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N°512 Semaine du 12 au 18 juin 2017

 

12 juin 2017

 

 

 

L'Iran en ligne de mire

 

 

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Les candidats en campagne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la dernière période, les événements se sont accélérés au Moyen et au Proche-Orient. Si déjà la tension y est extrême du fait des interventions impérialistes visant à déstabiliser voire à détruire des États souverains comme la Libye, l’Irak, la Syrie tandis qu'Israël continue, avec le soutien des puissances occidentales dont la France sa politique de colonisation de la Palestine, la visite du Président des USA en Arabie Saoudite, où il a redéfini la stratégie de l'impérialisme US dans la région, a donné le signal d'une offensive plus large destinée à déstabiliser l'Iran.

Sans examiner les enjeux réels économiques et stratégiques que représente la région, il est impossible de comprendre la nature des affrontements qui s'y déroulent. Les guerres en Syrie, en Irak et en Afghanistan, comme au Yémen, la rupture des relations diplomatiques des pays du Golfe et de l’Égypte avec le Qatar, l'attitude de la Turquie vis-à-vis de la Russie, de l'UE et des USA, les attentats en Europe et en Iran ne prennent de sens qu'en examinant froidement les intérêts des puissances impérialistes, majeures ou mineures, qui s'affrontent dans la région. Inutile donc d'aller chercher dans les affrontements Sunnites/Chiites la cause des conflits. Ces affrontements sont au mieux, comme cela fut le cas pour la guerre impérialiste de 1914-18, la couverture idéologique et morale d'une guerre de rapine comme jamais l'histoire n'en a connu.

 

En Arabie Saoudite le Président des USA a donné le ton : l'ennemi c'est l'Iran, accusé d'être la source du terrorisme. Au delà, sont visées la Russie et la Chine. C'est pour le même motif que le Qatar est aujourd'hui désigné comme un ennemi potentiel. Pourtant, il abrite le commandement des forces des USA dans le Golfe et il finance la guerre en Syrie, en Irak et au Yémen par mercenaires interposés. Mais le Qatar, ses couches dirigeantes, ont des intérêts qui leurs imposent de ne pas se couper de la Russie, de l'Iran et de la Turquie. Il faut mesurer que la Russie, le Qatar et l'Iran possèdent 50 % des réserves gazières mondiales. L'épuisement des gisements en Mer du nord va augmenter leur dépendance vis-à-vis de ces trois pays et le Qatar a besoin de la Russie pour avoir accès au marché européen.

Il n'est donc pas surprenant que la Russie et le Qatar nouent des liens importants en matière énergétique. Ainsi avec la privatisation de Rosneft par l’État russe, le Qatar par l'intermédiaire de ses fonds souverains a acquis 20 % du capital de ce monopole. Les relations avec la Russie ne se limitent pas à l'industrie gazière puisque des contrats militaires importants ont aussi été négociés récemment. Pour le Qatar, comme pour la Russie et l'Iran la Syrie représente un enjeu majeur pour le transport du gaz vers les zones de consommation. Pour la Russie la construction du gazoduc « Turkish Stream » est aussi un grand enjeu car il permettrait de contourner l'Ukraine pour acheminer le gaz russe vers l'Europe de l'Ouest. Dans ces conditions, les intérêts des autres pays du golfe extrêmement liés aux monopoles concurrents américains et anglais sont donc en jeu et expliquent leur volonté conjointe à celle des USA d'assurer la domination sur cette région. Dans ce sens, la force de l'Iran comme puissance régionale basée sur un État dont la dernière élection présidentielle a montré le soutien populaire est un obstacle majeur qu'il convient de déstabiliser et d'affaiblir.

Les récents attentats de Téhéran sont en lien direct avec cette entreprise. Comme la tension autour et contre le Qatar, les attentats de Téhéran, la volonté des puissances occidentales de scinder la Syrie en deux concourent à la guerre qui se livrent au sein de l'impérialisme pour la domination, l'hégémonie et le partage du Monde.

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