Supplément au journal N° 38 de juin/juillet 2003
SOMMAIRE
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En
février 2000 SEILLIERE, le Président du MEDEF, avait annoncé publiquement que
le patronat voulait remplacer notre système de retraites par un système
“ construit autour de la prolongation de la durée de la cotisation et basé
sur la capitalisation ”. Le patronat et le gouvernement RAFFARIN sont en
train de le faire. Ils veulent installer la retraite individuelle, une
retraite que le salarié devra se payer comme on se paie une assurance.
Il y a en
France sept millions de salariés qui gagnent moins de 1.000 euros par mois, ils
sont quatre millions qui sont privés d’emploi, ils sont des millions de jeunes
qui entrent dans la vie active de plus en plus tard. Avec le système qui se
met en place qui pourra se payer une retraite décente ?
CHIRAC a
encore répété devant le congrès de la Mutualité Française que le gouvernement
préparait pour cet automne la “ modernisation ” de la Sécurité
Sociale. S’il atteignait son but la Sécu serait à son tour complètement détournée
de sa mission. Patronat et gouvernement préparent un énorme détournement de
fonds ; des sommes supérieures au budget de l’Etat qui appartiennent aux
assurés sociaux seraient mises à la disposition des assurances privées, ces
grands groupes capitalistes qui en disposeraient comme ils l’entendraient.
Dans
les mois qui viennent la décentralisation de l’Etat en huit régions dépendant
directement de BRUXELLES amènerait la casse de tous les statuts nationaux,
l’accélération des privatisations, celle en particulier de la SNCF, de la
Poste, d’EDF-GDF. Dans l’Education Nationale, les mesures gouvernementales
aboutiraient à la disparition de notre système national d’enseignement remplacé
par un enseignement privé à plusieurs vitesses, adapté étroitement aux besoins
du patronat.
De
nouvelles limitations au droit de grève et aux droits syndicaux sont prévues.
“ Avant la fin de l’année le service minimum sera mis en place ”
vient de déclarer un ministre.
Ils veulent être les maîtres absolus.
Nous
sommes en face d’une attaque patronale et gouvernementale d’une très grande
envergure. Ils ne peuvent plus supporter que les travailleurs puissent
bénéficier encore de ces grandes conquêtes sociales et démocratiques que sont
les retraites, la Sécu, le droit de grève, l’existence de statuts et de
garanties collectives nationaux. Pour le capitalisme au pouvoir les choses ne
peuvent plus durer comme avant, avec des salaires qu’il estime encore beaucoup
trop élevés et avec des droits sociaux et démocratiques qui le gênent pour
réaliser des profits. Patronat et gouvernement se sont fixé comme objectif la
domination encore plus directe du capitalisme sur toute la vie nationale.
Dans tous les pays européens c’est la
même chose :
Attaques
contre les systèmes de retraites, de santé, contre les droits sociaux… C’est à
qui sera le premier pour réaliser les objectifs capitalistes. En Allemagne
c’est le socialiste SCHROEDER qui a obtenu des baisses drastiques
des prestations maladies. La réforme des retraites, des allocations chômage, du
régime des licenciements et des finances communales vont suivre. BLAIR, lui
aussi socialiste qui mène une politique similaire a rendu hommage au
“ courage personnel ” de RAFFARIN. Où est “ l’Europe sociale ”
que nous promettaient les partis de la droite, le PS, le PCF etc… ?
On doit et on peut faire autrement
CHIRAC,
RAFFARIN et Cie veulent nous faire croire que toucher aux profits du patronat
amènerait les délocalisations, les fermetures d’entreprises, l’augmentation du
chômage, etc…etc… Ils veulent nous faire avaler l’idée qu’il n’y a pas d’autre
solution que celle qu’ils proposent. C’est faux !
En
1980 la part des cotisations patronales dans le financement de la Sécurité
Sociale était de 50%, en 2000 elle n’était plus que de 35%. Dans la même période la part des
cotisations des salariés est passée de 16 à 25%. La CSG crée par ROCARD
finançait 5% du budget de la sécurité sociale en 1997, trois ans plus tard en
2000 elle en finançait 20%. A cela s’ajoutent les dizaines de milliards qui
représentent les dettes des employeurs qui ne paient pas leurs cotisations. Il
suffit de rétablir la situation de 1980, de récupérer les dettes du patronat et
de lui faire financer la CSG pour rééquilibrer bien au delà les comptes de la
Sécu.
Il en va
de même pour les retraites. Depuis 1995 les employeurs ont encaissé plus de 20
milliards d’euros pris aux salariés, aux retraités, aux chômeurs… Cette somme
représente à elle seule plus de 40% des 50 milliards d’euros qu’il faudrait
trouver d’ici 2040 d’aprèsle gouvernement. Les pertes 2002 cumulées de
France-Télécom ( 20 milliards) et de Vivendi (23 milliards) ne sont pas perdues
pour tout le monde. Elles représentent plus des 4/5 de 50 milliards d’euros qui
manqueraient d’ici 2040.
Des
dizaines d’autres exemples montrent que l’argent ne manque pas. Il faut le
prendre là où il est, dans les profits fabuleux du patronat.
Quand elle
était au gouvernement la Gauche plurielle, du PS et des Ecologistes au PCF, a
fait la même politique que la droite. Aujourd’hui leur unique ambition c’est
d’y revenir. La désillusion est énorme, l’expérience a déjà parlé, le
mécontentement s’est considérablement étendu.
Le
Pen veut que la retraite soit portée à 70 ans, il condamne la lutte des
travailleurs et veut limiter le droit de grève. On voit encore mieux aujourd’hui que CHIRAC premier
responsable politique de la situation actuelle, ne pouvait être et ne sera
jamais un rempart contre le Front National..
Les
ouvriers, les employés ne peuvent accorder leur confiance à tous ceux là. La
politique qu’ils mènent est à l’opposé des besoins du peuple.
“ COMMUNISTES ” un parti
nouveau
Dès
la rentrée de Septembre le patronat et le gouvernement vont poursuivre leurs
attaques. Dans cette bataille qui s’annonce très dure les salariés, les
travailleurs ne peuvent hélas s’appuyer sur aucun grand parti politique. Ce
constat n’est pas nouveau, il en est ainsi depuis plusieurs années.
Des
luttes très importantes se déroulent dans le secteur public et dans de
nombreuses entreprises du privé. Des manifestations puissantes ont eu lieu.
Tout cela prouve avec force un rejet massif de la “ réforme ” du
gouvernement contre les retraites ainsi que des réformes à venir.
Quelle
suite donner à notre lutte ? Est-il
possible d’imposer un changement de politique en France ? Oui
c’est possible. Les moyens existent
d’une grande politique sociale. Cette politique c’est seulement par la lutte
que nous l’imposerons. Une chose est certaine, les travailleurs et le peuple
représentent une force énorme à laquelle il est très difficile de résister
s’ils luttent ensemble contre ceux qui les exploitent. Si on lutte ensemble on
obtient des succès mais si on cherche à composer avec le patronat au
lieu de le combattre on est assuré de perdre.
Nous ne disons pas à celles et ceux qui en ont assez et qui veulent
que ça change : “ remettez votre sort entre nos mains et nous
règlerons les questions qui vous préoccupent ”. Nous leur disons au
contraire : “ l’avenir dépend de vous.
“ COMMUNISTES ” a besoin de votre appui de votre participation
active ”.
Renseignez-vous,
contactez-nous.
Les
grandes manifestations et les grèves de ces dernières semaines ont rassemblé
des millions de salariés. Elles auraient pu être encore bien plus puissantes
jusqu’à faire reculer le gouvernement mais elles ont rencontré des
obstacles de taille. Face à l’attaque du gouvernement et du patronat les
salariés savent qu’ils ne peuvent pas compter sur des partis comme le PS, le
PCF les Verts. Quant aux centrales syndicales, au lieu de s’opposer fermement
ensemble aux visées du pouvoir et d’animer le développement d’un grand
mouvement interprofessionnel, elles se sont livrées à d’interminables palabres
avec les ministres de RAFFARIN. Le “ dialogue ” et la
“ négociation ” n’ont jamais remplacé la lutte.
Nous
ne sommes pas contre toute négociation, à quoi servirait un syndicat s’il ne
négociait pas ? Les conquêtes du Front Populaire, de la Libération et de
1968 ont été obtenues après de dures négociations mais qui s’appuyaient sur de
très grands mouvements sociaux. Par contre aujourd’hui “ négocier ”
avec l’adversaire et derrière le dos des travailleurs pour élever l’âge de la
retraite, augmenter le nombre d’année et le taux des cotisations, diminuer le
montant des pensions, cela c’est de la collaboration de classe.
CHEREQUE
et les dirigeants de la CFDT ont rapidement déserté le combat pour s’entendre
avec RAFFARIN. CHEREQUE précise au
journal “ Le Monde ” du 21 juin : “ j’ai téléphoné à
Matignon et rencontré Mr RAFFARIN dans la matinée pendant une heure…Dans
l’après-midi nous sommes revenus chez F. FILLON et nous avons conclu à
deux…L’objectif est atteint ”. Le même CHEREQUE ajoute : “ Le
président du MEDEF a donné des signes de bonne volonté…Après une période de
transition l’apaisement est un choix responsable. ”.
L’attitude
de CHEREQUE et des dirigeants de la CFDT ne nous surprend absolument pas. Ce
n’est pas la première fois qu’ils trahissent ceux qui luttent, ce ne sera pas
la dernière.
Quand aux
autres centrales syndicales réformistes il a fallu que le mouvement ait été vraiment puissant pour qu’on
les trouve dans l’action. Ce syndicalisme c’est un syndicalisme
d’accompagnement du système capitaliste comme il en existe dans tous les pays
européens.
Ses
dirigeants veulent adapter les revendications des salariés aux
“ difficultés ” que connaîtrait le patronat, ce qui conduit
directement à l’entente avec les employeurs pour détruire le système actuel des
retraites.
Lutte de
classe ou collaboration de classe c’est toujours la même opposition qui se
manifeste.
Aujourd’hui
en France le syndicalisme de classe est en grand danger. La CGT restera-t-elle
un syndicat de lutte de classes (salariés contre patronat et gouvernements) ou
deviendra-t-elle un syndicat de collaboration de classes (syndicats, patronat
et gouvernements, tous ensemble pour collaborer) comme toutes les autres
organisations syndicales françaises ? Son 47ème congrès tenu
récemment a marqué une nouvelle dérive droitière de la direction de la CGT. Son
attitude et ses prises de position pendant le mouvement actuel l’ont encore confirmé.
Mais des
dizaines de milliers de responsables syndicaux à tous les niveaux, d’adhérents
de la CGT, s’opposent de toutes leurs forces et elles sont grandes à cette
dérive. On a pu le voir pendant le congrès lui-même où une forte résistance à
réussi à se faire entendre. On l’a vu dans le mouvement actuel où des
responsables, des délégués, des syndiqués qui ont travaillé à développer la
lutte dans les entreprises, qui ont assuré le succès des manifestations ont
exprimé leur mécontentement à la direction de la CGT. Il lui ont expédié des
centaines de lettres de motions, exigeant que la CGT joue son rôle de syndicat
de lutte. Nous les approuvons. L’intervention des syndiqués est indispensable
pour que s’exprime de plus en plus fortement l’exigence que la CGT soit un syndicat de classe. C’est un outil indispensable aux
travailleurs pour défendre leurs intérêts, pour lutter contre le capital.
En
2000, un américain sur quatre de plus de 65 ans travaille encore. De très
nombreux retraités vivent dans la misère. Selon le gouvernement fédéral un
américain sur dix de plus de 65 ans vit en dessous du seuil de pauvreté. Pour
les personnes âgées une assurance médicale privée est un véritable luxe, elle
coûte entre 600 et 1000 dollars mensuels. Seuls les plus pauvres peuvent
bénéficier de l’assurance médicale fédérale.
Le
retraité britannique reçoit une pension de l’Etat : environ 120 euros par
semaine pour une personne seule et 200 euros pour un couple, soit en moyenne 20% seulement des revenus dont
il disposait lorsqu’il travaillait. Dix millions de personnes sont concernées.
Près du quart des retraités vit au dessous du seuil de pauvreté. L’essentiel
repose donc sur les épaules des salariés dont un sur deux souscrit à des fonds
complémentaires par capitalisation qui gèrent 1120 milliards d’euros. De plus
en plus les grands groupes n’honorent plus leurs contrats initiaux.
Les salaires des patrons grimpent
Jean
Marie MESSIER, Vivendi Universal. Salaire 2002 : 5,63 millions d’euros (+
10,1% sur 2001)
Henri
DE CASTRIES, Axa. Salaire 2002 : 1,96 millions d’euros (+54,1% sur 2001)
Igor
LANDAU, Aventis. Salaire 2002 : 2 millions d’euros (+35,7% sur 2001)
Antoine
ZACARIAS, Vinci. Salaire 2002 : 2,95 millions d’euros (+12,9% sur 2001)
Bertrand COLLOMB, Lafarge. Salaire 2002 : 1,76 millions d’euros (+29,1% sur
2001)
Stocks-option 2002
Henri de
CASTRIES : 800.000
Igor LANDAU :
300.000
Antoine ZACARIAS :
750.000
Bertrand COLLOMB :
20.000
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