COMMUNISTES :
éducation : stages –
écoles
COURS N°1
L’EXPLOITATION CAPITALISTE
Introduction
Le capitalisme est un système
global : idéologique et politique, économique et social, judiciaire.
Le connaître pour mieux le
combattre est une nécessité.
Bref rappel du développement
de l’humanité.
A l’apparition de l’homme sur
la terre – résultat d’une longue évolution – celui-ci survit à l’intérieur de
petits groupes humains vivant de chasse et de cueillette. La répartition des
produits se fait sur la base de l’égalité entre tous les membres du groupe.
On lui donne le nom de
communisme primitif.
Avec le développement des
outils (en pierre puis en métal) le début de l’agriculture et de l’élevage, les
richesses produites deviennent supérieures aux besoins.
Ce surplus est confisqué par
un homme ou petit groupe d’hommes qui à partir de là domine, le plus souvent
par la force, le reste de la collectivité et l’exploite à son profit.
La
division de la société en classe et l’exploitation de l’homme par l’homme est
née.
Au fil du temps, elle prend
des formes diverses : maîtres et esclaves, féodalisme, capitalistes et
salariés.
Le capitalisme a donné un
formidable coup d’accélérateur aux forces productives et au développement de la
production non pas pour satisfaire les besoins des hommes mais dans un seul
but : le profit.
C’est la seule loi qu’il
connaisse et qu’il applique par l’exploitation des hommes et de la société.
En analysant la société
capitaliste qu’ils avaient sous les yeux, Marx et Engels écrivent en 1848 dans
le « Manifeste Communiste » :
« Tous les liens variés
qui unissent l’homme féodal à ses supérieurs naturels, elle (la bourgeoisie) les
a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d’autres liens, entre
l’homme et l’homme que le froid intérêt, les dures exigence du paiement
comptant… Elle a supprimé la dignité de l’individu simple valeur
d’échange… Elle a substitué l’unique et impitoyable liberté du commerce… Une
exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.»
Cette analyse reste non
seulement valable aujourd’hui mais elle est confirmée par la mondialisation
capitaliste, par les fusions d’entreprise et concentration.
Depuis capitalisme à conquis
des activités humaines qui échappaient à son contrôle, ou qui apparaissent avec
le développement des sciences et des techniques. Par exemple le sport, les
loisirs, l’achat et la vente de parties du corps humain, les modifications
génétiques.
1.Le capitalisme : une société marchande
Tout s’achète et tout se vend,
y compris les salariés sur le marché du travail.
Sur ce marché particulier, les
salariés ne vendent pas leur travail, mais leur force de travail.
Force de travail :
définition (Marx, Travail salarié et capital)
« L’ensemble des
facultés physiques et intellectuelles qui existent dans le corps de l’homme…et
qu’il doit mettre en en mouvement pour produire des choses utiles »
Le prix de la force de travail
est « déterminé par les frais de production, par le temps de travail qui
est nécessaire pour produire cette marchandise ». C’est à
dire « les frais qui sont nécessaire pour conserver l’ouvrier en tant
qu’ouvrier ».
Ainsi l’ouvrier vend
« librement » sa force de travail au capital qui l’achète
« librement ». C’est une marchandise, mais elle a une
particularité : elle produit plus de richesse qu’elle n’en consomme pour
se reproduire.
2.Le capitalisme, la division de la société en classes
« On appelle classe de
vaste groupe d’hommes qui se distinguent par la place qu’ils détiennent dans un
système de production sociale, par leur rapport aux moyens de production (la
plupart du temps, fixé et consacré par la loi) par leur rôle dans
l’organisation sociale du travail… Les classes sont des groupes d’hommes dont
l’un peut s’approprier le travail de l’autre par suite de la place différente
qu’ils détiennent dans un régime déterminé d’économie sociale (Lénine).
Il s’agit donc de savoir à qui
appartiennent les moyens de productions : la terre et le sous-sol, les
usines, les instruments de travail, les banques.
C’est le seul moyen de juger
une société. Lorsque les moyens de productions sont propriété privée alors que
la production est de plus en plus sociale, les rapports économiques sont
nécessairement des rapports d’exploitation, de domination.
Aujourd’hui, dans la société
capitaliste, l’ensemble des moyens de production, d’échange est aux mains de
quelques milliers de personnes.
En face, des milliards d’êtres
humains dépourvus de tout moyen de production sont contraints de se vendre
(quand ils trouvent acheteurs) pour vivre, voir survivre.
Entre ces deux classes il y a
un conflit permanent qui donnent naissance à une réalité : la lutte des
classes.
Naturellement il n’existe pas
deux classes pures.
Le capitalisme pénètre toutes
les sphères de l’économie, mais ne détruit pas entièrement les structures
économiques antérieures (paysannerie, artisanat, petit commerce). Il crée ou
développe de nouvelles couches (ingénieurs, cadres, techniciens, employés des
communications, services, enseignant, etc…) qui sont des salariés.
Nécessaire à la mise en œuvre
de la production, elles n’ont pas spontanément conscience de leur exploitation,
ce qui expliquent leur mouvement de balancier soit vers la classe ouvrière,
soit vers le capital en fonction des luttes et du rapport des forces du moment.
Pour ne pas aller à l’aventure
politique, les révolutionnaires gardent toujours en mémoire à la base de leur
analyse, que la lutte entre propriétaires des moyens de production et les
prolétaires, les salariés qui ne possèdent rien d’autre que leur force de
travail ne disparaît jamais.
C’est de ce point de vue que
les marxistes considèrent tous les phénomènes sociaux et politiques.
3.L’origine du profit capitaliste : la plus value.
La plus
value, le profit se réalisent dans la production des biens matériels et
uniquement là.
La propriété
privée des moyens de production en est la source.
Pour mettre
en œuvre ses moyens de productions le capital achète aux ouvriers leur seul
moyen d’existence, leur force de travail dont ils disposent librement pendant
un temps donné.
La force de
travail produit plus de richesses qu’elle n’en consomme pour sa reproduction.
Exemple :
<
Temps de travail :
8h.
>
__________________________________________________
< Paiement
du > < plus value :
5h.
>
renouvellement
de la force de
travail : 3h.
Marx considérait à son époque
que sur 8 heures de travail, 3 étaient nécessaire au paiement de la force de
travail. 5 représentaient la plus value qui reste propriété du capital.
Avec les progrès de la
productivité, le temps nécessaire au paiement de la force de travail a
considérablement diminué, d’où l’augmentation permanente du profit du
capitaliste.
Le paiement de la force de
travail n’est pas fixé une fois pour toute. Il est l’objet d’un affrontement
permanent entre ouvrier et capital, favorable à l’un ou à l’autre en fonction
du rapport des forces.
Lorsque la classe ouvrière
obtient par la lutte l’augmentation des salaires (direct et indirect),
la diminution du temps de travail sans perte de salaire, des acquis sociaux, la
plus value et les profits se réduisent.
A l’inverse, lorsque le
capital baisse les salaires (directs et indirects), augmente le temps de
travail et la productivité, la valeur de la force de travail diminue et la plus
value et les profits augmentent.
La lutte acharnée menée par le
capital depuis des années pour réduire, voir liquider s’il peut, la protection
sociale et le système de retraite en est l’exemple le plus actuel.
Naturellement la totalité de
la plus value ne reste pas aux mains du seul capitaliste qui l’obtient. Elle
sert à faire vivre l’ensemble du système, y comprit dans son aspect parasitaire
(appareil d’état répressif, gaspillage etc…).
De plus le capitalisme à mis en
place et perfectionne des mécanismes financiers qui lui permettent de récupérer
à son profit une partie de la force de travail qu’il a payé au salarié
(crédits, impôts, assurance, actions).
Le salaire
L’exploitation de l’esclave ou
du serf apparaissait comme évidente puisque la totalité ou la plus grande
partie des richesses étaient confisquées par le maître ou le seigneur.
Par contre dans l’exploitation
capitaliste, le salaire, masque cette exploitation et l’existence de la plus
value.
En effet, lorsque le salarié
s’absente de son travail, le salaire est réduit de ce temps d’absence. A
l’inverse lorsqu’il effectue des heures supplémentaires, celles-ci lui sont
payées en plus. Mais quelque soit le paiement du salaire la plus value existe.
Ce qui permet à Marx
d’écrire :
« En
prolongeant la journée de travail, le capitaliste pourra bien payer des
salaires plus élevés, il n’en abaisse pas moins la valeur du travail si
l’augmentation de salaire ne correspond pas à la quantité plus grande de
travail soutirée et du déclin plus rapide de la force de travail qui en
résultera » (Salaire, prix et profit).
4.L’objectif permanent du capitalisme : toujours plus de profits.
Le capitalisme national et
international est uni pour s’opposer par tous les moyens aux avancées sociales.
Il fait bloc contre la classe ouvrière et les peuples.
Il se livre à une lutte
féroce, impitoyable pour éliminer ses rivaux dans une branche donnée et pour
rester seul dans un pays, voire au monde dans un domaine particulier de la
production.
Dans le même temps, l’action
pour de meilleurs salaires, pour de nouveaux avantages sociaux conduit à
accroître sans cesse la partie du capital consacré aux moyens de production
avec comme conséquence la recherche permanente de la diminution de la
part consacrée au renouvellement de la force de travail.
Pour maintenir et augmenter
son profit, le capitalisme met en œuvre – avec le soutient des états et de
leurs appareils – une série de moyens.
Licenciement
et chômage de masse qui lui permet de peser sur les salaires
Délocalisation
vers les pays à bas salaires
Baisse,
suppression des cotisations patronales (santé, retraite) compensées par des
impôts ou taxes payées par les salariés (sur le budget 2003 du ministère du
travail, sur 32 milliards d’euros 17 sont consacrés à cette aide au patronat)
Il mène une intense bataille
idéologique. Pour justifier la désindustrialisation du pays il prend prétexte de
la concurrence internationale à laquelle il participe.
Dans le même temps il s’appuie
sur cette concurrence pour imposer aux salariés la baisse du coup de leur force
de travail, condition d’après lui pour garder l’emploi en France.
5.L’opposition irréductible entre le capital et le travail.
Apparaît de plus en plus la
contradiction entre la propriété privée des moyens de production, la
confiscation par une classe de l’essentiel des richesses produites et la masse
sans cesse grandissante de ceux qui sont dépourvus de ces moyens de production.
Le capitalisme fait chaque
jour la démonstration que son seul but est le profit et non pas la satisfaction
du besoin des hommes. Au contraire, il aggrave tous les maux dont souffre
l’humanité.
Depuis qu’il existe le
capitalisme a connu de nombreuses crises. Il a su les surmonter, tirant profit
de celle-ci pour se renforcer.
Il pratique la division
permanente de ses victimes : ouvriers entre eux, hommes - femmes,
immigrés, salariés contre chômeur, secteur privé contre secteur public. Il se
sert des conséquences de son exploitation pour diviser les peuples entre eux,
les jetant dans la guerre pour son plus grand profit.
Le capitalisme se moque des
condamnations morales dont il est l’objet. Il arrive même à les récupérer.
La seule chose qui
l’inquiète c’est l’union, le rassemblement de ses victimes sur une base
de classe, révolutionnaire, visant à l’abolition du capitalisme et son
remplacement par le socialisme.
6.Lutte économique et lutte politique.
Si les bases économiques du
socialisme existent, les idées et les luttes jouent un rôle déterminant pour le
changement de société. C’est noté ici pour mémoire et sera abordé dans les
autres cours.
***
L’étude des mécanismes de l’exploitation
capitaliste est ici abordée de manière schématique. Pour compléter l’exposé et
approfondir ces questions il est possible de se reporter à des lectures :
Le Manifeste Communiste / Marx- Engels
Travail,
salarié et capital / Marx
Notion de classe et rôle historique de la classe ouvrière / M. Thorez.
(page 1 à 19)
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