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LE SYNDICALISME FRANCAIS
I- Syndicalisme de collaboration de classe /
Syndicalisme de lutte de classe.
L’histoire
du syndicalisme se définit à travers l’affrontement entre deux concepts
fondamentalement opposés : le « syndicalisme de collaboration de
classe » ou « syndicalisme réformiste » et le
« syndicalisme de classe » ou « syndicalisme révolutionnaire ».
1) le syndicalisme réformiste (ou de collaboration de classe) est la forme la plus ancienne du syndicalisme. Dès après la révolution française et surtout au début du 18ème siècle, lors de la révolution industrielle, les salariés dont le nombre grandit vite, vont tenter de se regrouper pour pouvoir se défendre contre le patronat qui lui aussi, se développe. Des luttes très importantes ont lieu dont la plus marquante est la « révolte des canuts » lyonnais où 40.000 ouvriers du textile cessent le travail en novembre – décembre 1831 pour faire respecter le tarif minimal qu’ils venaient d’obtenir. Ils seront écrasés par l’armée.
*
Il faudra attendre 1884, après la
commune de Paris (1871), pour que la législation française autorise la création
de syndicats professionnels de salariés.
*
Pendant toute cette période où les luttes vont en se développant, les
travailleurs luttent contre l’exploitation capitaliste pour vendre leur force
de travail à un prix qui leur permette de vivre. (« Vivre en travaillant
ou mourir en combattant » est la devise des canuts).
2) Le syndicalisme révolutionnaire (ou de lutte de classe). L’affrontement
de la conception marxiste et de la conception réformiste traverse toute
l’histoire de la CGT. Bref rappel des grandes étapes de ce combat :
* 1848, dans le « Manifeste» K. MARX et F. ENGELS montrent que la
société moderne se ramène à deux classes fondamentales irréductiblement
opposées : les travailleurs et les capitalistes. (cours
N°1). Ils en déduisent la nécessité de combattre le capitalisme jusqu’à le
faire disparaître. L’influence du marxisme sera profonde mais touchera
seulement une avant-garde limitée.
* 1895 : naissance de la CGT qui
inscrit en tête de ses statuts « la suppression du patronat ».
La
CGT n’en devient pas pour autant un syndicat de classe. Le réformisme y occupe
des positions dominantes très fortes.
*
1914-1918 va révéler la faiblesse de
son idéologie et de ses pratiques, en particulier celle de son groupe dirigeant
qui soutient la bourgeoisie capitaliste pendant toute la guerre. C’est
« l’union sacrée ». Seule une minorité s’en distingue, combat le
groupe dirigeant et lutte contre la guerre dans des conditions extrêmement
dures.
*
La révolution d’octobre en1917 puis la
création de l’Union Soviétique, celle de la « troisième Internationale
Communiste » en 1920 (voir Cours N°2 et 3), auront de fortes répercussions dans la CGT. Les syndicalistes
« révolutionnaires » progressent beaucoup mais restent cependant
minoritaires.
* Au congrès de LILLE, en 1921, nouveaux
progrès des révolutionnaires. La direction réformiste de la CGT décide la
scission.
* En 1922 les révolutionnaires prennent
acte de ce fait et créent la CGTU (CGT Unitaire). Majoritaires, ils en
partagent la direction avec d’autres courants ( anarcho-syndicalistes
en particulier).
* En 1936, avec le Front populaire,
réformistes et révolutionnaires se retrouvent dans un seul syndicat : la
CGT
* 1940, 1943, 1947… Scission,
réunification, nouvelle scission avec la création de FO en 1947. L’affrontement
réformistes /révolutionnaires qui n’a jamais cessé se poursuit aujourd’hui.
* D’autres syndicats ont été créés :
la CFTC puis la CFDT, les syndicats de cadres (CGE), des syndicats autonomes,
la FEN, la FSU etc… Tous d’orientation réformiste, ils sont tous dirigés par
des réformistes et leurs positions sont inévitablement réformistes. Tous ont
été créés pour combattre le syndicat de lutte de classe.
*
Pour le syndicat de classe la finalité du mouvement syndical c’est la
libération de la classe ouvrière de l’exploitation capitaliste par
l’appropriation collective des grands moyens de production
* Le patronat a
aussitôt compris que pour obtenir la « paix sociale » il lui fallait
abattre le syndicat de classe ou, ce qui revient au même, faire qu’il devienne
un syndicat réformiste.
* L’objectif actuel du patronat et des
gouvernements, c’est d’organiser l’ensemble du syndicalisme français autour
d’un pôle syndical social-démocrate. Depuis plusieurs années nous
constatons une dérive de plus en plus marquée du syndicalisme français dans
cette voie.
* En Europe, les centrales syndicales sont
membres de la CES dont le but est d’intégrer le syndicalisme aux objectifs
du capital. Un secrétaire de la CGT est secrétaire adjoint de la CES. Dans la
communauté Européenne la plupart des organisations syndicales sont membres des
partis sociaux –démocrates. Des « pactes sociaux » sont conçus pour
associer les syndicats au recul du pouvoir d’achat des salaires et à
l’abaissement du prix de la force de travail. Internationalisme, oui, sur une base de classe (cours N°3).
* Participent à ces opérations les partis
de la droite et de l’extrême -droite, de la gauche, d’autres organisations
politiques, les responsables des organisations syndicales françaises
réformistes, les dirigeants de la CES (Confédération Européenne des Syndicats)…
D’autres organisations créées par le capital international, comme la Banque
Mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI), l’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC)… y participent également.
*
Aujourd’hui en France, le syndicalisme
de classe connaît de très graves difficultés.
* Tous les
autres syndicats pratiquent depuis toujours la collaboration de classe. Leur
dérive s’est encore très fortement accentuée (voir CFDT).
* Dans la CGT
les réformistes occupent aujourd’hui la plupart des positions dominantes :
la direction confédérale, la grande majorité des fédérations, des Unions
régionales etc… L’arrivée de
dirigeants et adhérents CFDT dans la CGT va accentuer cette domination
réformiste.
L’antagonisme
capital-travail est de plus en plus ignoré et remplacé par la collaboration de
classe. La recherche d’objectifs communs avec le capital et les gouvernements
remplace la lutte. Exemple : les « négociations » avec
l’adversaire et derrière le dos des travailleurs pour attaquer les retraites, pour réformer » la Sécurité
Sociale etc… etc…
*
Depuis de nombreuses années le réformisme a fortement progressé au sein de la
CGT.
* La transformation du PCF en parti
réformiste, a eu une incidence lourde sur la dérive de la CGT.
*
Les réformistes ont mis à profit la
disparition de l’URSS pour combattre le syndicalisme de classe et développer leur influence dans
la CGT. Il y a la bourgeoisie et tous les réformistes de droite. Il y a les
réformistes de gauche qui s’organisent
de plus en plus dans la CGT pour
occuper des postes dirigeants. Ils dirigent des syndicats FO, FSU, ils ont
créé Sud… Sous leurs formules ultra-gauche on retrouve
la collaboration de classe mise au goût du jour.
*
Quand le mouvement révolutionnaire
recule, le rôle et la place des révolutionnaires dans le syndicat reculent
aussi.
V- Lutter.
* Prendre toute
la mesure des graves dangers qui menacent la CGT. Sa direction participe avec
tous les réformistes au recul de la conscience de classe des salariés et des
syndiqués CGT.
* En même
temps, des forces importantes agissent. Partout des syndiqués, des responsables
syndicaux à tous les niveaux ne sont pas disposés à accepter cela. Nombreux
sont les membres de la CGT qui ressentent le besoin de conserver et de
développer le syndicalisme de classe. Avec eux, des centaines de milliers de
salariés luttent contre le capital. C’est
sur tous ceux là que le syndicalisme révolutionnaire doit s’appuyer, pour que
grandisse l’exigence d’un syndicalisme de classe. Son existence dépend d’abord
du poids que pèseront les syndiqués et les travailleurs.
C’est vers eux que nous nous tournons parce que c’est d’eux
que dépend l’issue de ce combat qui doit absolument s’appuyer sur la réalité
que vivent les salariés.
C’est pourquoi il est
indispensable :
* D’établir
avec eux leur programme revendicatif : salaires, retraites, indemnités,
Sécurité Sociale, droit au travail, conventions collectives et statuts…
* D’agir avec
eux, d’impulser l’action pour
défendre leurs revendications
* En un mot, de
développer l’activité syndicale de masse.
* D’agir pour
que l’exigence des syndiqués et des salariés grandissent
pour que la CGT soit un syndicat au service des travailleurs.
* C’est un combat très long qui est engagé.
Menons-le sans faiblesse et sans fébrilité.
Lecture :
-le document joint (cours N° 4 (supplément) :
le syndicalisme de l’origine à nos jours
-le document du Comité
National : syndicalisme et lutte de classe
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pages) .
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