Journal N° 17 de janvier 2001
SOMMAIRE
EXIGEONS UNE AUTRE POLITIQUE (Editorial)
Intervention de Rolande PERLICAN
« Communistes » édite une brochure
Le MEDEF veut privatiser la SECU
Total-Fina-Elf : TOTAL CONTRE L’EMPLOI
Recommander ce journal à un (e) ami (e)
et “ COMMUNISTES ”
Prn :us n’avons rien à voir
avec le PCF qui, lui, a abandonné les valeurs communistes pour lesquelles nous
luttons.n’avons rien à voir avec le PCF qui, lui, a abandonné les valeurs
communistes pour lesquelles nous luttons.
EXIGEONS
UNE
AUTRE POLITIQUE
A entendre CHIRAC l’année 2001 doit être utile. Utile
à qui ? A entendre JOSPIN le bilan de la gauche plurielle est bon. Bon pour qui
?
Sûrement pas pour notre peuple. Le pouvoir d’achat a
baissé, les licenciements continuent et le chômage augmente quoiqu’en disent
les statistiques officielles, la précarisation s’étend, le travail de nuit des
femmes est instauré…Il y a plus de 8 millions de pauvres en France, soit 1 personne
sur 7, annonce le Bureau International du travail. Ils sont combien dans les
quartiers populaires ? 1 jeune sur 5 de moins de 24 ans ne trouve pas de
travail. Ils sont combien dans les banlieues ouvrières ?
« Bénéfices formidables…2000 c’est l’euphorie… » s’est
réjouie la presse. Au 1er semestre 2000, les grands groupes capitalistes
ont déclaré autant de profits que pendant toute
l’année 99. La fortune
personnelle de Mme BETTANCOURT, patronne
de l’OREAL, est de 127 milliards de F.
De quoi acheter 127.000 appartements au prix de 1
million chacun, de quoi loger 400.000 personnes. Quelle indécence devant tant
de difficultés pour le plus grand nombre !
Cette politique c’est celle que font la droite et la
gauche plurielle. Le MEDEF s’en réjouit et obtient toujours plus.
Rien de tout cela n’est fatal. Les moyens financiers
existent avec ces énormes profits capitalistes et ces fortunes colossales. On
peut satisfaire les revendications, améliorer la qualité de la vie et faire
reculer le chômage. Encore faut-il avoir la volonté de le faire en s’attaquant
aux privilèges.
Seule l’action peut faire bouger les choses et changer
le rapport des forces. Les travailleurs et les sans emplois sont le nombre.
Ensemble ils représentent une force considérable et ils ont les moyens de
vaincre.
Rassemblons nous pour exiger une autre politique .
C’est ce que propose « COMMUNISTES ».
35 camarades sont intervenus. Trois idées forces sont
revenues dans les interventions :
1 -Nous avons eu raison de créer « Communistes » pour
répondre au besoin des travailleurs d'avoir une organisation de classe.
2-Notre organisation est active. On commence déjà à
mesurer son utilité sur le terrain
3-Continuons à la développer partout.
Cela fait 7 mois que nous avons pris la décision de
créer « COMMUNISTES » a d'abord rappelé Jean LOPEZ, de l'Hérault, qui présidait
...II fallait continuer le combat pour l'existence d'une organisation
révolutionnaire en France...Nous avons engagé ce combat, la situation politique
nous confirme qu'il est nécessaire.
... un premier bilan de notre activité nous confirme
les possibilités et nous encourage à continuer dans cette voie... Notre
activité répond donc à un besoin pour tous ceux qui subissent la politique
actuelle.
... Nous allons aujourd'hui échanger nos expériences,
nos points de vue, nos idées, nos difficultés aussi, dans l'objectif d'un développement
et d'un renforcement plus large, plus rapide de notre organisation.
...Nous vous proposons de faire de 2001 une année de
grand cru de notre implantation et de renforcement en adhérents. C'est indispensable
pour que « COMMUNISTES » pèse dans la vie politique, aide au rassemblement le
plus large contre le capital, donne des perspectives aux luttes.
« Le capital accélère son offensive ...Le MEDEF vise à
se débarrasser du droit social, do code du travail ; il se met aux normes de
l'Europe capitaliste, il vise à intégrer tous les syndicats à ses objectifs.
C'est ce qu'il appelle la « refondation sociale »...Le gouvernement de la
Gauche plurielle travaille dans le même sens ».
Après avoir caractérisé ainsi la situation
politique, Rolande Perlican a introduit la discussion en poursuivant :
...Le sommet de NICE a donné des moyens
supplémentaires à l'Europe capitaliste : renforcement des institutions,
accélération de l'élargissement JOSPIN et CHIRAC agissent ensemble en ce sens.
Il faut lutter contre, résolument contre cette Europe là.
...Droite et gauche plurielle sont d'accord sur toutes
les grandes questions. Plus leur politique est la même sur le fond et plus ils
cherchent à se différencier artificiellement....
Nous avons élargi la diffusion de notre journal «
Communistes » qui est expédié dans 89 départements. Des milliers d'exemplaires
sont distribués dans un nombre d'entreprises qui grandit rapidement.
...Des bulletins départementaux, locaux, intitulés
également « Communistes » commencent aussi à paraître.
Mais c'est dans le développement de notre organisation
que les progrès ont été les plus nets.
La vie publique de « Communistes » grandit :
rencontres, contacts divers, diffusion de matériel de propagande... Des
collectifs se sont mis en place qui assument la responsabilité d'animer le
fonctionnement de « Communistes » an niveau du département, d'une entreprise,
d'une localité.
Une remarque encourageante : partout où le contact
existe entre les militants de « Communistes » et leurs collègues de travail ou
les gens de leur quartier, la discussion politique est possible et de premières
adhésions sont faites.
... « Communistes » s'implante sur la base de la lutte
de classes, là où l'affrontement est le plus fort, à partir des grandes
questions qui en découlent...
Les bases de notre développement sont là :
avoir une analyse de classe, nous dissocier du
consensus général, nous différencier de la Gauche plurielle et de la Droite.
...Le rassemblement le plus large est indispensable
pour faire reculer le patronat. Il doit se réaliser et grandir sur une base
politique claire. Le développement de notre activité y contribuera. « Communistes »
ne veut pas être un groupuscule de plus, isolé du monde réel.
...Construire une organisation révolutionnaire, c'est
antre chose que de contester, plus ou moins franchement d'ailleurs, dans le
P CF.... Nous menons un combat difficile, mais nos
résultats sont encourageants.
Faisons de 2GG1 l'année d'implantation et de
renforcement.
... « Communistes » est une organisation encore Jeune,
mais nous avons maintenant le moyen politique de passer au stade supérieur.
Le courant passe entre ceux qui recherchent une issue
véritable à la situation actuelle et notre organisation...
Nous avancerons les uns et les autres de façon
différente et inégale.
C'est normal, quand on connaît les différences, à ce
stade de notre développement, qui existe entre tel ou tel département.
... Nous avons dit à juste titre en créant «
Communistes » il y a 7 mois : « il s'agit d'une construction progressive que
nous
voulons construire ensemble en partant du terrain ».
Nous construisons ensemble. Notre organisation existe,
vit, bouge....
« L'offensive du MEDEF est d'envergure. Il explique
qu'il est pour le changement de société, mais quel changement ? Il s'attaque à
toutes les conquêtes sociales, c'est le but de sa « refondation sociale », et
il est aidé par le gouvernement de la Gauche Plurielle »...
«L'exploitation des travailleurs est féroce. La
précarité monte, les conditions de travail s'aggravent»...
« Si « Communistes » se développe c'est parce que nous sommes les seuls sur le terrain politique a être résolument opposés au capital et au gouvernement qui lui ouvre la voie »... « Notre démarche est d'expliquer qu'il faut faire autre chose que la politique actuelle, que c'est possible, qu'on peut lutter »... « Communistes » pour nous c'est une chance »... « Quand on est sur le terrain aujourd'hui, on ne peut pas faire autrement que de venir à « Communistes »...
« Ces dernières semaines on a pu voir que les travailleurs dans les entreprises
perçoivent notre message...» « Nous avons fait des adhésions ». « Des jeunes
ont adhéré… C'est le moment de s'adresser à eux et de les rencontrer ».
« Nous devons être utiles sur le terrain et donner des
réponses politiques de fond »... « On a besoin d'intervenir dans la bataille
d'idées»...
« A Plaisir dans les Yvelines, on a distribué 6.000
tracts, nous avons été bien reçus car notre tract répondait aux préoccupations
des gens... Tout ce qu'on fait suscite beaucoup d'intérêt ».
« Nous avons créé un groupe « Université-Recherche ».
Les 2 premiers numéros de « Communistes Université-Recherche »ont été
diffusés»...
« COMMUNISTES
»
édite une
brochure
Quelle organisation sommes nous en train de construire
?
Quelles sont nos revendications ? Quelle politique
voulons- nous ? Est-ce possible dans la France d'aujourd'hui ? Comment et avec
qui comptons nous la mettre en œuvre ?
Dans la brochure qui paraîtra le mois prochain, nous
voulons répondre à ces questions et à d'autres. Nous souhaitons vous faire
connaître notre point de vue sur ta lutte qui se mène dans notre pays mais
aussi en Europe et dans le monde.
Cène brochure est le fruit du travail de nombreux
camarades. A notre tour nous serons heureux de connaître votre opinion, et
d'engager avec vous un dialogue qui sera fructueux, nous en sommes certains.
Commandez le nombre de brochures que vous souhaitez à
Robert VEYRIER 4 rue des Princes 92100 BOULOGNE
A NOTER :
GARD : réunion des adhérents le 19 janvier
MORBIHAN : Assemblée départementale le 20 janvier
CALVADOS : inauguration du local départemental le 16
février
ARIÈGE : repas fraternel le 2 mars
2001 : POUVOIR
D' ACHAT ENCORE ROGNE
Selon Laurent FABIUS le salaire moyen par tête a
augmenté de 0,6 %.
Selon les chiffres du Ministère, l'inflation a été de
1,4%
Conclusion : perte officielle du pouvoir d'achat :
0,8%
NORD-PAS DE
CALAIS :
LE CHANTAGE DE
PEUGEOT-FIAT
PEUGEOT-FIAT a décidé de créer un nouveau véhicule et
d’en confier la réalisation à l’usine SEVELNORD de 4500 salariés qui lui
appartient.
Pour sa part PEUGEOT a avoué plus de 10 milliards de
F. de profits en 2000 (+ 40% sur 1999). Ce n’est pas encore assez ! Il ose
réclamer 45 millions de F. pour Sevelnord au conseil régional en pratiquant le
chantage : si vous nous donnez cette somme nous créons 408 emplois, si vous
nous la refusez nous en supprimons 1426 sur les 4500 que compte l’entreprise.
C’est odieux. La réponse ne devrait être que négative et cinglante.
Pourtant le conseil régional dont le président est le
socialiste ancien ministre DELEBARRE s’apprête à financer une fois de plus un
patron. Il veut faire avaliser sa décision par le patronat de la métallurgie et
les organisations syndicales ensemble. La Région CGT- métallurgie Nord-Pas de
Calais a refusé de cautionner cette opération. Des sommes énormes sont données
sans aucun contrôle de l’utilisation de cet argent public.
L’expérience montre où tout cela mène. Dans le
Nord-Pas de Calais des milliards ont été donnés aux patrons qui ont fermé les
mines, la sidérurgie, liquidé une grande partie du textile passé de 135000 à
37000 emplois au nom de la communauté européenne. Le conseil régional a donné
des milliards pour l’installation de TOYOTA, pour alléger les charges
patronales en particulier pour passer aux 35h…Par contre il n’intervient pas
pour empêcher les licenciements comme chez LEWIS ou aux nouvelles galeries
d’ARRAS. Les sommes que le Conseil Régional donne aux patrons servent à
développer leurs profits et à réduire l’emploi.
Il faut arrêter tout ça !
Les fonds publics doivent être utilisés pour
développer des productions utiles, créer des emplois, pour la formation, les
écoles, le logement, la santé, pour aider les gens en grandes difficultés.
KESSLER, le N°2 du MEDEF et qui représente les sociétés d’assurances, revient à la charge : Il propose pour commencer, de mettre en concurrence la Sécu et les assurances privées pour l’indemnisation des accidents du travail. En attendant, bien sûr, de passer à la privatisation totale de la Sécu. AXA et d’autres sont déjà candidats.
droite :
MERCI M.
DELEBARRE
La gauche plurielle dirige la Région Nord-Pas de
Calais mais ses élus ne sont pas majoritaires au conseil, ils sont 50 sur 113.
Pourtant le budget 2001 de la région (d’un montant de 7,1 milliards) vient
d’être voté grâce à l’abstention bienveillante de la moitié des élus de droite.
Le patronat sait être reconnaissant.
C'EST AU TOUR
DE LA POSTE
Depuis une dizaine d’années, avec le plan
QUILES-ROCARD, la POSTE subit la déréglementation par étapes, conduisant à la
privatisation. Directives gouvernementales et européennes convergent vers cet
objectif.
Le journal « les Échos » sait à quoi s’en tenir : «
fatalement un jour ou l’autre, le marché postal sera complètement libéralisé.
Toutes les postes européennes s’y préparent. L’opérateur néerlandais a tiré le
premier dès 1996…Depuis les autres se sont lancés dans une course folle aux
acquisitions ».
Après les colis et les envois de plus de 350 grammes,
c’est maintenant au tour des lettres de plus de 50 grammes ( la presque
totalité du courrier) d’être au cœur de la tempête concurrentielle. Les
intérêts capitalistes exigent toujours plus.
Après la disparition des services sous monopole
public, c’est la présence postale sur le territoire et le prix unique du timbre
qui sont en jeu.
Pour la vente des produits financiers des milliers
d’agents commerciaux quadrillent le terrain.
Le facteur se transforme en conseiller financier, des
objectifs sont imposés aux chefs d’établissements. Bernard BONNETON, directeur
du courrier, n’en fait pas mystère. «
La culture « business » est devenue une réalité dans l’activité colis et
les services financiers mais elle n’a pas encore essaimé dans la branche
courrier ».
L’étape à venir est clairement définie : la branche
courrier doit se transformer et répondre ainsi aux appétits capitalistes.
Pour accélérer le rythme de privatisation, le
gouvernement de la gauche plurielle vient de procéder à des changements à la
tête du « Groupe POSTE » : nomination d’un nouveau PDG qui toujours selon les «
échos » va avoir « la délicate mission de piloter « l’établissement public de
la Poste dans cette phase cruciale
».
EUROPE et PRIVATISATIONS marchent au pas du fric… et
accélèrent le démantèlement de tous les services publics. Plus de profits, plus
de privatisations, plus de précarité mais moins de pouvoir d’achat, moins
d’emplois titulaires…
Le slogan politique à la mode c’est « on ne peut pas
faire autrement »
Si ! On peut faire autrement.
« COMMUNISTES », résolument contre la privatisation de
la POSTE, fait des proposition pour le développement du service public. Il faut
pour cela changer de politique, prendre en compte les intérêts du peuple et des
salariés. Il faut s’attaquer aux racines du mal, le capitalisme.
YVES GRAS
Total-Fina-Elf
: TOTAL CONTRE L’EMPLOI.
Voilà plus d’une année que l’OPE de
Total-Fina sur Elf a été lancée. Cette opération financière a opposé les
dirigeants des deux groupes défendant leurs intérêts réciproques. Par contre
ils se sont parfaitement entendu pour réaliser cette opération sur le dos des
salariés. 4.000 suppressions d’emplois annoncées lors de cette opération par
Th. DESMAREST !
Aujourd’hui le nouveau groupe dégage des
profits considérables ( perspectives pour l’année 2000, près de 50 milliards de
f., en hausse de 120% sur 1999). Dans le même temps les restructurations, les
suppressions d’emplois, les fermetures de sites se poursuivent.
Dans le pétrole, 1120 suppressions
d’emplois dans l’aval et 800 dans l’amont. Dans cette dernière activité du
groupe, c’est 1/3 des effectifs qui est supprimé. Dans la chimie, en quelques
mois il a été annoncé près de 500 suppressions d’emplois, tous les secteurs
sont touchés. Environ un emploi sur trois est sacrifié, soit par un transfert
soit par une suppression de poste. Tout cela au nom de la logique financière
qui exige un retour sur capitaux investis de 14%.
La dernière opération en date c’est
l’annonce de la fermeture du centre de LEVALLOIS. Ce centre effectue un
excellent travail scientifique et technique d’aide à la vente, reconnu de tous
ses interlocuteurs.
La diversité de ses activités est un
atout dans ses missions d’application et d’assistance technique.
Le rapprochement de Total-Fina-Elf
pourrait permettre de disposer, en s’appuyant sur son potentiel industriel et
humain, d’un groupe compétitif permettant de répondre aux besoins économiques
et sociaux du pays.
Le gouvernement a accompagné ce
rapprochement avec toutes ses conséquences. Cela démontre une fois de plus que
seule la finance domine et notamment la volonté des fonds de pensions
anglo-saxons, qui font la pluie et le beau temps dans nos grands groupes.
L’indépendance du pays, son savoir faire
sont bradés sur l’autel des profits. Cela est d’autant plus inacceptable que
cette politique trouve l’aval d’un gouvernement qui se dit de gauche.
Face à cette politique mise en œuvre par
le capital et tous ceux qui l’accompagnent, seule la mobilisation et l’action
avec les salariés peut modifier la donne. L’ensemble des salariés rejette ce
dictat.
Ceux du centre de recherche de LEVALLOIS
sont toujours en lutte contre la fermeture de leur site. Ceux d’ATOFINA (
filiale du groupe Total-Fina) ont fait une semaine d’action du 8 au 12 janvier,
avec arrêt des productions.
Dans le pétrole, dans le cadre des
négociations sur les salaires, les 6 raffineries du groupe étaient dans
l’action avec arrêt des unités de fabrication du 14 au 18 décembre.
Non nous ne nous satisferons pas des
grands discours qui ne visent qu’à chloroformer les citoyens. Contre les
abandons de pans entiers de notre industrie, contre les privatisations qui ne
font que s’accélérer dans le cadre de la mise en œuvre de l’ Europe du capital
(EDF,GDF etc …), nous opposerons
une autre dynamique industrielle et sociale prenant en compte les aspirations
du pays et de ses citoyens.
Michel GOGAIL
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