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COMMUNISTES |
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Hebdo |
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N°71 Semaine 18
au 24 août 2008 Caucase :
Une tension voulue, entretenue et
dangereuse pour la paix Les opérations militaires
engagées par le pouvoir géorgien, avec comme objectif de reprendre le
contrôle de l’Ossétie du Sud, ont été suivies par une vigoureuse riposte
russe et la débâcle de l’armée géorgienne. Cette situation fait monter d’un
cran la tension internationale et sert de prétexte à une militarisation
accrue dans les relations internationales. Rappelons que la
situation dans le Caucase est particulièrement complexe du point de vue des
peuples et des États qui le composent.Depuis le XIXéme siècle,
cette région est l’objet d’affrontements entre les puissances voisines
(Russie, Turquie, Perse) pour le contrôle de cette zone stratégique entre
l’Occident et l’Orient et celles qui
comme la Grande-Bretagne et les USA y ont cherché et y cherchent un
approvisionnement en pétrole. Cette zone est importante pour la production de
gaz et de pétrole autour de mer Caspienne et son transfert vers les zones de
consommation. L’existence de l’URSS
avait stabilisé la région, même si la question des nationalités y fût et
continue d’y être un problème récurrent. Depuis la destruction de l’URSS, les
États de la région, dont les directions politiques maffieuses jouent à fond
la carte du nationalisme pour asseoir leur pouvoir, tentent de se vendre à de
nouveaux protecteurs, en particulier l’Union Européenne et surtout les USA.
Dans ces conditions, la Russie qui voit l’arrivée de l’OTAN à ses marches (la Géorgie, comme l’Ukraine, est
candidate à l’adhésion à l’OTAN et des conseillers militaires US y sont déjà
présents) considère qu’il s’agit pour elle d’une question de sécurité vitale. Prenant prétexte que la
rupture des liens entre l’Ossétie du Sud (officiellement province de la
Géorgie comme l’Abkhazie) et la Géorgie ne saurait durer, la Géorgie a
attaqué l’Ossétie du Sud, bombardé sa capitale se livrant à un véritable
nettoyage ethnique. Rappelons tout de même que cette « dissidence »
dure depuis 1992 et que les Ossètes comme les Abkhazes ne se considèrent pas
comme géorgiens. De plus, la politique ultranationaliste des différents
gouvernements géorgiens ne les a guère incités au retour dans le giron de cet
État. Il ne fait aucun
doute que la direction géorgienne a mené cette attaque avec l’aval des USA et
quelle connaissait d’avance que cette agression susciterait une riposte de la
part de la Russie. Il s’agissait donc de mesurer le degré de riposte de la
Russie, d’accroître la tension pour
justifier et accélérer le processus d’intégration au dispositif
militaire US dans cette région. En observant les
réactions des États Européens les plus impliqués dans la nouvelle mise en
forme du dispositif militaire de l’OTAN, qu’il s’agisse des États Baltes
nouvellement intégrés à l’OTAN, de l’Ukraine candidate à l’adhésion, de la
Pologne comme terre d’accueil des missiles US, il est possible de mesurer que
le conflit caucasien sert aussi de justificatif à l’intégration poussée de
l’Europe à la stratégie militaire des USA, contre l’avis majoritaire des
peuples concernés. La médiation de la France, au nom de l’Europe, pour
faire cesser le conflit ne représente pas un écart par rapport à cette
stratégie. Elle cherche à internationaliser le règlement du conflit pour
donner une base juridique d’intervention des Occidentaux dans cette région
comme elle l’a expérimentée en ex-Yougoslavie. De ce point de vue, avec un
cynisme consommé, ceux qui ont poussé au démantèlement de la Yougoslavie et à
l’accession du Kosovo à l’indépendance refusent ce droit aux peuples Ossète
et Abkhaze au nom de l’intégrité des États dont ils ont critiqué la formation
et les frontières à l’époque soviétique. Au bilan, ce sont les
peuples qui souffrent et font les frais de ces affrontements inter
impérialistes pour le contrôle de ressources énergétiques, qui met en danger
la paix mondiale. Envoyer cet article à un(e) ami(e) http://www.sitecommunistes.org |