COMMUNISTES
|
N°439 Semaine du 18 au 24 janvier 2016
18 janvier 2016
L'inclusion du
Yuan chinois dans
les Droits de
Tirages Spéciaux (DTS) du FMI
Lire Egalement Pour
les libertés syndicales, Le 21 janvier à
11h.30 Rassemblement à Paris à l’appel de la CGT Et Et L’usine SAPAG (à Ham Somme) qui fait des
profits Et A propos de
l’appel pour une primaire à gauche Et La révolution numérique, au profit de qui ? |
Le conseil
d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le 30
novembre l'inclusion de la monnaie chinoise dans les droits de tirage
spéciaux. Quelles sont la signification et la portée de cette décision ? Rappelons ce que sont les DTS. Le
DTS n’est pas une monnaie mais un moyen d’échange entre Etats membres du FMI.
Il est utilisé très rarement dans le commerce mondial. Le DTS a été conçu en
période de change fixe (1969). La fin des accords de Bretton Woods, le régime
des changes flottants et la libéralisation des mouvements des capitaux l’ont
rendu marginal. Les réserves en DTS
représentent aujourd’hui 2,4% des réserves mondiales. Il vaut environ 1,4
dollar américain, valeur variable
puisque les monnaies constituant le panier varient au jour le jour.
Approximativement au 15 janvier, les poids respectifs des monnaies dans le
DTS sont les suivants : dollar (41,9%), euro (37,4%), livre sterling (11,3%),
yen (9,4%). Les pays et la zone inclus dans le DTS représentent la moitié de
l’économie mondiale. Avec l’inclusion de la Chine, ce poids devient 62%. Le poids du yuan serait
de 10,9% dans la nouvelle composition. Moins de 3% du commerce mondial se règlent
en yuan. Le point de vue de la Chine, c'est que la prééminence du Dollar dans
les échanges internationaux ne correspond plus à la réalité. Les échanges commerciaux entre la
Chine et le reste du Monde, USA inclus, ont explosé au cours des
trente dernières années et une partie importante de ce commerce est libellée
en Yuan. La création récente d'une Banque Asiatique d'Investissements pour
les Infrastructures (BAII) à laquelle participent plus de 40 pays dont la
France, La Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, la Suisse… qui en sont des
membres fondateurs, pèsera évidemment sur l'ordre financier mondial. La Chine
comme deuxième puissance économique mondiale cherche donc à accélérer son
intégration dans le système financier international. Si le FMI, sous la
pression américaine, a longtemps tenté de tenir la monnaie chinoise hors du
système international de change, les évolutions économiques, sociales et
politiques de ce pays combinées à son poids international ne pouvaient
permettre de différer la reconnaissance du Yuan. Au-delà de ces
considérations, le FMI comme représentant des grands pays impérialistes ne
peut pas négliger l'intégration de plus en plus poussée de la Chine, comme
pays où le capitalisme des monopoles se développe vigoureusement, dans le
système impérialiste lui-même. Si la Chine fait aujourd'hui parler d'elle en
termes de « kraks » boursiers, il ne faut pas oublier, qu'elle mène
une restructuration profonde de son économie vers ce qu'elle nomme une
économie « socialiste de marché » qui n'est autre que le
développement d'une économie capitaliste de monopoles. De ce point de vue, la
réforme de son système financier pour répondre aux besoins
d'internationalisation de son économie exige que sa monnaie joue un rôle en
particulier au travers des institutions capitalistes internationales. Le FMI ne s'y est pas
trompé, s'il a conclu que la monnaie Chinoise remplissait le premier critère
pour sa présence dans le panier des devises contributives au DTS, à savoir
son poids dans les échanges internationaux, il ne s'est pas formalisé du fait
que la monnaie chinoise restait largement sous le contrôle du pouvoir
politique au lieu que sa valeur ne soit déterminée par le marché capitaliste
mondial. Le FMI s'est expliqué sur cette question, il estime que l'entrée du
Yuan dans les DST permettra aux dirigeants chinois d'accélérer la réforme des
institutions financières vers leur privatisation (déjà cinq banques privées
peuvent exercer en Chine et à l'étranger) tandis que se prépare un programme
de grande ampleur de fusion acquisition des entreprises publiques pour en
réduire drastiquement le nombre et les ériger en monopoles privés ou public
opérant sur le marché international. Quand on mesure la place des entreprises
monopolistiques chinoises, le dynamisme dans le commerce international comme
dans celui des acquisitions et investissements, on peut dire aujourd’hui que ce pays a accédé au
stade du capitalisme monopoliste et qu’il constitue un nouveau pôle
impérialiste dans le Monde. Lire, enregistrer
et/ou imprimer cet article au format PDF Envoyer cet appel à un(e) ami (e) |
Lire également Succès de notre réunion publique à Paris le 7
novembre Et Et RAPPORT au Comité National du 19 septembre 2015 Et DISCUSSION au Comité National du 19 septembre 2015 |
Le gouvernement
Syriza fait matraquer les manifestants ! après les mises à mort un
cran de plus dans l’affrontement |