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COMMUNISTES

 

 

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N°521 Semaine du 14 au 20 août 2017

 

15 août 2017

 

 

 

La Courtine. Des soldats russes en France, 1916 – 1917

 

 

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du Venezuela le 22 juillet 2017

 

 

 

 

 

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Un épisode méconnu de la guerre 1914-1918 : deux brigades de soldats russes en France.

Le troc.

Après 18 mois de guerre, l’armée française, malgré l’incorporation plus ou moins volontaire des jeunes hommes des colonies, commence à connaître de graves problèmes d’effectifs suite aux lourdes pertes en tués et blessés. Pour l’Etat -Major et le gouvernement Français trouver des hommes pour poursuivre la grande boucherie pour un nouveau partage du monde entre puissances impérialistes est une nécessité urgente.

La Russie avec ses 170 millions d’habitants paraît un réservoir inépuisable de soldats. D’où l’idée de ce troc : des hommes contre de vieux fusils.

Le 11 mai 1916 l’accord entre les deux gouvernements est signé et déjà mis en œuvre puisque les premiers soldats russes ont débarqué à Marseille le 16 mars. En tout quatre brigades de 10.000 hommes chacune, la 1ère et la 3ème sur le front français, la 2ème et la 4 Emme pour le front d’Orient à Salonique.

Les hommes des deux brigades qui doivent combattre en France sont d’origine très différente. La 1ère est composé d’ouvriers de Moscou, l’autre de paysans de la région de l’Oural.

L’arrivée en France.

Ils arrivent à Marseille en passant par le canal de Suez, avec l’encadrement en officiers et sous –officiers et de nombreux popes chargés de leur rappeler qu’ils combattent et meurent pour « Dieu et le Tsar » 

L’entraînement.

Equipés par l’armée française, ils rejoignent le camp de Mailly (Aube) pour l’entraînement à la guerre de tranchées. Bien que la séparation des églises et de l’Etat soit la loi, elle met à la disposition des popes des unités de génie militaire pour la construction d’une église orthodoxe qui sera accompagnée de multiples chapelles à l’arrière immédiat du front. Les soldats emmènent dieu avec eux.

Au front.

Ils montent au front le 7 juillet 1916 devant Reims qu’ils vont tenir jusqu’en octobre y laissant 600 tués et blessés. Après un nouveau séjour au front les brigades sont rattachées à l’armée de Nivelle et vont participer à la sanglante bataille du Chemin des Dames en 1917 . 938 hommes y laisseront la vie, 3924 seront blessés.

Après la Révolution de février 1917

En Russie, les socialistes et les Menchevicks s‘entendent pour former un gouvernement provisoire à la solde de la classe capitaliste. Il continue la guerre.

En France, les soldats russes ramenés au repos, apprennent la nouvelle du renversement du tsar, de l’instauration d’un gouvernement provisoire à Petrograd, de la création des Soviets de soldats, d’ouvriers et de paysans. Ces nouvelles leurs parviennent par l’intermédiaires des blessés soignés dans les hôpitaux français de l’arrière qui sont visités par des émigrés russes présents en France et pour la plupart d’entre eux ennemis du régime tzariste. Naturellement les officiers russes et le gouvernement français font tout leur possible pour cacher aux soldats les événements qui se déroulent dans leur pays. D’autant qu’au même moment des mutineries éclatent dans l’armée française, que les grèves se multiplient à l’arrière dans les usines, que la guerre elle-même est remise en cause par les couturières parisiennes qui manifestent aux cris de « rendez- nous nos maris ».

Le 1er mai, les brigades russes sont réunies à Champaubert et défilent avec des banderoles et calicots qui proclament « Vive la liberté, vive la Russie libre, vive le socialisme ». Le général qui commande les troupes russes en France veut prendre la parole pour inviter les soldats à continuer à se battre. Il est sifflé et conspué et doit se retirer. Le même soir les comités de soldats commencent à exprimer leurs exigences : refus de monter au front et retour immédiat en Russie. Le gouvernement français et le représentant du gouvernement provisoire Russe en France refusent. Le gouvernement provisoire représentant les intérêts du capitalisme russe continue la guerre au prétexte des accords signés par le tzar.

La Courtine.

Devant l’ampleur et la détermination des soldats, gouvernements français et russe décident d’éloigner du front et de transférer les mutins au camp militaire de la Courtine (Creuse) éloigné de tous les grands centres pour les reprendre en main. Toujours dans la crainte des réactions, les soldats partiront avec leurs armes et munitions. Les deux brigades arrivent à la Courtine entre le 26 juin et le 5 juillet 1917 au total 16.000 hommes.

Officiers et popes vont se livrer à une intense activité pour le retour à « l’ordre » et à la discipline. Leurs efforts vont porter leurs fruits dans la 3ème brigade qui est, composée en majorité de troupe d’origine paysanne. Le 8 juillet, 6500 hommes de cette brigade quittent les lieux pour aller camper sous la tente à Felletin (Creuse).

La 1ère brigade, composées d’ouvriers de Moscou qui ont vécu enfants la révolution de 1905, qui ont affronté dans les luttes sociales et politiques le pouvoir tzariste les choses se passent autrement. Comme dans toute la Russie ils élisent un Soviet pour organiser et diriger leur action. Des noms sont parvenus jusqu’à nous. La diversité des origines montre que la volonté de changer est une réalité profonde dans tout l’ex empire.

Pendant leur temps libre les soldats participent aux travaux des champs qui battent leur plein à la grande satisfaction des paysans qui manquent de bras. Le gouvernement provisoire russe supporte de plus en plus mal cette résistance. Il fait pression sur l’état-major et le gouvernement français pour que ceux-ci en finissent avec cette rébellion qui, même très loin du pays est la démonstration de sa faiblesse. La 3ème brigade est évacuée vers Bordeaux, la Courtine vidée de ses habitants. A partir du 4 août le camp est encerclé, plus personne ne peut en sortir. L’armée française envoie 1.400 soldats d’infanterie, 3 batteries de canons de 75 sont positionnées et vont participer à ce blocus. Une brigade russe d’artillerie en transit en France est envoyée pour réduire les mutins.

Le 16 septembre le premier coup de canon retentit. La musique des soldats répond par la « Marseillaise » et le « Chant funèbre » de Chopin. A 14 heure le bombardement s’intensifie. Les mutins qui ont creusé des tranchés ripostent. Le 17 après la reprise des combats, une première reddition a lieu. Les combats vont durer jusqu’au 19 où les derniers combattants, écrasés sous le nombre et la puissance de feu de leur ennemi déposent les armes.

Combien de morts cette répression a-t-elle entraînés ? Le bilan officiel établi par les autorités françaises et russes fait état de 9 morts. Difficile à croire avec 800 coups de canon tirés contre les mutins. Une plaque à l’entrée du camp donne l’indication de 17 soldats russes anonymes qui sont enterrés dans le camp.

La répression.

C’est le gouvernement provisoire russe qui va décider du sort des mutins : 260 au total sont enfermés dans la forteresse de l’île d’Aix. Ce sont les membres du Soviet. D’autres, considérés comme « virulents » sont condamnés aux travaux forcés et déportés en Algérie. Le reste est transformé en travailleurs libres, encadrés par des sous-officiers et officiers russes et français et seront affectés à des travaux à l’arrière du front. Aucun ne retournera au combat.

La leçon de ce combat

On ne peut qu’admirer leur courage, leur conscience de classe forgée dans les luttes contre le capitalisme que celui-ci leur a fait payer au prix fort. La répression de la Courtine est à son échelle, un exemple de la lutte sans merci des capitalistes, contre le premier pays qui va, avec son Parti Communiste, avec Lénine, se lancer dans la construction d’une société nouvelle, le socialisme.

Dans leur livre « Héros ou mutins » (édition Galimard) E. Deroo et G. Gorokhoff font état de la correspondance d’un certain nombre de déportés en Algérie. Extrait de l’une d’entre elle :

« nous sommes comme des prisonniers parce que nous ne voulons pas nous soumettre à nos monarchistes et à Kornilov…parce que nous avons osés dire que nous étions des hommes et non du bétail que l’on vend pour de l’argent et dont l’existence est considérée comme un objet sans âme. Parce que nous voulons retourner dans notre patrie pour y combattre jusqu’à la dernière goutte de notre sang, la tyrannie et l’oppression ».

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