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comporte des caractères illisibles, cliquer sur ce lien COMMUNISTES N°533 Semaine du 06 au 12 novembre 2017 06 novembre 2017 |
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Cette
rentrée scolaire révèle encore plus le
caractère de classe de l’Ecole |
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Lire Egalement pour servir les
besoins du capital Et Sélection à L’Université Et Enseignement Supérieur et Recherche Et 19 ème
congrès du Parti Communiste Chinois Et Mars
1918 : 7ème congrès du Parti Communiste Bolchevik |
C ontinuité, précarité et
autonomie Avec les cinq ans de Hollande, la moyenne
d’élèves par classe est plus élevée dans le pays qu’après les cinq ans de
Sarkozy. La formation a disparu et n’a pas été rétablie puisque les
professeurs stagiaires sont utilisés comme moyens d’enseignement à mi-temps. Dans le second degré
principalement se fait sentir la suppression des fameux « contrats
aidés ». C’est massivement que des surveillants ne sont pas réembauchés.
Dans pas mal de collège, cela rend impossible le fonctionnement de
l’établissement. Il y a eu des luttes notamment en Seine-Saint-Denis, qui ont
permis de limiter la casse. Ces personnels étant utiles au service public,
ils devraient être titularisés et non virés comme des malpropres. La précarité tient une place toujours plus grande dans
l’éducation nationale. La marque spécifique de la nouvelle équipe
gouvernementale se fait sentir. D’abord par le leitmotiv de
« l’autonomie », celle des chefs d’établissements et celle des
communes notamment. Le décret publié en juin ajoutant un chapitre à la
catastrophique réforme des rythmes s’il permet à certains enseignants de
« respirer un peu », à certains élèves d’être moins fatigués avec
le retour à la semaine de quatre jours, ne règle absolument pas la question
du rythme de l’enfant. Ce sont les Maires qui proposent ou non une
organisation nouvelle. Il est désormais possible que, dans une même commune,
deux écoles de même nature n’aient pas les mêmes horaires. Masquer l’échec scolaire en
utilisant le handicap et la psychologie Blanquer imprime sa
marque qui aggrave encore plus celle de Hollande. C’est l’idée que l’école
accueille le plus possible les élèves en situation de handicap. Faute de
moyens, d’accompagnateurs formés, l’inclusion est compliquée, on envoie
quasiment tous les enfants dans l’école ordinaire et on constate que ce
transfert des établissements spécialisés vers les structures classiques
s’accompagne d’une diminution notable des soins pour les enfants concernés.
C’est une vaste opération idéologique pour masquer le caractère social de
l’échec scolaire. Tous les dispositifs particuliers visant à combattre cet
échec (Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté RASED, Section
d'enseignement général et professionnel SEGPA notamment) sont dans le
collimateur. La difficulté scolaire, l’échec scolaire n’existent plus, il n’y
a plus que des troubles et ces troubles sont individuels. Donc les dispositifs
d’enseignement adapté n’ont plus d’utilité et, pour être sûr de les torpiller
on forme aux méthodes scientistes : les psychologues scolaires ne sont
plus chargés que de faire passer des tests et surtout pas d’entamer un bout
de chemin avec un enfant. On détruit
donc la formation des professionnels des Réseaux d'Aides Spécialisées aux
Elèves en Difficulté (RASED) pourtant essentiel pour en faire autre
chose : des « surveillants » d’élèves en difficulté. l'Ecole, un outil idéologique au service du
Capital Mais le lien profond
entre Peillon, Hamon, Najad Vallaud-Belkacem et Blanquer, c’est cette place
accordée dans la formation des enseignants et dans leur formatage. Blanquer
et ses amis penseurs de l’Institut Montaigne ou de l’association « Agir
pour l’école », sorte de fondation patronale, tentent de généraliser la
formation de déchiffreurs. Jules Ferry, en son temps, disait :
« Nous devons former les futurs ouvriers à lire le mode d’emploi de leur
machine, pas à lire "Les Misérables" ». Ce n’est même plus le cas aujourd’hui où
les exigences du patronat capitaliste sont de limiter la formation au strict
nécessaire pour permettre la mise en mouvement de l'appareil productif et des
services en ménageant un volant important de salariés peu ou pas formés. Et si l’on parlait des Cours
Préparatoires à 12 élèves On en arrive à
l’autre « grand événement » de cette rentrée, les fameux CP à
12. La réduction des effectifs en
classe, particulièrement en CP, correspond à une demande quasi unanime des
enseignants et est regardée dans le monde de la pédagogie comme un facteur
d’aide aux apprentissages. Il faut tout de même regarder la réalité de la
chose et les quelques hiatus voire l’écart entre l’annonce et la réalité. La
faisabilité est compliquée par des problèmes de locaux, qui ne risquent de se
résoudre, les municipalités se faisant couper les moyens depuis un moment, et
surtout par le fait que les moyens sont constants : il n’y a pas de
budget spécifique pour ces dédoublements. Alors, on s’arrête
aux seules écoles en Réseau d'Education Prioritaires+ (Ils représentent environ 15 %
des REP) et puis, selon la logique des vases communicants, on
prend les postes ailleurs. Les moyens ont été pris sur les postes
surnuméraires, les dotations de classes possibles (les réserves avant
septembre) et, surtout, sur les moyens de remplacement. Doter les CP des REP+
aux dépens des moyens de remplacement ne peut pas aller dans le bon sens,
c’est au mieux du replâtrage, au pire un mensonge : qui va remplacer les
enseignant-e-s de CP absents ? Bon an mal an, ces CP à 12 ou à 15 se
sont mis en place en REP+ à la rentrée. Evidemment l’effort fait sur les CP
peut conduire à « oublier » les effectifs des autres niveaux dans
ces écoles et, on peut imaginer la course à l’échalote pour savoir qui aura
les CP et qui devra conserver les CM2. Pour le ministre, il
faut aller vite, car « la lutte contre l’échec scolaire n’attend
pas ». L’objectif assigné est : 100 % de réussite au CP. C’est
l’occasion de se poser la question de l’utilité du dispositif ; car
enfin, que signifie donc « 100 % de réussite au CP » ? On sait
que le concept de réussite, très individuel, très aux dépens des autres
s’oppose à la promotion collective. Mais ce n’est pas une question de mot. En guise de conclusion Si l’on ne renverse
pas la table, si l’on ne bâtit pas, tous les jours, une autre école, ces CP à
12, même avec les meilleures volontés du monde, ne feront pas plus de
lecteurs qu’avant, mais moins. Cette rentrée 2017
révèle cependant un peu plus le visage de cette école. Aujourd’hui, il n’est
plus possible de ne pas voir les ravages que cause cette école. On ne peut
plus s’en accommoder, il faut
construire une école nouvelle, celle du développement de l'enfant dans
une autre société au service des travailleurs et non du capital. Lire,
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Lire Egalement Comité National du 23 Septembre 2017 - rapport Et Comité National du 23 septembre 2017 -
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