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N°464 Semaine du 11 au 17 juillet 2016

 

12 juillet 2016

 

 

Sommet de l'OTAN à Varsovie :

une intégration militaire

encore plus poussée sous la direction des USA

 

 

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Le sommet de l'OTAN s'est tenu à Varsovie les 8 et 9 juillet. La presse a souligné le caractère de renforcement de l'alliance atlantique sur ses flanc Est (contre la Russie) et Sud (encore la Russie). Tout en soulignant sa politique de fermeté et de dialogue vis-à-vis de la Russie, elle passe sous silence les mesures structurantes qui renforcent l'intégration militaire des 28 pays membres auxquels il faut maintenant ajouter le Monténégro.

 

En effet, les décisions prises dans ce sommet qui prolonge celui de 2014 à Newport (Pays de Galles) aboutissent à un renforcement significatif des capacités militaires de l'OTAN combinant capacités conventionnelles et nucléaires.

 

Le renforcement de l'alliance à l'Est est significatif. Quatre bataillons constitués de contingents britanniques, canadiens, américains et allemands seront positionnés en Lituanie, Lettonie, Estonie et Pologne c'est à dire à la frontière même de la Russie. Ces contingents au déploiement rapide viendront s'ajouter aux 40.000 hommes qui constituent la Force d'Action Rapide à l'Est.

 

L'OTAN apportera un « soutien accru » à la Georgie, l'Ukraine et la Moldavie (trois anciennes républiques de l'URSS) avec l'objectif de les intégrer rapidement dans l'alliance elle-même. En ce qui concerne l'Ukraine, l'OTAN apporte un appui renforcé à la direction de ce pays en soulignant les « progrès démocratiques accomplis ». Quand on sait le rôle joué par les USA et l'Union Européenne dans le coup d’État qui a porté au pouvoir le clan oligarchique dirigé par l'actuel Président Porochenko, clan qui dirige un gouvernement fascisant interdisant le Parti Communiste, on mesure la nature des alliances qui se nouent pour donner à l'impérialisme occidental dominé par les USA les forces pour contrecarrer voire annihiler l'impérialisme émergent que représente la Russie.

 

Les dépenses militaires des États membres devront atteindre 2 % du PIB et le sommet s'est réjoui du fait que ces dépenses sont de nouveau en augmentation. Son secrétaire général Stoltenberg a particulièrement félicité la Grèce pour avoir atteint cet objectif !

 

Le sommet de Varsovie a aussi acté l'accord sur le bouclier anti-missile, ce dernier étant censé « protéger » l'Europe d'une attaque terroriste par des missiles balistiques. En fait sont ici clairement désigné l'Iran et le Russie dont le potentiel de dissuasion serait largement entamé par la présence d'un tel bouclier. Cela fait dire aux dirigeants russes qu'une telle mesure romprait l'équilibre stratégique et contreviendrait aux accords en vigueur.

 

Les services de renseignement devraient être plus intégrés pour faire face aux attaques de type hybride, combinant des formes de guerre classique et terroriste ainsi que les cyber attaques. Cette intégration se ferait sous le contrôle des USA et rendrait encore plus étroites les capacités de décisions déjà limitées des États membres.

 

L'accent est mis sur le caractère de la complémentarité des forces en Europe, en notant le rôle spécifique de la France et du Royaume Uni comme forces nucléaire. Il souligne la nécessité d'accroître l'interopérabilité des matériels ce qui signifie une intégration plus poussée des industries d'armements.

 

L'Alliance ne projette pas son intervention uniquement en Europe, elle inclut dans ses plans les Balkans avec l'adhésion souhaitée des États issus de l'ex-Yougoslavie, le Moyen- et le Proche-Orient ainsi que le Maghreb et l'Afrique. Elle n'oublie pas non plus l'Asie avec un accent mis sur la situation en Corée du Nord et la volonté de l'OTAN de désarmer ce pays.

 

Toutes ces mesures et orientations, sont approuvées par les gouvernements européens dont la France qui est membre du commandement intégré de l’OTAN, elles caractérisent l'évolution de l'Alliance Atlantique comme un acteur majeur de l'organisation impérialiste occidentale.

 

Le document qui est issu de Varsovie, ne fait pas que parler d'organisation militaire, il insiste sur les liens politiques et économiques entre l'Europe et le continent nord américain. Il trace avec l'Union Européenne, construction impérialiste économique et politique au bénéfice des monopoles, les bases du renforcement de la domination américaine. Il n'est pas innocent que lors du sommet de l'OTAN soit signée une déclaration commune OTAN-UE visant à : « conférer au partenariat stratégique OTAN-UE un nouvel élan et une nouvelle teneur ».

 

Nous sommes bien loin des spéculations sur le Brexit, car au-delà des affrontements entre les capitalistes et leurs classes dirigeantes, leur intérêt commun est celui de renforcer l'ensemble du système en lui donnant les capacités offensives de réduire les impérialismes concurrents plus faibles pour s'en arracher les dépouilles dans un repartage permanent du Monde au profit des pôles dominants.

 

Rien de bon ne peut sortir de cette alliance impérialiste, c’est le capitalisme lui même qui est la source même des dangers de guerre. Notre Parti Révolutionnaire Communistes qui le combat sans compromis jusqu'à l'abattre se prononce clairement contre toute institution supranationale qu'elle soit politique et/ou militaire. Notre exigence de la dissolution de l'OTAN s'accompagne d'un combat résolu contre le capitalisme.

 

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