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comporte des caractères illisibles, cliquer sur ce lien COMMUNISTES N°532 Semaine du 30 octobre au 05 novembre 2017 02 novembre 2017 |
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Une vieille
idée remise au goût du jour |
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du capital Et 19 ème
congrès du Parti Communiste Chinois Et Mars 1918
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colonies ! Et Une vieille idée remise au goût du jour |
A l’occasion de son émission télé
du 15 octobre sur TF1, Macron à avancé l’idée d’un nouveau « pacte social »l
que « les Echos » (propriété de la 1ère fortune de France, B.
Arnault, 44,3 milliards d’euros) traduisent par ce titre « Macron veut
une reforme de relations salariés-entreprises ». Un peu d’histoire. L’industrialisation rapide de
l’Europe, des Etats-Unis au cours du XIX -ème siècle donne naissance à une
nouvelle classe sociale, la classe ouvrière, dépourvue de droits, exploitée
sans vergogne par le capitalisme naissant. Face à cette exploitation sans limite
révoltes et grèves se succèdent (en France 1848, Commune de Paris, grande
grève à Chicago et bien d’autres) avec dans le même temps l’influence
grandissante des idées de Marx et d’Engels sur la nécessité d’abolir le
capitalisme (la propriété privée des moyens de production et d’échange) pour
être remplacé par une société socialiste où ces moyens de production seront
propriété du peuple. Pour le capitalisme, il fallait
trouver au plus vite une réponse idéologique. Des intellectuels, des hommes
d’église vont en proposer une : l’association capital- travail qui atteindra
sa forme la plus achevée dans l’encyclique papale « Rérum Novarum »
(les Choses Nouvelles) publiée le 15 mai 1891. D’entrée l’encyclique condamne
le socialisme comme solution aux maux de la classe ouvrière dans la mesure où
celui-ci propose la fin de la propriété privée (sans préciser la quelle) ce
qui détruirait aussi la famille. L’encyclique appelle à « la
complémentarité entre le capital et le travail », fixe comme tâche au
patron de veiller à « l’intérêt spirituel » de l’ouvrier » à
lui « verser un juste salaire » (le montant n’est pas précisé) et à
créer des syndicats chrétiens pour porter ces idées dans la classe ouvrière. Tous les régimes les plus
réactionnaires qui ont existé depuis ont inclus cette idée dans leur
« politique sociale ». Citons l’Italie de Mussolini, le Portugal de
Salazar, et la « Charte du Travail » de Pétain, promulguée le 4
octobre 1941 en pleine occupation nazie de la France. La Charte exige «
l’entente entre les patrons et les ouvriers » pour « éviter la
lutte de classe », interdit la grève et les syndicats. (bien que ceux-ci
le soient depuis 1940). Dans « les Echos » du
19 octobre un économiste favori des plateaux TV, N. Bezou et une philosophe
J. de Funès écrivent : « L’intelligence artificielle ne tuera pas
l’entreprise, c’est-à-dire la libre association de capitaux et de personnel pour mener à bien un projet ». Et voilà une vieille idée remise au goût
du XXI ème siècle pour bloquer les luttes des salariés contre l’exploitation
capitaliste qui, elle, n’a pas changée depuis qu’elle existe. Avec une
hypocrisie supplémentaire celle de parler de « l’entreprise »,
entité neutre, alors que leurs prédécesseurs parlaient de
« patrons », de propriétaires privés des moyens de production. Ajoutons que depuis 1971
l’Europe en a fait son crédo social et que sous son égide la Confédération
européenne des syndicats et Busines Europe (patronat) se réunissent
régulièrement pour faire le point sur les exigences patronales et donner des
orientations à leurs adhérents pour aller dans ce sens. L’ensemble de la société au
service du capital. C’est bien cette « transformation de la
France » qu’exige le capitalisme que Macron , son gouvernement et
sa majorité parlementaire mettent en oeuvre. Après la casse du Code du
Travail, essentielle pour tenter d’affaiblir les luttes des salariés, c’est
l’éducation nationale qui est en cause « tous les enfants ne peuvent pas
aller à l’université » déclare le ministre de l’Education Nationale
tandis qu’il veut livrer l’apprentissage au seul patronat, la casse du
logement social, de la Sécurité Sociale pour ouvrir tout grand la porte aux
assurances, de l’hôpital, sans parler de la poursuite des cadeaux sociaux et
fiscaux au patronat. B. Lemaire ne dit pas autre
chose : « Ce quinquennat doit nous permettre de modifier la place
de l’entreprise dans la société et la place de l’Etat dans l’économie ».
Bercy (lire le pouvoir) lance le
chantier de sa future loi sur les entreprises. (Les Echos 23.10.2017). Elle est prévue pour le
printemps prochain. Elle sera préparée par six groupes de travail présidés
chacun par un chef d’entreprise et un parlementaire de « la République
en Marche » et des groupes de travail. (les syndicats ne seront pas
représentés en tant que tels). Commentaire « des Echos » :
« le futur projet de loi brasse très large et ressemble fort dans ses
thématiques à la loi Macron 2 » qui n’avait pas vu le jour lorsqu’il
était ministre de l’économie de Hollande. Le patronat balise le terrain. Sans attendre, le patronat est
d’accord. Dans sa conférence de presse du 18 octobre, Gattaz déclare « C’est
l’entrepreneur qui prend les risques, donc c’est lui qui décide. Une
entreprise n’appartient pas à ses salariés ». Il est pour que les
salariés donnent leur accord à leur propre exploitation, mais pas pour qu’ils
mettent leur nez dans les questions qui sont leurs préoccupations
premières : salaires, emploi, conditions de travail. Il n’est pas contre
l’intéressement ou la participation à condition « que cela soit
possible ». Ce qui rappelle furieusement la création du million
d’emplois promis en échange des 40 milliards par an que lui a versé Hollande
depuis 2014. Des syndicats favorables à cette
orientation. La CFDT, la CGC, la CFTC,
viennent de signer une tribune dans le journal « le Monde » pour
que soit inclus dans la future loi ce qu’ils appellent « la
codétermination », un rideau de fumée qui va dans le sens voulu par le
patronat et le pouvoir. S’agissant de la présence des salariés au Conseil
d’Administration de l’entreprise la mise en place de ceux-ci à partir de la
loi de 2013 sous Hollande est significative. Sur les 560 membre des CA du Cac
40, 52 (9%) sont des salariés. Leur présence ne change pas la
donne dans les décisions de l’entreprise. Ils ne sont que des alibis dans
l’exploitation capitaliste. Comme toujours une seule réponse
à ce nouveau danger : la lutte. La
lutte quotidienne dans l’entreprise pour les salaires, l’emploi, les
conditions de travail pour faire reculer les exigences du capital. Il a fallu
12 jours de grève aux éboueurs de Derichebourg à Marseille pour le maintien
d’une prime que leur patron voulait diminuer. La lutte politique pour en finir avec le
système capitaliste qui ne connaît qu’une logique, le profit, remplacé par un régime socialiste qui
mettra les richesses produites à la disposition de ses légitimes
propriétaires, les seuls producteurs de richesses : les travailleurs. Lire, enregistrer
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