Journal N° 35 de février 2003
SOMMAIRE
IRAK : ni guerre américaine, ni sous couvert de l’ONU
Yvelines : un dimanche matin à Plaisir
Nord – Pas de Calais : après
SOLLAC-BIACHE, METALEUROP…
PALESTINE : des intellectuels français parlent
RETRAITES :
Pour un combat sans compromis
SYNDICATS : S’attaquer
aux profits
Le pouvoir d’achat des retraités
Recommander ce journal à un
ami
Après JOSPIN, RAFFARIN… l’un a
remplacé l’autre mais la politique reste la même, tout entière au service des
grands groupes financiers. JOSPIN leur a distribué des dizaines de milliards pris
sur les richesses créées par les salariés dans les entreprises. RAFFARIN fait
la même chose avec cependant une différence, c’est que plus le temps passe et
plus les conséquences de cette politique s’aggravent. Les fermetures d’entreprises, les
suppressions d’emplois, les délocalisations ont considérablement augmenté et
des dizaines d’autres sont annoncées. Aidé par le gouvernement , le patronat
liquide les entreprises qui ne lui rapportent pas assez, il investit ailleurs ,
là où le profit est le plus élevé avec des salaires encore plus bas et des
garanties sociales encore plus faibles.
Où
est “ l’Europe sociale ” dont les partis de droite et de gauche
affirment qu’ils la construisent ? L’Union Européenne est un grand marché
capitaliste où la finance règne, une foire d’empoigne où chaque groupe patronal
s’efforce de réduire ce qu’il appelle les “ coûts sociaux ” pour
supplanter le concurrent. RAFFARIN comme avant lui JOSPIN et les autres qui les
ont précédé ont tous voulu réduire nos retraites et notre Sécurité Sociale qui
était une des meilleures du monde.
JOSPIN
et son gouvernement leur ont porté des coups sévères et aujourd’hui RAFFARIN
continue. Le montant du budget de la Sécu est supérieur au budget national, ( 315
milliards d’euros pour la sécu contre 270 pour l’Etat) et le montant des
retraites s’élève à plus de 200 milliards d’euros. Un tel pactole aiguise
l’appétit des capitalistes qui
voudraient en disposer totalement.
Vous
lirez dans ce numéro ce qui se prépare contre les retraites. Dans les prochains
nous parlerons de la Sécurité Sociale mais déjà nous vous rappelons ce
que Mr MATTEI, le Ministre, vient de dire : “ Nous nous sommes donné
six mois pour trouver les solutions de remplacement ”. Leurs “ solutions ”
c’est l’assurance individuelle.
Une
politique au service du grand patronat ne peut être qu’anti-sociale et l’être
de plus en plus . Il n’y a pas d’arrangement possible avec le capitalisme. De
tous temps les conquêtes sociales ont été arrachées par la lutte.
La
rédaction
L’Europe
contre les USA ? La concurrence entre les groupes “ européens ”
et les groupes US est sévère, surtout à propos du pétrole. Les grandes
compagnies pétrolières mondiales se placent d’ores et déjà dans la perspective
de l’occupation en IRAK. Les
grandes sociétés américaines veulent tout contrôler mais leurs
homologues européennes et d’autres font tout pour ne pas être écartées du
partage des richesses irakiennes qui représentent 10% des réserves mondiales de
pétrole. Sans oublier, comme vient
de le souligner Colin POWEL, que la main-mise sur l’Irak permettrait de
“ remodeler ” toute la
région du Proche – Orient.
La concurrence entre l’Europe et
les USA est donc vive, elle l’est aussi à l’intérieur même de la CEE, entre la
Grande Bretagne, la France et l’Allemagne par exemple. Mais ne nous y trompons
pas, leurs rivalités s’effacent toujours quant il s’agit d’exploiter les
peuples.
La guerre en Irak devrait couter 20
à 30 milliards de dollars. Le programme alimentaire des Nations Unies dont les
besoins sont évalués à 2,5 milliards de dollars ne sera couvert qu’à hauteur de 1,7 milliards puisque les
USA ont révisé leur contribution à la baisse ! N’est-il pas criminel de
consacrer des dizaines de milliards de dollars à faire cette guerre alors que
ces sommes pourraient être
déstinés aux trois milliards de
pauvres ( un habitant sur deux) que compte notre planète ?
Les manifestations qui ont lieu en France et dans le monde
doivent encore gagner en ampleur. Nous vous invitons à y participer et a
assurer leur succès par votre présence massive.
Toutes les régions sont touchées, de
nouvelles réductions d’effectifs programmées concernent déjà de 45000 à 50000
emplois pour les prochains mois. Ces chiffres sont encore loin de représenter
l’ensemble des suppressions d’emplois réalisées ou annoncées.
Un
grand nombre d’activités industrielles sont concernées. Les bastions
d’industrie lourde et du textile dans le Nord-Pas-de-Calais et en Lorraine mais
aussi les technologies de pointe comme les télécommunications en Ile-de-France
et dans l’Ouest, la microélectronique en Provence. Des pôles spécialisés dans
des industries d’avenir sont à leur tour menacés.
L’Ile-de-France qui est toujours la
première région industrielle française, est la première concernée : les
plans sociaux de 300, 400, 500 emplois s’égrènent ici en chapelet.
Pendant
ce temps PECHINEY “ restructure ” en France, ce qui signifie que les
sites d’Avallon et d’Aubagne, d’Auzat (dans l’Ariège) vont être liquidés et que
ceux de Provins et de Sabart (dans l’Ariège) seront partiellement fermés. Au
total, 600 suppressions d’emplois sont prévues pour cette année seulement mais
une usine d’aluminium sera
installée en Afrique du Sud. De son côté PSA – Peugeot – Citroën
s’implante en Slovaquie, cette usine sera comparable aux sites d’Aulnay ou de
Poissy et emploiera 3500 salariés. PSA va bénéficier en Slovaquie de coûts de
production largement inférieurs à ceux de France.
Le ministre de l’Economie, Francis
MER, vient d’annoncer, après d’autres, que cette politique de
désindustrialisation et de décentralisation allait être poursuivie : “ il
faut, a-t-il dit, accepter politiquement que les entreprises s’adaptent à un
monde qui change, y compris lorsque cette adaptation se traduit par des
suppressions d’emplois ou des fermetures d’établissements ”.
Le patronat est exonéré de
cotisations sociales pour près de 20 milliards d’Euros (130 milliards de
F) chaque année. Cela représente
un cinquième du budget de l’Etat détourné pour faire cette politique qui
conduit à la désindustrialisation, au chômage et à la précarité.
Un
dernier exemple : A Toulouse,
la société Storagerek, s’est mis près de 24 millions d’euros dans les poches, à
la santé des contribuables sans
créer un seul emploi mais on apprend que l’université Toulouse III est au
bord de l’asphyxie financière et qu’il manquerait 300.000 euros pour lui
redonner de l’air…Comment ne pas mettre ces deux faits en parallèle ?
Tout
ça est le résultat de la politique du patronat qui veut continuer à baisser ce
qu’il appelle le “ coût du travail ” pour obtenir des profits
toujours plus élevés. C’est le résultat de la politique du gouvernement qui
poursuit le même objectif que son prédécesseur : adapter toute l’économie
du pays aux objectifs capitalistes européens.
Là aussi, ça suffit. Les moyens existent
pour développer notre industrie la moderniser, préserver la sécurité et
l’environnement, développer le service public, créer des emplois, assurer la
formation de la jeunesse. Il faut arrêter d’accorder des milliards au capital
pour casser les entreprises et licencier. Il faut interdire les délocalisations,
les fermetures d’entreprises. Il faut un changement total de politique.
En 2001- les profits :
*TOTAL
FINA ELF : 7.658 millions d’euros (50,25 millions de F) de résultat
net-+10,90%
*SUEZ :
2.087 millions d’Euros (13,60 millions de F) +8,70%
Les riches :
Mme Liliane BETTANCOURT reste la
plus grosse fortune d’Europe après la reine d’Angleterre. Dans l’Union
Européenne le patrimoine financier des ménages les plus fortunés représentait
18.000 milliards d’Euros à la fin de l’année 1999 ( à comparer aux 270
milliards d’Euros des dépenses inscrites dans le budget de l’Etat français).
La pauvreté en France :
4,5 millions de personnes vivent
sous le seuil de pauvreté estimé à 559 euros pour une personne seule, 1180
euros pour un couple avec deux enfants.
Au cours de l’année 2000, un
individu sur trois a renoncé à des soins pour des raisons financières.
COMMUNISTE S’IMPLANTE ET AGIT
Robert VEYRIER :4 rue des Princes 92100 BOULOGNE- E’mail : communistes2@wanadoo.fr
Pour nous écrire, cliquer directement
sur l’adresse ci-dessous :
mailto:communistes2@wanadoo.fr
Nous distribuons notre journal et
faisons signer un appel contre une nouvelle agression en IRAK. Un jeune –il ne
doit pas avoir plus de 25 ans- prend le tract et s’en va. Il revient quelques
minutes plus tard. “L’article sur l’IRAK est vraiment bien, je viens signer
l’appel ”. Il part puis revient de nouveau. “ Est-ce que vous faites
des réunions ? je suis intéressé ”. Il prend une pétition à faire signer
dans son quartier et un petit paquet de tracts de “ Communistes ”.
Qui dit que les jeunes se désintéressent de tout ?
A ce jour, plus de 400 signatures
contre la guerre US en Irak ont été recueillies dans le secteur de Plaisir-Les
Clayes-Villepreux.
Le 25 janvier “ Communistes ” de Plaisir et de sa région
ont organisé une réunion-débat l’après-midi, durant deux heures, sur la
situation politique en France et dans le monde, la construction d’une
alternative politique contre le capitalisme, l’unité, le développement de “ Communistes ”,
le syndicalisme, la préparation de notre réunion nationale de JAPY le 17 mai…et
bien d’autres sujets.
Cette réunion a précédé la
traditionnelle soirée de début d’année, où les discussions se sont poursuivies
autour d’un très bon repas.
Bilan : 22 participants à la
réunion-débat, 35 au repas, 1 adhésion.
Calvados :
on continue
Dans une situation politique
complexe il est nécessaire de se rencontrer, d’échanger, de convaincre. Nous
avons décidé de joindre politique et convivialité. Toute une soirée une
quarantaine de sympathisants et d’adhérents se sont retrouvés pour un débat le
24 janvier. Rolande Perlican secrétaire nationale ouvrait la soirée en donnant
l’opinion de “ Communistes ” sur la situation politique autant dans
notre pays que dans le monde. Elle concluait sur la nécessité de renforcer notre
parti pour peser plus fort dans cette situation difficile. La parole était
ensuite donnée à la salle. Très rapidement au delà des points d’accord avec
“ Communistes ” que les intervenants développaient, c’est la question
du parti, de son renforcement de sa nécessité en tant que parti révolutionnaire
qui revenait. Tout en étant conscients des difficultés il est apparu que des
éléments positifs existaient et qu’ un parti de lutte de classe comme
“ Communistes ” devait se développer dans ce pays.
Joignant le geste à la parole 2
participants ont prolongé leur accord en adhérant à notre parti. Plus de 20
camarades se sont déjà inscrits pour la rencontre de Japy le 17 mai et autant
ont participé à l’école qui s’est déroulée le samedi 8 février. Ce sera la troisième,
elle a porté sur l’histoire du mouvement ouvrier. Plusieurs participants à la soirée ont souligné l’apport
du théorique appliqué à des situations que l’on
rencontre, telle par exemple la bataille sur la retraite.
Cette soirée s’est prolongée autour
d’une galette arrosée de cidre comme il se doit en Normandie.
Georges
Marchand
Lorient :
ils veulent liquider
le bassin industriel
A l’occasion de la
remise des cartes 2003, les adhérents de “ Communistes ” du Morbihan
se sont réunis à Hennebont (près de Lorient) le samedi 8 février dans la
matinée. Une quinzaine de camarades étaient rassemblés, d’autres s’étaient fait
excuser.
Dans son rapport
d’introduction Roger PRADO a brossé la situation politique nationale et
internationale. L’actualité locale a également été abordée, en particulier la
situation du port de pêche de Lorient qui est menacé.
Au cours de la
discussion les camarades morbihannais ont souligné le fait que le port de
Lorient qui était un grand bassin industriel est en train de devenir uniquement
un gros port de plaisance pour les
capitalistes. A ce propos il faut souligner que les 250 tracts qui ont été
distribués lors de la manifestation du 1er février ont été
appréciés.
Des décisions ont été
prises. Le 15 mars sera organisé à Lanester un repas fraternel auquel seront
invité des sympathisants de notre parti avec Rolande Perlican. Naturellement,
les adhérents et amis de “ Communistes ” du Morbihan participeront au rassemblement de JAPY
que notre parti tiendra le 17 mai prochain.
Le collectif Morbihan
Nord – Pas de
Calais :
après
SOLLAC-BIACHE, METALEUROP…
Le conflit Sollac a
montré les répercussions dans tous les secteurs industriels comme dans les services
publics de la fermeture du Site de Biache. Celui de Métaleurop confirme !
L’affaire Métaleurop montre qu’un groupe capitaliste comme Glencore peut
s’arroger le droit de se désengager d’un site sans que l’Etat intervienne. .
Les gouvernements successifs
ont donné des milliards de subventions à Toyota et autres. Aujourd’hui le site
et les emplois de Métaleurop doivent être maintenus en améliorant les
conditions de vie et de travail.
D’autres menaces qui
pèsent sur la fonderie de la Française de Mécanique, l’aciérie d’Ugine, les
secteurs d’emboutissage à Oxford et à Renault Douai par l’implantation d’une
entreprise d’emboutissage à Biache, n’appellent qu’une réponse : l’action
convergente.
FILLON, ministre des
affaires sociales, a déclaré au grand jury de RTL-Le Monde : “ on va
être placés en matière d’emploi devant des situations très difficiles parce que
l’élargissement de l’Union Européenne, la montée en puissance de nouveaux pays
industriels vont provoquer des délocalisations en cascade. Il est complètement inutile de se lamenter car les délocalisations
c’est un mouvement historique
inéluctable ” ! Quel cynisme ! Il y a longtemps qu’ils ont fait
leur choix, celui du capital contre le peuple.
Les moyens existent
pour faire une autre politique : d’après des données officielles, les 500
personnes les plus riches de France, cumulent 161,52 milliards d’euros
(1.059,49 milliards de Francs). C’est à dire que 500 personnes ont en main
l’équivalent des deux tiers du budget de l’Etat ! Ils ne sont pas les seuls,
il y en a d’autres, beaucoup d’autres.
Les salariés et les
populations ont à s’unir dans l’action, c’est à eux qu’il revient d’imposer
d’autres choix.
“ COMMUNISTES ”
est
à leurs côtés.
Notre Parti a fait
parvenir un message aux travailleurs de Métaleurop: “ Chers camarades,
Nous tenons à vous assurer du soutien sans réserve de notre parti dans votre
lutte pour la défense de l’outil de travail et de vos emplois. Nous contestons
la décision de fermeture de votre usine, guidée par la recherche du maximum de
profits par la direction de Métaleurop. Comme vous nous ne sommes pas dupes des
déclarations du gouvernement, de Francis MER Ministre de l’économie qui a
décidé la fermeture de Sollac-Biache. Métaleurop a les moyens financiers de
moderniser l’usine et d’assurer la sécurité des installations et de
l’environnement. Recevez nos salutations fraternelles ”. Rolande Perlican
secrétaire Nationale.
La région métallurgie
CGT Nord- Pas de Calais a lancé
une carte pétition qui sera déposée au conseil régional représentant le pouvoir
politique (UMP,PS,PCF,Verts,LO,FN). Elle est ainsi rédigée :Gouvernement,
politiques, accordent des milliards d’Euro au capital et au Patronat pour
casser nos industries et services Publics, ça suffit. Travailleurs, population, agissons pour le maintien
et le développement de nos industries, du service public, pour l’emploi, les
salaires, la retraite à 55 ans pleine et entière et 50 ans pour les travaux
pénibles.
PALESTINE :
des intellectuels
français parlent
*Une douzaine d’intellectuels
français, juifs et non juifs, ont séjourné 6 jours en Palestine et en
Israël . Dès leur retour ils ont voulu dire ce qu’ils avaient vu. (extrait
d’un article du “ Monde ”)
- “ La situation des habitants
de GAZA est scandaleuse, incompatible avec les droits de l’homme et de la
civilisation démocratique ”, a jugé Stéphane Hessel ancien ambassadeur de
France.
- “ Nous avons observé dans
les territoires tous les signes d’une occupation intolérable, qui explique bien
des violences ”, a renchéri le scientifique Jean-Jacques Salomon.
- Pour Annick Weiner,
universitaire, la vision des habitations palestiniennes détruites par l’armée
israélienne s’est superposée, de manière choquante, à celle des
“ splendides maisons en haut des collines ”, celles des colons.
- “Une intervention internationale
est essentielle ”, a estimé le chercheur Gérard Toulouse.
- *Monique Chemillier – Gendreau
est professeur de droit international à l’université de ParisVII. Elle exprime
son indignation dans le même journal. Extraits :
“ Ignore-t-on qu’Israël viole
les droits des Palestiniens massivement ? Que la répression fait chaque
jour son lot de
morts et de blessés, notamment parmi les enfants, que les assassinats sont fréquents et revendiqués par le
gouvernement israélien, que la torture est pratiquée et les emprisonnements
arbitraires multipliés, que les terres des Palestiniens sont depuis cinquante
ans confisquées et qu’on y érige des colonies de peuplement afin de rendre, la
paix impossible ? Que les maisons et les plantations sont détruites
quotidiennement ? ”
- *Rony Brauman, enseignant à
Sciences-Po, ex président de MSF (Médecins sans frontières) a donné son opinion
au journal “ Libération ” du 5 février :
“Les Palestinien ont renoncé à 78%
de la Palestine historique. Considérer comme un détail l’occupation par Israël
de la moitié des 22% restants, escamoter la poursuite de la colonisation, c’est
ce qui permet de réduire l’antifada à la dimension d’une simple
manipulation…Prenons l’affaire du petit Mohamed al-Dhura, tué à côté de son
père devant la caméra de France2, au cours d’un échange de tir à Gaza... Que
faisaient ces soldats à Gaza ? Réponse : ils protégeaient la colonie
de Netzarim, exploitée par des ouvriers agricoles thaïlandais qu’on fait venir
pour travailler les terres dont les palestiniens ont été expropriés. Comment
s’étonner que le petit Mohamed soit devenu une icône de la lutte
palestinienne ? ”
RETRAITES :
Pour un combat sans compromis
C’est à la Libération que les
salariés ont imposé le système actuel de retraites par répartition. Il était
financé à 50% par les employeurs (du privé et du public) “ à partir des
richesses créées par le travail ” dit le texte. Le reste du financement
(50%) était directement retenu sur le salaire des travailleurs. L’ensemble
était géré démocratiquement par des administrateurs élus représentant les
salariés et les employeurs.
Qu’en
est-il aujourd’hui ? Depuis 1967, 18 plans se sont succédés adoptés par
les différents gouvernements. Ils réduisent la participation patronale,
retardent l’âge du départ à la retraite et son montant. Résultat : la
participation patronale qui était de 50% en 1945 est tombée aujourd’hui à 30%.
D’année en année, les gouvernements qui se sont succédés depuis 1967 ont
accordé au patronat et à l’Etat patron de nouvelles exonérations de charges. Par
exemple, depuis 1995, les employeurs ont ainsi encaissé plus de 20 milliards
d’Euros (132 milliards de F) pris sur le budget de l’Etat, donc aux salariés,
aux retraités, aux chômeurs… 132 milliards de F c’est plus de 40% des 300
milliards que les estimations officielles disent qu’il faudrait investir dans
les caisses de retraites d’ici 2040 pour qu’elles retrouvent leur équilibre.
Parts
patronales non payées, cadeaux royaux offerts au patronat avec notre argent,
magouilles…La cause du déficit de notre système de retraites est là et pas
ailleurs.
Ce
n’est pas le vieillissement de la population qui met nos retraites en péril. On
peut répondre positivement à cette question et à bien d’autres en faisant payer
au patronat et à l’Etat patron la part qu’ils devraient payer et en les
obligeant à rembourser les centaines de milliards qu’ils nous doivent.
Cette
fois-ci le patronat et le gouvernement veulent aller beaucoup plus loin. Ils
veulent liquider carrément le système actuel de retraites qu’ils estiment beaucoup
trop coûteux. Ils veulent installer en France la retraite individuelle « à
la carte », financée uniquement par le salarié, comme on paie une
assurance privée.
Le
gouvernement a tiré les leçons des grandes grèves de 1995. Il veut avancer par étapes
car il sait qu’il ne peut pas tout modifier d’un seul coup. “ Il faut y
aller par petites touches, il ne peut pas y avoir de grand soir des
retraites ” a dit un proche de RAFFARIN. C’est pourquoi le gouvernement ne
propose pas d’abolir la loi sur la retraite à 60 ans, il avance les
dispositions pour qu’il soit financièrement très difficile voire impossible de
partir à cet âge. Il veut aussi “ faire sauter le verrou de la
fonction publique ” comme dit le MEDEF. Ces deux principales “ étapes ”
franchies la voie serait ouverte pour aller très loin et plus vite mais
toujours par étapes. D’où la proposition de RAFFARIN et du MEDEF de
“ faire le point tous les cinq ans ” !
Les
centrales syndicales ont accepté de rencontrer le patronat et le gouvernement à
plusieurs reprises pour, ont-elles dit, étudier le dossier des retraites. Quel
est le résultat ? Patronat et gouvernement maintiennent leur position. Il
ne fallait pas s’attendre à autre chose. On sait ce que contient ce
“ dossier ” : la fin du système actuel des retraites. En aucun
cas le syndicalisme ne doit cautionner cette attaque par sa présence à leurs
côtés. Nous ne sommes pas contre la négociation, à quoi servirait un syndicat
s’il ne négociait pas ? Mais, la négociation doit défendre sans compromis
les revendications des salariés, sur la base d’un rapport des forces établi par
l’action. Les syndicats doivent s’opposer de toutes leurs forces à cette
attaque, ils doivent appeler à résister sans compromis aucun.
“ COMMUNISTES ”
Ces
mesures doivent être appliquées
Pour assurer le financement des
retraites il faut rétablir les mesures suivantes :
1) Contraindre les patrons et
l’Etat-patron à payer leur part du financement des retraites. Cela représenterait
des dizaines de milliards de rentrées patronales supplémentaires.
2) Supprimer les exonérations
scandaleuses accordées aux employeurs et prendre en compte les revenus issus de
la spéculation financière dans les cotisations patronales.
3) En 1970, 73% des richesses
créées dans le pays servaient à financer les salaires, les retraites, la
sécurité sociale. En 2000, ce pourcentage n’était plus que de 66% (chiffres
officiels). Revenons au pourcentage d’il y a 30 ans et des dizaines de
milliards pourront être affectés à nos retraites.
4) La gestion des caisses de
retraites par des administrateurs élus démocratiquement.
5) Une politique de progrès avec
l’augmentation des salaires et retraites, le plein emploi, l’arrêt des
fermetures d’entreprises et des délocalisations.
Pour
cela il faut s’attaquer
aux profits du capital.
SYNDICATS : S’ATTAQUER AUX PROFITS
La déclaration commune du 6 janvier
2003 signée par les sept centrales syndicales (CFDT –CFTC –CGC, FO, FSU, UNSA,
auxquelles s’est rallié le Groupe des Dix) qui ont appelé à la manifestation du
1er février ne répond pas à cette exigence. C’est un texte à la
recherche d’un compromis avec le patronat et le gouvernement sur tous les
points essentiels.
*on ne trouve dans cette
déclaration aucune référence à un niveau chiffré de retraite
*pas de référence à une durée de
cotisation
*aucune condamnation des mesures
Balladur de 93
*aucune référence au maintien des
régimes particuliers
*les 37,5 annuités passent à la
trappe !
*pas de condamnation de la
capitalisation
*par contre, on lit au point 2,
l’acceptation de la retraite à la carte, appelée “ éléments de choix
individuels” dans le texte commun.
Cette journée du 1er février vient de faire la démonstration de la force que représentent les salariés quand ils sont unis. Ce qu’il nous manque maintenant c’est que nos syndicats défendent nos retraites avec courage, sans hésitation car pour le moment ce n’est pas le cas. Il va dépendre de nous, de notre intervention pour que dans nos syndicats, les choses changent aussi. C’est très important, l’avenir de nos luttes, notre avenir en dépendent.
Complices
Les dirigeants socialistes ont la
mémoire courte. A les entendre ils auraient toujours été contre ce que
proposent CHIRAC et les siens. Rappelons-leur ce qu’ils disaient quand la
gauche plurielle était au gouvernement. JOSPIN en mars 2002 : “ si
l’on veut stabiliser le niveau des pensions il faudra accepter de faire des
efforts plus grands sur la durée et le montant des cotisations ”. A la
même époque, au cours d’un débat, FABIUS et JUPPE tombèrent vite d’accord sur
“ l’urgence d’alléger l’impôt sur les sociétés ”. Approuvé par
FABIUS, JOSPIN dit ensuite qu’il serait bien de “ permettre aux salariés
de cotiser 42,5 ans ”. Les deux hommes se retrouvaient encore pour
défendre un alignement de la durée de cotisations des fonctionnaires (37,5 ans)
sur celle des salariés du privé (42,5 ans). Enfin, FABIUS avait développé ce
même jour sa méthode de réforme des retraites basée sur la concertation :
“ il faut fixer une perspective sur vingt ans et définir des réformes par
étapes de cinq ans ”. On croirait entendre RAFFARIN ou l’inverse. JOSPIN,
FABIUS …Citons encore quelques exemples :
*1982 BEREGOVOY (PS) décide
l’instauration du forfait hospitalier
*1991 ROCARD (PS) instaure la CSG
*1993 BALLADUR (droite) fait passet
de 37,5 ans à 40 ans les années de cotisations pour la retraite dans le secteur
privé – le taux de la retraite sera calculé sur 25 années au lieu des 10
meilleures années.
*1995 JUPPE (droite) décide d’un
plan d’économies qui comprend : la diminution des dépenses de santé et la
remise en cause des retraites.
*1997 – 2002 JOSPIN (PS-Gauche plurielle) augmente la CGS continue l’application du plan JUPPE.
L’exemple britannique
40% du financement des retraites y
est assuré par les fonds de pension privés (FTSE). Depuis 1999, ils ont perdu
42% de leur valeur au terme du reflux boursier. Et des entreprises qui ont usé
et abusé des capitaux veulent désormais n’être plus comptables de leurs
rendements auprès des salariés. Ce n’est pas tout, les mêmes fonds de pension
veulent réduire encore leur contribution à 6% des coûts salariaux. Les salariés
paieraient la différence.
Le pouvoir d’achat
des retraités
Il ne cesse de diminuer depuis dix
ans confirme une étude du ministère du Travail. Une baisse qui atteint, sur
cette période, 7% pour les retraités cadres du privés, 5% pour les non cadres,
4% pour les fonctionnaires et les salariés agricole
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