Journal N° 112 d'octobre 2014

« Si nous continuons indéfiniment à défendre ceux qui ont un emploi, ça n’est pas comme ça que nous mènerons ce pays bien loin » a lancé E. MACRON devant le congrès des experts comptables. Il a ajouté que « des précisions seront apportées dans les prochaines semaines, la situation économique l’impose ».

Vous lirez dans ce numéro, un exemple de ce que « la situation économique impose » selon Macron aux propriétaires capitalistes de Renault-Trucks qui envisagent de faire varier la semaine de travail de 42 heures à…22 heures selon, disent-ils « la charge de travail ».

La situation est grave, les grands groupes capitalistes et les gouvernements à leur solde veulent aller beaucoup plus loin. Pour y parvenir ils s’appuient sur les dirigeants socialistes qui sont aujourd’hui à leur service. UMP, PS, FN, ils sont tous au service du capital, même s’ils jurent le contraire. Les capitalistes comptent aussi sur l’aide permanente que les dirigeants de la CFDT leur apportent, refusant toute action d’envergure souvent secondés par leurs homologues des autres confédérations syndicales y compris de la CGT.

Dans ce même numéro vous pourrez vous documenter sur l’alternative politique que notre parti propose. Quelle alternative ? Avec quels moyens ? Comment y parvenir. Pour que les choses changent, il faut en finir avec ces grands groupes capitalistes et tous ceux qui les servent.

Ces questions seront largement débattues pendant les 2 jours de notre prochain congrès.

La rédaction

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Les responsables de la régression

imposée au peuple

La concurrence capitaliste à l’échelle mondiale est féroce.

Partout c’est la course à la « réduction du coût du travail » avec tout ce que cela comporte.

Le gouvernement socialiste répète que la France doit impérativement réduire sa dette sinon la Commission Européenne va refuser notre budget 2015.

Leur Europe c’est quoi ? C’est un ensemble d’Etats capitalistes, créé pour défendre les intérêts capitalistes. Leur credo c’est : Tout pour l’entreprise capitaliste, tout pour la compétitivité capitaliste.

Les peuples paient la note

Bruxelles annonce qu’ « un nouveau ralentissement de la croissance affecte de nombreux pays européens y compris l’Allemagne ».

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Quelle alternative

Au lieu de la politique d’austérité, de la casse des droits, des reculs permanents dans tous les domaines pour le peuple,

Nous affirmons qu’on peut :

*Développer une grande politique d’investissements dans tous les domaines et créer des millions d’emplois, en premier dans l’industrie essentielle à l’économie du pays

*Porter le SMIC à 1800 euros nets mensuels

*Augmenter tous les salaires, pensions, indemnités

*Combler le déficit de la Sécurité Sociale, assurer le droit à la santé pour tous

*revenir au droit à la retraite à 60 ans au bout de 37ans ½ de cotisations

*Développer un grand service public d’enseignement et de formation, de recherche dans tous les domaines.

*Construire immédiatement 600.000 logements sociaux urgents

C’est de cette façon que la croissance

de la France repartira à la hausse

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Avec quels moyens ?

Hollande dit : la France est endettée, le seul moyen est de réduire les dépenses publiques et sociales (21 milliards d’euros dans le budget 2015, 3,2 milliards sur la Sécurité Sociale…). C’est faux.

Il y a de l’argent, beaucoup d’argent

*Chaque année, 220 milliards de cadeaux sont offerts par le gouvernement aux entreprises : 30 milliards rien que pour les cotisations sociales employeurs. Dégrèvements d’impôts. Suppressions de taxes diverses dont la taxe professionnelle.

* En 2014 : 20 milliards de plus au titre du CICE (Crédit Impôt Compétitivité Entreprises) qui sert à accroître les « résultats des entreprises », écrit le journal « Le Parisien » mais pas pour créer des emplois.

* 40 milliards de plus aux entreprises au titre du « Pacte de responsabilités » qui servent aussi uniquement à augmenter leurs profits.

*La fraude sur les cotisations sociales non recouvrées auprès des employeurs est cette année de 24 milliards

*La fraude fiscale annuelle est officiellement de 80 milliards

*Des grandes entreprises multinationales utilisent les lois actuelles pour ne pas payer d’impôts. Par exemple TOTAL qui a fait en 2013 13,5 milliards de profits, ne paie pas d’impôt en France !

*La richesse produite en France (la production de biens et de services) par le travail des salariés est de 1.700 milliards d’euros.

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Où vont ces milliards

Ils sont confisqués par le capital

qui se les approprie avec l’appui du gouvernement (cadeaux divers, blocage des salaires, réductions massives d’emplois, délocalisations…)

-En 2013 les actionnaires des entreprises du CAC40 ont touché à eux seuls 39,2 milliards d’euros. Rien qu’au 1^er semestre 2014 les entreprises ont déjà fait 31,4 milliards de profits.

-En 2008 après l’éclatement de la crise actuelle du capitalisme, les Etats de l’Union Européenne ont trouvé immédiatement 750 milliards d’euros pour aider les banques

*Drones, sous-marins nucléaires, moyens de cyber attaques etc. les moyens de guerre engloutissent des dizaines de milliards. La guerre en Centrafrique a coûté 1,25 milliard en 2013, la guerre au Mali 2,7 millions par jour. La nouvelle guerre en Irak a déjà coûté 1,5 milliard.

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Pour récupérer ces milliards :

*Il faut faire payer aux entreprises capitalistes les milliards qu’elles empochent: les cotisations sociales employeurs – les impôts – En finir avec la fraude instituée par les gouvernements etc.

Depuis 1986 les gouvernements qui se sont succédés ont privatisé l’essentiel des grands groupes nationalisés en 1945 : Alstom – la SNECMA- Renault – TOTAL- Gaz de France- Péchiney – Usinor- Thomson -Les Télécom- La Poste – Air France – les Autoroutes – Le Crédit Lyonnais- Suez – Le Crédit de France- Paribas- Areva a ouvert son capital…

Il faut stopper les privatisations en cours que le gouvernement socialiste accélère: la SNCF – l’EDF. Cette politique mène à la privatisation de la Sécurité Sociale, des Universités, etc. Le gouvernement va offrir au privé cette année 5 à 10 milliards des parts qu’il possède dans des entreprises comme EADS ou le marché de Rungis.

En 2013 J. Marc Ayrault avait déjà ouvert au privé le capital de Safran et de EADS.

Il faut redonner au peuple, la propriété des grands moyens de production et de la finance ainsi que leur gestion. Il faut Nationaliser les grandes entreprises décisives pour notre économie mais en même temps il faut assurer leur gestion par les travailleurs.

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CETTE ALTERNATIVE

COMMENT L’IMPOSER ?

Un seul moyen, la lutte.

La lutte tous ensemble, unis, partout, chaque jour pour faire reculer les coups du capital et du gouvernement, pour l’emploi, les salaires… pour imposer les revendications. La lutte politique pour imposer un véritable changement de politique.

La lutte contre le capitalisme, clairement et sans aucune ambiguïté.

Le peuple uni, représente une force considérable. Sans attendre, unissons-nous, rassemblons-nous, bousculons les résistances à l’action.

C’est à cela que vous appelle notre parti.

C’est pour cela qu’il existe.

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Renault Trucks : Le transport un enjeu national

Blainville sur Orne ( banlieue de Caen), Vénissieux (banlieue de Lyon), Bourg en Bresse, Limoges… le groupe Renault-Trucks qui fabrique des poids lourds, compte encore 8.900 emplois en France. Encore parce qu’un plan de 1.300 suppressions est en cours de finalisation.

Renault Trucks va verser aux actionnaires, au titre de l’année 2013 la somme de 700 millions d’euros de dividendes, soit le double des résultats du groupe ! C’est une fois ½ la valeur totale de la masse salariale annuelle des 9 000 salariés de Renault Trucks dans son ensemble.

Il y a donc de l’argent pour

investir, pour les salaires, pour l’emploi, les conditions de travail….

Des milliers d’ouvriers, techniciens et cadres de Renault Trucks refusent de se plier aux exigences dictées par Volvo, qui demande une augmentation de ses dividendes ! Les augmentations générales de salaires du personnel restent en dessous de l’inflation depuis 4 ans !

Les salariés agissent

Plus de 1 200 ingénieurs, cadres, techniciens et ouvriers refusent le plan de licenciement de près de 1 300 salariés en CDI ou prestataires et se sont engagés dans l’action.

Plus de 2 500 pétitions sont recueillies en quelques jours pour exiger des investissements qui permettent de répondre aux besoins du pays en matière de transports de biens et la négociation d’une préretraite ouverte à toutes les catégories de salariés avec des embauches à la clé.

Sur le site de Bourg en Bresse (Ain), des centaines d’ouvriers refusent de travailler les vendredis pour protester contre la perte de 10 % de leurs revenus du fait du changement des horaires de travail. Pour une majorité des salariés, le salaire de base hors prime d’ancienneté sera équivalent au SMIC.

Le temps consacré à la formation diminue d’année en année (moyenne en 2011 : 24,5 heures/salarié et en 2014 : 18,6 heures/salarié).

Depuis la mise en œuvre du plan de licenciement les conditions de travail et la santé des salariés se sont dégradées. Au moins 2 cas de suicide de salariés ont été relevés, de nombreux cas de personnel en souffrance font l’objet d’arrêts de travail.

Le Gouvernement et les syndicats signataires sont complices et

responsables de cette situation.

Alors que Renault Trucks est le seul concepteur et constructeur de véhicules industriels en France, le Gouvernement a autorisé le groupe Renault à céder toutes les parts qui lui restaient à Volvo. C’est le signal qu’attendait le Groupe suédois pour opérer la saignée en France: main basse sur les finances, récupération de tous les brevets et biens appartenant à Renault Trucks, récupération de son fichier clients et concurrence directement sur son marché. La marque Renault Trucks serait cantonnée à l’Europe du Sud…

C’est l’annualisation du temps de travail, le travail à la carte qu’ils vont ainsi mettre en œuvre si les salariés n’y font pas barrage.

L’ANI (Accord National Interprofessionnel) a été cosigné par les organisations patronales, la CFDT, la CGC, la CFTC et transposé dans la loi par le gouvernement. Seule la CGT a voté contre cet « accord ».

Que dit la Direction du groupe

« Permettre aux usines européennes d’avoir un même niveau de flexibilité,

Respect du délai client et absorption des aléas fournisseurs,

Satisfaction des fluctuations de volumes et stabilité des cadences, performance économique.

Disposer de règles claires, d’outils simples et de mode de gestion facilités etc.

Avec l’organisation du travail prévue par la direction, voici le futur scénario:

Quand il y a une charge de travail importante en été, les semaines peuvent atteindre 42h. Quand il y a une charge de travail moindre en hiver, les semaines peuvent descendre jusqu’à 22h. Des calculs ont même été faits sur le coût de production entre l’été et l’hiver (neige, chauffage des bâtiments…).

Le temps de travail deviendra le temps réel d’activité, ainsi, si les aléas de la production voient un arrêt d’une heure dans la journée celle-ci sera rallongée d’une heure. Sur les problèmes de rupture d’approvisionnement fournisseurs… cela a déjà commencé, on peut lire : « il y aura une information au CE tous les matins et un numéro vert auquel les salariés devront téléphoner tous les jours pour savoir s’ils travaillent le lendemain »

Un enjeu national pour

aujourd’hui et pour demain :

De 3 à 5 emplois en sous-traitance dépendent directement ou indirectement de 1 emploi en CDI chez Renault Trucks.

L’enjeu que représente le transport de biens et matériels pour l’avenir de l’industrie et des services, le besoin de matériels propres et sécurisés, les enjeux écologiques ne peuvent être abandonnés à des financiers dont le seul objectif est de valoriser leurs capitaux. Nous ne demandons pas une meilleure répartition des richesses entre le capital et le travail, nous revendiquons la nationalisation et sa gestion par le peuple, nous revendiquons l’expropriation des actionnaires.

COMMUNISTES est le seul parti politique qui se bat pour construction d’une société socialiste débarrassée du capitalisme. Il est le seul à proposer une alternative crédible dès aujourd’hui pour changer de politique, à appeler à l’union pour faire grandir partout la lutte anticapitaliste.

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