---

 

 

 

 

COMMUNISTES

 

Hebdo

 

---

 

 

 

Retour ACCUEIL

 

 

 

 

 

N°94 Semaine du 16 au 22 février 2009

Elections en Israël : à droite toute !!!

Les élections générales viennent d’avoir lieu en Israël. Comme l’ensemble des Révolutionnaires de la planète, nous n’attendions pas grand-chose de ces élections ; le moins qu’on puisse dire, c’est que nous sommes servis : sur le front de la démocratie et de l’Etat de droit, tout va bien !!!

 

Le parti travailliste : une déroute historique

Les hommes du grand capital ont réussi, une fois de plus, à tenir la question sociale en dehors du débat électoral, dans un pays où le chômage et le niveau de vie des couches populaires sont catastrophiques. Le Parti travailliste, membre de la coalition sortante, dont l’activité gouvernementale en faveur des salariés a été nulle, en a fait les frais, subissant une chute historique (13 élus contre 19 la fois précédente), à son plus bas niveau depuis la création de l’Etat d’Israël. Il y a belle lurette que personne ne croit plus au caractère progressiste de ceux qui avaient inventé, en leur temps, les kibboutz. La participation a avoisiné les 65 %  et  l’électorat traditionnel de ce parti, implanté parmi les classes moyennes chez les Séfarades a boudé les urnes. Le rôle du Parti travailliste dans un passé récent : contraindre les Palestiniens à une négociation et les obliger à accepter tous les desiderata sionistes est désormais terminé. De plus, il semble que le ministre de la défense sortant travailliste Ehud Barak, doive assumer l’échec politique du massacre de Gaza (le Hamas, est toujours vivant), comme son prédécesseur, travailliste également, Amir Peretz avait dû le faire pour celui de la guerre contre le Liban. Il ne fait pas bon être travailliste et commander aux destinées de l’armée sioniste, ces temps-ci…..

 

Le Likoud se rappelle à notre bon souvenir

Ce vieux parti de droite, fondé par Begin et Shamir, anciens chefs de l’Irgoun, organisation paramilitaire responsable du massacre de nombreux Palestiniens en 1948, notamment à Deir Yassin, s’est remis en selle. Il avait été balayé lors des précédentes élections, grâce à l’opération de Sharon, le créateur de Kadima. Certains le croyaient désormais rangé au magasin des accessoires ; il faut croire que le capital israélien et international en avait toujours besoin, puisqu’il prend la deuxième place avec 27 élus contre 12 dans le Parlement précédent.

 

Kadima est toujours là

     Le parti majoritaire, lors de la précédente législature, était dirigé par Ehud Olmert, le successeur de Sharon. Compromis dans des affaires d’argent très peu claires, celui-ci avait dû recourir à des élections anticipées. Sa remplaçante, Tzipi Livni, ne s’en est pas trop mal sortie avec 28 siège contre 29 la fois précédente. La pugnacité de l’ancienne ministre des affaires étrangères, son absence d’état d’âme face au massacre de Gaza et aux reproches des peuples du monde entier semblent avoir été plébiscitées.

Alors dirigeant du Likoud, Sharon, le boucher de Sabra et Chatila avait joué l’homme de la négociation et créé son propre parti, Kadima, actuellement au pouvoir.Il avait quitté le Likoud, entraîna ses proches et certains transfuges du Parti travailliste.

Sa divergence avec la majorité du Likoud était simple. Il acceptait de renoncer à une partie des territoires occupés, pour des raisons démographiques : comme l’a répété après lui son successeur Olmert, annexer tous les territoires serait risquer de se retrouver dans vingt ans moins nombreux que les Palestiniens, qui pourraient ne plus simplement exiger que le droit de vote… Pour cela, il a chassé le plus possible d’arabes israéliens, notamment à Jérusalem-est, leur retirant la nationalité, détruisant leurs maisons à coups de bulldozers.

     Aujourd’hui, plus personne à droite ne remet en cause la position de Sharon ; mais un autre moyen d’empêcher la progression démographique des Palestiniens semble aussi au goût du jour : les massacrer comme à Gaza. L’élimination totale du Hamas fait partie du programme de tous les partis sionistes.

 

L’extrême-droite sioniste continue de progresser

Les "nouveaux habitants", venus d’Europe de l’Est, semblent avoir choisi le parti Beiteinou, d’obédience fasciste, comme à l’habitude. Juste après la fin de l’URSS, ce sont des gens formés, qualifiés, qui ont débarqué sur la "terre promise", ils ont trouvé facilement du travail, ont été utilisés pour leurs capacités dans l’Etat sioniste, un nombre non négligeable ont rejoint les "colonies" juives sur le territoire palestinien. Mais, depuis une décennie, ce sont d’anciens citoyens de pays retournés au capitalisme, qui sont venus chercher une situation meilleure sur les bords du Jourdain, une sorte d’Eldorado mythique, et ils ont trouvé le chômage, la misère et des logements dans les endroits les plus exposés aux dégâts de la guerre.

     Comme ce fut le cas pour d’autres avant eux, le capital a réussi à détourner leur colère, contre les plus anciens occupants de cette terre, les Palestiniens. Beiteinou est une organisation totalement favorable, y compris dans les mots, à l’apartheid : les Israéliens chez eux, dans la plus grande partie du territoire et les Palestiniens entassés dans deux bouts de terres autour de Gaza et de Ramallah, des bantoustans soumis économiquement et militairement à Israël ; c'est-à-dire le développement séparé des races, cher aux dirigeants sud-africains d’avant Mandela.

     La progression de l’extrême-droite sioniste se confirme donc, avec 15 sièges contre 11 auparavant.

 

Rien de bon pour les Palestiniens et pour les peuples du monde

Les partis laïcs, les seuls non sionistes, inscrits à gauche, que l’on appelle là-bas les partis arabes avec quelque mépris ont obtenu 11 élus. Ils sont les seuls à œuvrer pour la dignité de la population la plus ancienne du pays, qu’elle soit arabe israélienne ou palestinienne. Au contraire, pour la plupart de celles et ceux qui ont choisi d’aller voter, la seule question en jeu était : « Qui sera le mieux capable d’écraser les Palestiniens ? ». 

     Le résultat est celui que l’on sait. Le seul programme commun des partis qui seront demain au pouvoir sera : combattre, humilier, écraser les Palestiniens. Seule la pression internationale, celle des peuples, pourra permettre de chasser Israël de tous les territoires qu’il occupe au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce résultat électoral confirme s’il le fallait, la justesse de la position de "Communistes" vis-à-vis de l’Etat colonisateur et raciste qu’est Israël : la rupture des relations diplomatiques.

     Pour terminer, s’agissant des électeurs israéliens, on peut rappeler la phrase de Marx : « Un peuple qui en opprime un autre n’est pas un peuple libre ».

 

Envoyer cet article à un(e) ami(e)

Haut de page

 

http://www.sitecommunistes.org