limite le choix de
la voiture et oblige l’acheteur à prendre
la moins chère. Pendant ce temps dans
les usines Peugeot Citroën en France…… Pour
investir au Maroc, pour compenser les désastres que représentent les
usines Peugeot en Russie et au Brésil
ou les ventes s’effondrent, les salariés sont surexploités. Qu’on en juge. Usine
de Mulhouse : le 10 avril la direction annonce qu’il faut produire
11.200 voitures d’ici la mi- juillet sans embauches, pas même d’intérimaires.
Conséquence
des heures supplémentaires en masse et permanentes, obligatoires. Samedi
matin et dimanche soir, trois jours fériés travaillés, allongement du temps
de travail pour l’équipe d’après midi et de nuit tout cela sans majoration de
salaires. Les mêmes horaires déments sont prolongés au retour des vacances.
Les ouvriers des chaînes y compris les intérimaires présents ont débrayé pour
ne pas y laisser leur santé, voire
leur vie, pour les seuls profits de
Peugeot. A
Rennes : débrayage à 80% des ouvriers postés contre la prétention de la
direction de supprimer la prime d’équipe qui représente un mois de salaire
sur l’année, avec la volonté patronale de supprimer les cars qui assurent le
transport du personnel. Même chose à Sochaux pour le personnel en journée
normale qui manifeste contre cette mesure. Il n’y
a pas de petites économies. La Bourse ne se trompe pas sur les profits qui
vont être engrangés. L’action Peugeot s’est envolée de 80,5% depuis le début
de l’année. Le
capitalisme est toujours le même. Pour lui l’exploitation de l’homme par
l’homme est la seule source du
profit. Il inflige le plus cruel
démenti à tous ceux qui discourent sur le « partage des richesses »,
la primauté de la « négociation » sur la lutte pour faire reculer
cette exploitation. A Aix en
Provence économistes, patrons, ministre
discourent sur le travail. Organiser
par le « Cercle des économistes » ce colloque comme tous les autres
est avant tout un laboratoire pour envelopper dans un discours technocratique
les idées et objectifs du
patronat. Avant
sa tenue, le journal « les Echos » a donné la parole à
plusieurs d’entre eux. Le
premier, J.H. Lorenzi, souvent présenté comme un des plus grands économistes
français écrit sous le titre « Et
si le travail était la solution ? », après avoir développé un
certain nombre de considérations, écrit « A nos travaux de remettre à plat le marché de l’emploi en France en
ne craignant pas d’y inclure les sujets des contrats et du coût du travail ». Tout est dit dans
cette phrase. Ce n’est pas un économiste qui parle mais un porte- parole du
patronat. Y.
Algan, prof à Science Po traite pour sa part des « rigidités françaises sont un frein
face à la révolution numérique ». Il commence par se plaindre en
France du « haut niveau de
conflictualité au travail en comparaison avec d’autres pays de l’OCDE ».
En clair que la lutte de classe menée par les travailleurs français pour les
salaires et la défense des conquêtes sociales
place le capitalisme français en retard par rapport au capitalisme mondial
et donc en position d’infériorité dans la concurrence internationale. Un
retard qu’il espère combler grâce à la révolution numérique qu’il définit
comme « une révolution des esprits ».
« Elle demande une révolution des mentalités et ceux qui s’en sorte sont des entreprises
ou des groupes extrêmement collaboratifs » C’est la remise au goût du
jour de la vielle recette de
l’association capital/travail. Comme si la « nouvelle économie »
n’était pas une économie capitaliste. Une ficelle un peu grosse. C.
Ghosn, PCG de Renault, déclare sans rire « Pris dans son ensemble le progrès technologique n’est pas destructeur d’emplois ». Il a
raison. C’est l’utilisation qui est faite de ce progrès. Soit pour soulager
la peine des hommes au travail soit pour le profit capitaliste. C. Ghosn en
supprimant 23.000 emplois en dix ans chez Renault en France a choisi le
profit. Son discours ne vise qu’à satisfaire les exigences du capitalisme qu’il applique avec
zèle. Ne pas laisser de telles idées se répandre sans
réponse est une partie intégrante de la lutte contre le capital ! Lire, enregistrer et/ou imprimer cet article
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Lire également Et Rapport introductif au comité
national du 11 avril 2015 Et Et Samedi 20
juin s’est tenu à Paris le Congrès d’unification
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