COMMUNISTES |
N°423 Semaine du 28 septembre au 04
octobre 2015
01 octobre
2015
Après les
élections en Catalogne |
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système capitaliste Le scandale Volkswagen
Et La Cour des Comptes au
service du patronat Et La crise syrienne atteint
un nouveau stade Et Grèce : les premières
leçons d’une élection Et Que fait AIRBUS aux
Etats-Unis ? |
La Catalogne compte 7,5
millions d’habitants (16 % de la population espagnole) elle représente 20 % du PIB. Le PIB par habitant
se monte à 25 000 euros annuels, ce qui le place entre la France et
l’Italie dans l’Union européenne. Elle garde une base industrielle
importante : automobiles, groupes pharmaceutiques, un secteur financier
avec les banques, le tourisme constituant aussi une ressource très importante. La Catalogne a une longue histoire souvent
conflictuelle avec l’État espagnol. Au 19ème siècle, elle entre
dans un développement industriel rapide. La bourgeoisie catalane devient
puissante. Une République catalane est proclamée, confédérée avec l’Espagne. En 1932, la Catalogne obtient
un statut d’autonomie (Generalitat). En 1939, Franco suspend cette autonomie.
La répression fasciste en Catalogne et au Pays-Basque est particulièrement
forte. Les travailleurs de Catalogne seront l’un des fers de lance de
l’opposition notamment lors de la grève générale de mars 1951, qui ébranla le
régime franquiste sans toutefois le vaincre. Aujourd’hui, la Catalogne
bénéficie d’un régime d’autonomie sans que l’Espagne soit pour autant un État
fédéral. La
question de l’indépendance de la Catalogne est revenue avec force avec la
montée et l’éclatement de la crise du capitalisme. Le leader des indépendantistes, Artur Mas, appartient à la bourgeoisie
capitaliste catalane. Cette classe a d’abord revendiqué d’échapper à la
fiscalité, elle souhaiterait que les impôts prélevés en Catalogne, estimés à
16 milliards, y restent et « ne servent pas aux besoins publics et aux
déficits du reste de l’Espagne ». C’est oublier que la Catalogne est
fortement endettée. Plusieurs multinationales, Planeta (éditions), Wolkwagen/Audi
s’opposent ouvertement à l’indépendance, craignant pour leur marché dans
toute l’Espagne, s’il y avait des mesures de rétorsion. Du point de vue
social, les pensions des retraités, les salaires des fonctionnaires
risqueraient de baisser entre 7 à 17 %. La
situation politique Les élections législatives du 27
septembre ont vu un seuil élevé de participation (77 %). Une liste d’union
droite/gauche indépendantiste a obtenu 39,6 % des suffrages, la liste Unité
Populaire se réclamant de l’indépendance et de « l’anticapitalisme »
obtient 11 %. Ainsi, les partisans de l’indépendance obtiennent la majorité
des sièges. Dissimulés derrière leurs listes on rencontre, outre le dirigeants de la bourgeoisie capitaliste
catalane Arthur MAS, d’autres représentants du capitalisme catalan et
d’ailleurs. Toutefois, les tenants du statu-quo arguent que les
indépendantistes avec 47,8 % n’ont pas obtenu la majorité des suffrages. Le
futur gouvernement catalan opterait pour un processus négocié de 18 mois pour
proclamer l’indépendance et ensuite ouvrir les discussions avec l’UE pour
l’adhésion. Aujourd’hui les groupes
capitalistes multinationaux considèrent le marché national comme trop étroit.
Ils veulent contourner le cadre national législatif, liquider les conquêtes
sociales et droits nationaux obtenus par les luttes. La politique d’austérité
et de régressions sociale des gouvernement socialistes puis de droite pèse de
plus en plus lourdement sur le peuple espagnol, Catalogne comprise. Elle
nourrit la démagogie de ceux qui veulent récupérer ce mécontentement. Le transfert progressif des
pouvoirs économiques et politiques serait confié à des régions en prise directe avec les multinationales
et l’Union Européenne capitaliste. Ce phénomène touche plusieurs grands pays
européens : la Grande-Bretagne avec l’Écosse, la Belgique avec les
Flandres, l’Italie avec la « Padanie » dans le Nord du pays,
l’Espagne avec la Catalogne et le Pays-Basque. En France
aussi l’objectif du capital est de faire émerger
des régions économiques en lien stratégique direct avec la division
internationale du travail voulue par l’UE et les multinationales. Concernant la Catalogne, c’est
aux travailleurs catalans mais aussi des autres régions d’Espagne, de résoudre cette question en partant des
intérêts supérieurs des travailleurs et du peuple dans la lutte contre le
capitalisme. Seul le socialisme et le pouvoir populaire peuvent résoudre
définitivement la question nationale. Lire, enregistrer et/ou imprimer cet article
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La situation politique
à 100 jours des régionales |
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L’objectif des
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